La Société Saint-Jean-Baptiste décerne le titre de Patriote
de l’année 2009, à titre posthume, à Mme Hélène Pedneault.
Celle-ci nous a quittés le 1er décembre 2008, terminant ainsi
sa lutte contre le cancer, mais en nous léguant toutes ses
victoires qui ont permis l’avancement de plusieurs causes
touchant la société québécoise.
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Mon cher Québec
Hélène Pedneault,
Patriote de l’année 2009
http://www.ssjb.com/sites/default/files/Le_Patriote_novembre_2009_b.pdf
J’aime tant de gens sur ta terre que j’ai choisi de leur dire que je les aime à travers toi. Comment peut-on dire « je t’aime » à un pays sans y inclure ses gens ? En te nommant, je les nomme. Ils et elles se reconnaîtront.
Je n’ai pas choisi de naître chez toi, bien entendu, c’est le hasard des migrations qui l’a voulu, et les rencontres entre des femmes et des hommes qui se sont trouvés et épousés à travers des siècles, voire des millénaires. Chacun(e) d’entre nous est le résultat de multiples histoires d’amour et d’un joyeux mélange de gènes. Mais aujourd’hui, je bénis le destin qui a amené chez toi quatre de mes grands-pères, de l’Île de Ré, de Toscane et de Calabre. Je n’aurais pas voulu naître ailleurs.
Je te choisis maintenant en pleine conscience parce que tu es le plus beau pays de la Terre.
(Permets-moi cette bouffée de chauvinisme amoureux). Après tout, je pourrais encore choisir de m’exiler, si je voulais. Mais comment veux-tu que j’aie envie de m’exiler de toi, sans mes ami(e)s, dans des pays sans neige, sans espace, sans français ou sans silence, avec trop d’humain(e)s partout, où l’Histoire est si longue qu’on n’arrive jamais à la retenir en entier ? Même un grand amour ne pourrait pas m’arracher à toi, car c’est de toi que je suis faite. Ailleurs, je serais quelqu’une d’autre.
C’est par amour que je te veux libre. C’est ce que tous les amoureux du monde devraient se dire. Je te veux poète, voyageur, créateur et original, les bras ouverts et le verbe haut. Prouves-moi qu’un pays sur le point de naître n’est pas obligé d’adopter les vieux réflexes des pays qui croulent sous les siècles. Toi et moi, nous ferons du neuf, promis. De l’inédit. De l’étonnant.
De l’amoureux. Un pays où personne ne vendra la montagne d’un poète.
Si je prends un peu d’avance et t’appelle « mon pays » avant que tu le deviennes officiellement, c’est parce que tu es un pays depuis longtemps sans en porter le nom. Tu peux compter sur moi et sur beaucoup d’autres amoureux pour corriger ta situation. C’est le grand avantage d’être en amour avec un pays : partager l’objet de sa flamme est un grand plaisir ! Parlant de flamme, je te vois déjà aux Jeux Olympiques, ton nom et ton drapeau portés bien haut par un de nos athlètes, juste derrière le Qatar. Ça nous redressera la colonne vertébrale, un peu trop pliante à mon goût. Et moi qui n’aime pas les sports, je frissonne de fierté. Imagine tout ce que nous vivrons encore ensemble quand nous serons enfin seuls, tes sept millions d’humain(e)s et moi, face à nous-mêmes et au monde…
Ton amoureuse à la vie, à la mort, ta citoyenne de Saint-Zénon,
Hélène Pedneault
Patriote de l’année 2009
Hélène Pedneault, Patriote de l’année 2009
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