En s’octroyant encore plus de pouvoir dans la nomination des cadres de la santé, le ministre Gaétan Barrette est en train de créer un climat propice au copinage, estime la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ).
La présidente Régine Laurent n’y va pas de main morte pour dénoncer certains aspects du projet de loi 130 du ministre de la Santé. Le texte permet aux établissements de santé de sanctionner les médecins fainéants, mais prévoit aussi que Gaétan Barrette nommera dorénavant tous les PDG adjoints des établissements de santé.
«Ça va à l’encontre d’une saine gouvernance, dénonce Mme Laurent, qui n’a pas été invitée aux consultations qui commencent aujourd’hui sur le projet de loi 130. Ça augmente les risques de nomination partisane, et la fonction publique doit être à l’abri de tout ça. Je ne le souhaite pas, mais je pense qu’on est en train de mettre en place tout ce qu’il faut pour qu’on soit, dans quelques années, obligés de demander une commission Charbonneau dans la santé.»
Soif de pouvoir
Si elle salue les mesures pour forcer les médecins à livrer la marchandise, la présidente de la FIQ estime qu’on ne peut pas accentuer encore de la sorte la mainmise du ministre sur le réseau. «La soif de pouvoir du ministre Gaétan Barrette est manifestement insatiable.»
De la « redite »
Le ministre de la Santé a rejeté du revers de la main les reproches. «C’est de la redite, les syndicats critiquent évidemment tout ce que je fais», a-t-il réagi mardi. Selon lui, il est normal qu’il y ait une certaine uniformité des règles dans le réseau.
Lors de son dépôt en décembre dernier, le projet de loi 130 a également été durement critiqué par les deux fédérations de médecins. Les omnipraticiens et les spécialistes estiment qu’il s’agit d’un projet «matraque» qui remet en question la valeur de la signature du ministre de la Santé.
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