L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été interrogé par la police pour une deuxième journée de suite mercredi, dans le cadre d’une enquête sur un présumé financement illégal de sa campagne à la présidence de 2007.
Après avoir passé la nuit chez lui à Paris, M. Sarkozy s’est de nouveau présenté au commissariat de police de Nanterre, à l’ouest de la capitale, afin de rencontrer des enquêteurs anticorruption, a confié une source à l’Associated Press, sous le couvert de l’anonymat.
M. Sarkozy est soupçonné d’avoir accepté plusieurs millions d’euros du régime de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi. M. Sarkozy et son ancien chef de cabinet Claude Guéant nient avoir quoi que ce soit à se reprocher dans cette affaire.
Un autre proche de M. Sarkozy, l’ancien ministre Bruce Hortefeux, a été rencontré par la police mardi, mais il n’a pas été arrêté. M. Hortefeux a ensuite déclaré sur Twitter que les informations qu’il a remises aux autorités devraient aider à mettre fin à la série « d’erreurs et de mensonges ».
On ne sait rien de la première journée d’interrogatoire de M. Sarkozy et son avocat n’a pas répondu à une demande de commentaires.
L’enquête a débuté en 2013, mais elle s’est accélérée trois ans plus tard quand l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a raconté au site Internet Mediapart qu’il a remis à MM. Sarkozy et Guéant des valises libyennes contenant cinq millions d’euros.
Les allégations font état de quelque 50 millions d’euros versés à la campagne Sarkozy par Kadhafi. Un tel versement d’argent violerait la limite de 21 millions d’euros permise pour une campagne présidentielle en France, les règles françaises sur le financement provenant de l’étranger de même que celles sur l’identification des contributeurs.
M. Takieddine prétend avoir remis les valises à MM. Sarkozy et Guéant au ministère de l’Intérieur, à l’époque où le futur président était responsable de ce portefeuille.