Bienvenue à l'Acfas

Cette semaine, l'Université d'Ottawa est l'hôte du 77e Congrès de l'Acfas, l'Association francophone pour le savoir, sous le thème «La science en français... une affaire capitale»!

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Cette semaine, l'Université d'Ottawa est l'hôte du 77e Congrès de l'Acfas, l'Association francophone pour le savoir, sous le thème «La science en français... une affaire capitale»! L'événement est d'autant plus important qu'il constitue l'un des rassemblements les plus importants de la communauté scientifique canadienne avec 5000 congressistes, 160 colloques, 250 conférenciers provenant de près de 30 pays... et en français. Mais l'accueil de la capitale du Canada est aussi paradoxal, puisque la communauté scientifique canadienne est aux prises avec des compressions incompatibles avec la relance de l'économie.
Les événements des dernières semaines nous ont fait réaliser à quel point la science est présente dans notre quotidien. La semaine dernière, seulement, nous apprenions le départ du DrRafick-Pierre Sékaly et de 25 membres de son équipe de recherche sur le sida pour aller diriger le Vaccine and Gene Therapy Institute de Floride. le chercheur soulignait que sa décision était en partie motivée par la diminution du financement de la recherche scientifique imposées par le fédéral et l'augmentation substantielle des fonds de recherche médicale dans le plan de relance du président Obama.

Il y a quelques jours, on apprenait que le laboratoire national de microbiologie de Winnipeg venait de réaliser la première étude de la séquence génétique du virus de la grippe A (H1N1).
Un message contradictoire
Pourtant, en février dernier, le président de l'Acfas, Pierre Noreau, s'en prenait à la décision d'Ottawa de ne pas poursuivre le financement de Génôme Canada à compter de 2013. En outre, il s'inquiétait du choix par le gouvernement Harper de «favoriser le développement de secteurs dont on attend des retombées à court terme, comme celui des hautes technologies, s'il répond aux exigences immédiates de notre économie» puisqu'il confine la recherche dans ses formes les moins ambitieuses. Le dernier budget Harper incluait pourtant des investissements significatifs dans la rénovation et les infrastructures de recherche dans les universités. Une très bonne nouvelle.
Par contre, à la mi-avril, le gouvernement annonçait des coupes de 162 millions$ sur trois ans au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, au Conseil national de recherche, au Conseil de recherche en sciences humaines et dans les Instituts de recherche en santé.
Pour la plupart de congressistes de l'Acfas, ces coupures sont véritablement «une affaire capitale» dont les répercussions, à court et à long terme, pourraient être fort dommageables. Malheureusement, 5000 chercheurs et scientifiques francophones à Ottawa, ce n'est pas suffisant pour déranger ou même émouvoir le gouvernement en place.
Aux dernières nouvelles, aucun ténor du gouvernement, comme par exemple le ministre d'État aux Sciences et à la Technologie, Gary Goodyear, n'avait encore confirmé sa présence à ce congrès. C'est bien dommage, mais faut-il vraiment s'en étonner? En mars dernier, le ministre Goodyear avait soulevé bien des interrogations en tenant un discours très ambigu sur la théorie de l'évolution à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Charles Darwin. Il avait d'abord esquivé une question à ce sujet en affirmant que «nous évoluons, chaque jour, chaque décennie; l'intensité du soleil, les talons hauts, nous évoluons face à notre environnement.» Il avait même affirmé qu'il ne voyait aucune contradiction à ce qu'un ministre des Sciences soit créationniste.
À bien y penser, et compte tenu du fait qu'il s'agit d'un congrès pour l'Association francophone pour le savoir, il est sans doute préférable que le ministre Goodyear s'abstienne. L'exposer au savoir de ces scientifiques serait une activité contagieuse qui risquerait d'ébranler ses convictions et l'empêcherait peut-être de bien administrer les politiques scientifiques canadiennes, comme il l'a déjà affirmé.
Heureusement, cela n'empêchera pas 5000 chercheurs et scientifiques francophones de se faire entendre, de partager leur passion et de faire avancer notre société par la qualité de leur travail et de leur engagement. LeDroit leur souhaite bienvenue.


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