C'est fou ce que l'on cherche par tous les moyens de dépouiller Noël de sa signification religieuse ou de signification, tout court.
Telle cette association de marchands montréalais qui nous souhaite un « Joyeux Décembre » (sic), comme le rapportait ma collègue de La Presse, Lysiane Gagnon. Tel ce courriel bien innocent sur l'organisation d'un party de Noël au bureau finissant par la crise de nerf de la responsable des ressources humaines.
Noël ne laisse personne indifférent. Et c'est bien tant mieux.
Même si, à l'origine, Noël était une fête associée à des rites païens autour du solstice d'hiver, elle a été largement christianisée au cours des âges. Dans la tradition chrétienne, Noël célèbre la naissance du Christ, il est bon de le rappeler. Par contre, bien des symboles de vie et de lumière sont des valeurs universelles qu'on peut à bon droit célébrer à l'occasion des Fêtes entourant la Nativité.
La lumière dans les ténèbres
Pour nous de l'hémisphère Nord, le solstice d'hiver est le temps de la grande noirceur. C'est à partir de ce moment que les jours s'allongent et que la lumière prend petit à petit le dessus. Les Chrétiens en ont fait un temps de l'année où - dans le rappel de la naissance de Jésus - nous célébrons la victoire de la lumière sur les ténèbres.
On se désole parfois que Noël ait ainsi perdu sa signification religieuse en Occident. C'est dommage, mais il ne faudrait pas en faire tout un plat. La commercialisation et la « paganisation » sont des phénomènes irréversibles qui ne datent pas d'hier. Quand les marchands font en quelques semaines une part importante de leur chiffre d'affaires, on ne peut négliger la portée de Noël dans notre société, qu'elle soit d'influence religieuse ou laïque.
Ne devrait-on pas se réjouir que Noël soit, petit à petit, devenu une fête universelle faisant partie du patrimoine mondial des valeurs de partage, de solidarité et d'ouverture à l'autre ?
Le sens du partage
Plusieurs événements mettant en lumière la nécessité du partage donnent justement à Noël sa signification unique.
Le Déjeuner du maire de Gatineau, la Guignolée de la Saint-Vincent de Paul - ou celle des médias -, les collectes de nourriture pour les banques alimentaires : tant d'exemples d'une société qui a peut-être occulté la signification religieuse de Noël, mais qui n'en porte pas moins à l'avant-plan des valeurs chrétiennes actuelles et pertinentes.
L'année qui se termine aura été marquée par la récession - moins aiguë dans notre région - et par des fermetures d'usine ou des ralentissements de production. Pensons à Papiers Fraser, dont l'avenir très incertain menace non seulement les travailleurs et les retraités, mais tout leur milieu de vie. Rappelons la crise de l'industrie de l'automobile en Ontario et celle de la forêt dans notre région. Il est vrai que la « santé » de la fonction publique a fait en sorte que l'économie de notre région s'en est bien tirée. Il n'en demeure pas moins que nombre d'entreprises écopent de la perte de confiance des consommateurs. Dans l'esprit des gens et des décideurs, la peur de la récession fait souvent plus de ravages que la récession elle-même.
Il est bon de voir que la solidarité des mieux nantis s'est quand même manifestée avec grande générosité, comme l'a démontré il y a quelques jours le résultat spectaculaire de la campagne de Centraide.
C'est donc dire que des milliers de nos concitoyens ont vraiment le coeur sur la main et n'ont jamais mis en veille leur sens du partage.
C'est pourquoi Noël ne se dépouillera jamais vraiment de sa signification religieuse et que tous les efforts pour les occulter seront vains.
Au nom de la rectitude, la société civile peut bien tenter d'aseptiser sa dimension religieuse afin de ne pas déplaire aux gens de conviction différente. Il n'en reste pas moins que les valeurs profondes de Noël sont fortes et ancrées dans notre conscience collective, ainsi que dans la conscience de tous ceux dont Noël inspire le sens du partage.
Noël est devenue une célébration universelle qui ne laisse personne indifférent. Elle nous offre une occasion unique de nous tourner vers notre prochain comme Dieu s'est tourné vers l'homme.
Plutôt que de regretter le bon vieux temps, réjouissons-nous tous des valeurs de charité et de solidarité que Noël nous permet de partager avec le reste de la planète.
Et c'est sans aucun complexe, sans aucune retenue que nous vous souhaitons un Joyeux Noël !
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