Commission Bastarache (7)

Merci pour votre beau programme, M. Charest !

La recherche de la vérité avec un grand « V » ? Oubliez ça !

Chronique de Richard Le Hir

Non mais, avez-vous vu ça ? Ça déborde et ça « pestilence » de partout ! Jamais de mon vivant, et je commence à avoir le vivant assez long, n’ai-je vu un pareil étalage de pourriture dans nos mœurs politiques. Le scandale des commandites, que j’avais pour ma part trouvé assez fort de café merci, n’était qu’un pâle avant-goût de ce que les Libéraux sont en mesure de nous montrer.

Toute la semaine, j’ai regardé, incrédule, le spectacle bouffon de la Commission Bastarache. Toute la semaine, j’ai espéré que le procureur de la Commission, Me Giuseppe Battista, allait enfin se montrer fidèle à son serment d’auxiliaire de la justice à titre d’avocat, et poser les vraies questions qui devaient être posées aux témoins Fava, Rondeau et Charest. En voilà un qui a dû trouver son diplôme d’avocat au fond d’une pochette-surprise dans les rues de Palerme !

Il a fallu que ce soit un journaliste du Journal de Montréal, Mathieu Turbide, qui pose les questions les plus pertinentes, genre, comme dirait ma fille,

* Pourquoi un avocat qui souhaite devenir juge aurait-il l’idée de donner son curriculum vitae à un solliciteur de fonds du Parti libéral ?

Comme le souligne avec beaucoup de pertinence Mathieu Turbide, « Est-ce que ce n’est pas en plein coeur du mandat de la commission, ça ? » http://www.vigile.net/Marcel-les-av...

Et plus pertinent encore, son commentaire au sujet du collecteur de fonds Marcel Leblanc :

« À moins que... À moins que finalement, la nomination des juges ne soit pas si « apolitique » que ça. Ça expliquerait pourquoi non pas un, non pas deux, mais bien cinq ou six avocats expérimentés aient tous pensé que Marcel Leblanc, ce brave militant libéral, pourrait leur donner un coup de main dans leurs espoirs de se retrouver un jour assis sur un banc de juge, marteau de bois à la main.

Après tout, comme le dit si bien Marcel, il faut placer notre monde.

Le témoignage de ce militant fidèle, qui aime et défend sa « famille » libérale, était tellement sincère qu’il a séduit la plupart des analystes, qui ont applaudi sa franchise et salué le cours de « politique de terrain 101 » qu’il a livré.

Pourtant, Marcel Leblanc a confirmé avoir été approché par des avocats qui voulaient une job de juge. Pas par des militants libéraux qui voulaient se faire placer dans un poste politique ou sur un obscur comité. Non, par des avocats qui voulaient être nommés juges. Et ils ont tendu leur C.V. à Marcel, le collecteur, celui qui rencontre Jean Charest « à tous les jours ou presque. »

Il a aussi admis que Franco Fava et Charles Rondeau - ses deux amis - lui ont déjà parlé de Michel Simard. »

Et Mathieu Turbide a également été le seul à rappeler que : « Marc-Yvan Côté -ex-ministre libéral provincial et ex-organisateur des libéraux fédéraux - a reconnu devant une autre commission, celle du juge Gomery, avoir distribué 120 000 $ en argent comptant aux candidats de l’Est du Québec pour l’élection de 1997. Qui disait ça, déjà : « Y’en n’a pas d’argent cash, mettez-vous ça dans tête ! »

Alors maintenant, je vous pose la question : le témoignage de MM. Rondeau, Fava et Charest a-t-il une once de crédibilité, sachant que, contrairement à ce qui était le cas pour Marc-Yvan Côté, ils risqueraient la prison pour avoir fait ce que l’ancien ministre libéral de la Justice Marc Bellemare et Georges Lalande, l’ancien sous-ministre et député Libéral par surcroît, donc connaissant fort bien les us et coutumes de la famille Libérale, les accusent d’avoir fait ? Poser la question, c’est y répondre.

Mais ce n’est pas tout.

- Comment se fait-il que le nom de Marc Bisson ait surgi de nulle part pour se retrouver sur la liste des trois candidatures au poste de juge pour le district de Longueuil, alors qu’il n’y figurait pas auparavant ? http://lejournaldemontreal.canoe.ca...

- Pourquoi Franco Fava et Charles Rondeau admettent-ils avoir participé à un système partisan de nominations, mais nient catégoriquement avoir fait la même chose pour les postes de juges ?

* Pourquoi Jean Charest a-t-il maintes fois répété qu’il ne s’occupait pas des nominations de juges, alors qu’il a bien expliqué, hier, qu’il regardait non seulement les listes, mais qu’il avait établi des critères de sélection, le premier étant d’avoir au moins 50 ans ?
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2010/09/20100924-073501.html

Si la Commission Bastarache avait eu un soupçon d’indépendance à l’égard du pouvoir qui l’a nommée, voilà les questions qui auraient été posées et auxquelles nous aurions des réponses aujourd’hui.

Au lieu de cela, nous devons encaisser le jugement de Maclean’s, tout plein de préjugés soit-il rempli, parce qu’au fond de ce ramassis de mépris, de haine, et de racisme anti-Québécois, se trouve une parcelle de vérité. Merci pour votre beau programme, M. Charest !

Quant à la recherche de la vérité avec un grand « V », celle qui libère et affranchit, oubliez ça ! Merci mille fois, M. Charest… ! Remarquez bien qu’on ne comptait pas trop sur vous… Mais malgré tout, on est déçus. Parce que, nous, le Québec, on y croit. Naïvement peut-être, mais on y croit, avec toute notre âme.


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8 commentaires

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    25 septembre 2010

    Tôt ou tard la caverne d’« Ali Baba et ses Quarante voleurs » se révélerait au grand public
    Ainsi je le dénonçais le 14 décembre 2009 :
    (…)
    Considérant ces précédents, Monsieur le premier ministre du Québec, Il faut vous rappeler que depuis le premier jour où vous avez pris le pouvoir, au printemps 2003, obnubilé par le succès et surpassé par votre propre ego, vous et votre groupe de mercenaires de la politique, des finances publiques spéculatives et de pillages des ressources fiscales et naturelles, l’État québécois est devenu une sorte de caverne d’« Ali Baba et ses Quarante voleurs ». Vous devez vous remémorer, car vous semblez « l’avoir oublié », que le libéralisme politique appliqué par vos prédécesseurs premiers ministres à la tête du PLQ et des gouvernements du Québec, était conditionné de manière fidèle et patriote à la défense des intérêts du Québec avant ceux du pouvoir centraliste et arbitraire d’Ottawa.
    Monsieur le Premier ministre du Québec, il faut aussi vous rappeler qu’à partir de votre ascension au pouvoir en 2003, vous avez placé dans la haute administration publique du Québec plusieurs de ces mercenaires, tel Claude Garcia qui fut nommé en 2004 au poste de président du comité de vérification de la CDPQ jusqu’à 2008, alors que cet organisme, responsable de la gestion des fonds de retraite publics québécois, avait enregistré une perte de 40 000 millions de dollars. L’« escroquerie » financière la plus importante commise auprès d’une institution financière dans histoire du Canada. Un autre de ces mercenaires est Clément Gignac, celui que la chef du PQ avait qualifié de traître pour avoir travaillé dans les bureaux à Ottawa, au projet cher au gouvernement conservateur de Stephen Harper de créer une commission pancanadienne des valeurs mobilières et qui, depuis juin 2009, est récompensé en devenant votre Ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation. Et que dire de Michael Sabia, cet autre prétorien de votre pouvoir népotique, qui fut nommé président de la CDPQ après un processus de sélection réduit à sa plus simple expression et dont l’équipe de cet autre mercenaire des finances n’est pas parvenue à dissiper le climat de méfiance envers la nouvelle gestion, en raison des départs d’employés hautement qualifiés de cette société publique de financement.
    (…).
    JLP
    -..-..-..-..-..-..-..-..-
    *. Extrait de Lettre ouverte à Monsieur Jean Charest (Premier ministre du Québec)
    http://www.vigile.net/Lettre-ouverte-a-Monsieur-Jean,24357

  • Archives de Vigile Répondre

    25 septembre 2010

    « En voilà un qui a dû trouver son diplôme d’avocat dans une pochette- surprise dans les rues de Palerme ! » (R. Le Hir)
    Voyez comme je suis encore naïve. Je n'avais pas fait le lien et je me demandais quel avocat représentait la mafia à la Commission...!!!
    Voilà c'est fait.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 septembre 2010

    Questions qui tuent.
    Le 2 septembre 2010,bureau du PM Charest;
    Un agent de sécurité a-t-il vu quelque chose?
    Un préposé au ménage a-t-il vu quelque chose?
    Ça se peut pas que tout était totalement vide.
    Et si les bactéries pouvaient parler.Voilà peut-être la clé de la vérité.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 septembre 2010

    La preuve de vérité.
    http://mediamanager.oc3.generationflash.com/client_utils/_resize_picture_portal.php?member=cp&w=581&h=392&img=051_8382_202846.jpg
    Match nul.Pas de prolongation.
    http://mediamanager.oc3.generationflash.com/client_utils/_resize_picture_portal.php?member=cp&w=581&h=392&img=051_8382_202845.jpg
    http://mediamanager.oc3.generationflash.com/client_utils/_resize_picture_portal.php?member=cp&w=581&h=392&img=051_8382_202717.jpg

  • Archives de Vigile Répondre

    24 septembre 2010

    Valet de service de Charest
    http://www.ledevoir.com/images_galerie/1_67044/petit-guide-du-langage-non-verbal-du-juge-bastarache.jpg

  • Archives de Vigile Répondre

    24 septembre 2010

    L’affaire Maclean’s au Québec.
    [ « Savez-vous pourquoi le magazine torontois Maclean’s, édition du 24 septembre 2010 pique au vif tellement de gens, à commencer par la classe politique ? Savez-vous pourquoi la réaction est si virulente ?
    Parce que ce que dit Maclean’s est vrai [dans l’essentiel de sa thématique]. Le magazine fait la nomenclature des scandales tolérés par le gouvernement libéral Charest.Le PQ se garde bien calfeutré,l’action à terre.
    Pour ce qui est de 2010,la palme des histoires qui suintent la corruption revient à la province de Québec.

    Depuis deux ans, les histoires de trafic d’influence et de retours d’ascenseurs du politique aux généreux contributeurs bénévoles du Parti libéral du Québec se multiplient. Sans oublier les histoires impliquant la FTQ, son Fonds de solidarité et sa filiale, la FTQ-Construction. Sans oublier les histoires émanant de l’Hôtel de ville de Montréal, qui ont touché l’opposition et le parti au pouvoir. La cerise sur le sundae de la magouille : les allégations de Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice du Québec.

    Maclean’s recense des faits connus et décriés par une large partie de l’opinion publique depuis des mois et des mois et des mois.
    L’ensemble de la gang à Charest jappent fort pour dénoncer le magazine.
    Paroles du Parti Libéral du Québec par Nathalie Normandeau et Jean-Marc Fournier.
    « C’est du sensationnalisme et de la fabulation.»
    « C’est une suite d'allégations et d'inventions.Ça va à l'encontre de toute règle de droit. Ce n'est que du salissage.»
    « Disons les choses telles qu'elles sont, Maclean's fait du «Québec Bashing. Et assez, c'est assez. On s'attaque au Québec. C'est totalement inacceptable ce qu'on a fait.»
    « Il est clair que le gouvernement a la responsabilité de dénoncer la position qui est prise par Maclean's. On demande au magazine de s'excuser auprès de l'ensemble des Québécois.»
    Paroles du PQ, Bernard Drainville :
    « Le premier ministre Jean Charest est le premier responsable du sentiment anti-Québec ambiant.»
    Paroles du maire de Québec, Régis Labeaume :
    « Je sais que vous auriez aimé que je me fâche, mais juste à voir ça, ça dit ce que ça veut dire. On voit cette photo et il n'y a plus rien à dire.»
    «On va les laisser vendre leur magazine.»
    Citations rapportées par Martin Ouellet,Cyberpresse,24 septembre 2010.
    Les députés du PLQ n’ont jamais, jamais, jamais démontré autant d’indignation quand Tony Tomassi distribuait des permis de garderie à ses connaissances libérales, quand Franco Fava a confessé aux médias qu’on lui demandait son avis sur la nomination du plus haut fonctionnaire au Québec, quand le plus haut fonctionnaire au Québec a avoué avoir accepté d’écouter Franco Fava qui lui faisait des suggestions d’embauche, quand des entreprises ont fait des dons illégaux à leur parti, quand on a appris que les routes québécoises coûtent 30% de plus qu’ailleurs au Canada à construire, quand Norm MacMillan a avoué avoir fait des pressions pour que le fils d’un de ses organisateurs soit nommé juge, etc, etc, etc…
    Quand on a su toutes ces saloperies, les moutons libéraux de la ferme Charest n’avaient rien à dire.Ils jouaient fidèlement leur rôle de plantes vertes qui applaudissent ce que dit et fait le chef. »]
    Le blogue de Patrick Lagacé,Cyberpresse,24 septembre 2010
    À suivre !

  • Isabelle Poulin Répondre

    24 septembre 2010

    Donc c'est très clair John James a rencontrer Monsieur Bellemare ce jour là mais J, C, n'existant pas vraiment, il croit sérieusement($) qu'il n'y était pas. Pick a boo !!! Peut être n'y a-t-il qu'un hollogramme dans son bureau le jour et qu'au fond lui-même en personne est souvent en visite dans sa parenté ? En tout cas le secret ne restera pas énigme bien longtemps, quelqu'un a noté quelque chose ? Vous aviez raison Monsieur Lehir ,il n'est jamais passé à la Bastarache, nous vivons dans un monde d'illusion !

  • Archives de Vigile Répondre

    24 septembre 2010

    M. Le Hir
    Madame Marois a bien fait de ne pas sauter à pieds joints dans cette galère libérale mur à mur. Mon impression est que Marc Bellemare s'est couché suite à des pressions extérieures, ceux qui espéraient un match de boxe entre les deux belligérants fédéralistes n'ont eu droit qu'à un match de lutte arrangé avec le gars des vues.
    Le plus extraordinaire, devant tous les québécois, Jonh James Charest a juré la main sur la bible s'appeller Jean Charest et personne n'a bronché.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Charest