Si vous croyez que la Commission Bastarache se termine avec le dépôt de son rapport, détrompez-vous. Ce n’est que la fin du premier volet de toute cette affaire.
Évidemment, Jean Charest aimerait bien pouvoir tirer un trait sur tout ça et repartir à zéro, mais il est le premier à savoir que les conclusions de la commission ne tiendront pas cinq minutes dans le contexte politique actuel. Tout au plus peut-il espérer être parvenu à éroder la crédibilité du témoin Bellemare dans l’opinion publique.
Mais Jean Charest part de loin. Souvenons-nous qu’à l’issue de son témoignage à la fin du mois de septembre dernier, un sondage Angus Reid avait révélé que les Québécois accordaient davantage de crédibilité au témoignage de l’ancien ministre de la Justice Marc Bellemare qu’au premier ministre Jean Charest dans une proportion de 51 % à 17 %.
Nous ne disposons pas de données sur la crédibilité du commissaire Bastarache aux yeux des Québécois, mais je ne serais pas étonné d’apprendre, après sa piètre performance avant, pendant, et après les travaux, que sa crédibilité n’est guère plus élevée que celle de Jean Charest. Nous sommes donc devant un cas d’aveugle et sourd venu au secours d’un paralytique.
***
Mais si le commissaire Bastarache s’est montré sourd aux témoignages de Marc Bellemare et de l’ex-sous-ministre Georges Lalande, il ne l’a pas été à la voix de son maître, Jean Charest.
Ceux d’entre nous qui se souviennent de la belle époque où l’on écoutait encore des disques que l’on faisait jouer sur des tables tournantes se souviendront aussi de la marque RCA Victor qui produisait à la fois des disques et des électrophones, et de cette publicité merveilleuse du chien qui tendait l’oreille devant le cornet d’un électrophone.
Bastarache, c’est le chien RCA Victor qui vient nous dire qu’il est le seul à avoir bien entendu les témoignages, et bien compris les tenants et aboutissants de toute cette affaire. C’est tout juste s’il ne nous dit pas que nous avons tous été victimes d’une hallucination collective, mais c’est tout comme... Bien sûr, son argumentation prétend s’appuyer sur des considérations juridiques, mais tout juriste sait que l’évaluation de la preuve testimoniale est discrétionnaire même si elle est balisée par quelques règles d’interprétation.
Et au delà du discrédit que les magouilles de Jean Charest viennent de jeter sur le système judiciaire (Bastarache confirme quand même qu’il y a effectivement problème pour se ménager un minimum de crédibilité), il y a maintenant celui qui est jeté sur l’institution des commissions d’enquête et sur toute l’administration publique. En effet, qui peut avoir foi dans un tel système ?
Alors ? Alors, ce n’est pas fini. Car au delà des réactions immédiates à la publication du rapport, il y a encore le procès au civil intenté par Jean Charest qui doit maintenant se mordre les pouces de son geste car il a donné une occasion en or à Marc Bellemare de présenter une demande reconventionnelle dans laquelle Marc Bellemare prétend que non seulement Jean Charest n’a pas droit aux dommages qu’il réclame, mais qu’il est bien, lui, Marc Bellemare, la seule partie lésée dans toute cette affaire.
Et les témoins vont de nouveau devoir défiler devant un autre juge, les avocats de Marc Bellemare bénéficiant alors de tout le recul nécessaire pour boucher les trous. Et à moins d’être prêt à verser immédiatement à Jean Charest les dommages qu’il réclame dans son action, Marc Bellemare n’a pas d’autre choix que de continuer.
Non seulement le rapport de la Commission Bastarache ne nous fait-il pas avancer d’un iota, mais il nous enfonce encore plus dans la merde ! Il n’y a qu’un seul moyen d’en sortir, c’est la tenue d’une commission d’enquête, non plus seulement sur la corruption dans l’industrie de la construction, mais aussi sur les liens entre l’industrie de la construction et le financement des partis politiques. Bonne chance, M. Charest, bye-bye PLQ.
Commission Bastarache 8
La voix de son maître
Ce que vous avez vu et entendu n’existe pas !
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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10 commentaires
Archives de Vigile Répondre
21 janvier 2011On s'est bien fait avoir n'est-ce pas monsieur Lehir!
Imaginons les frères Johnson comme ils ont dû se marrer des souverainistes lorsqu'ils se rencontraient au cour des fêtes de famille.Pierre-Marc travaille au même cabinet que Bastarache et Jean Chrétien, le bureau Heenan Blaikie!
On ne parlera pas de notre Lucien nationaleux national n'es-ce pas?
Ce qui me buzz chez Marois; c'est qu'elle fasse partie de cette maudite race de collabos. Ah! Nos belles élites québécoises qui travaillent pour nous!
'avocat du très libéral cabinet Heenan Blaikie celui là même ou travaille Michel Bastarache, Jean Chrétien, Pierre-Marc Johnson pour ne nommé que ceux là
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011Chaque jour que le gouvernement Charest passe au pouvoir est un risque de plus pour notre avenir collectif. C'est le gouvernement de la déconstruction tranquille.
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011Jean Charest est parti de Calgary pour venir sauver le Canada au Québec
Bastarache est venu a la demande de Jean Charest pour sauver Charest qui lui meme est venu pour sauver le Canada au Québec.
Juste a voir comment Bastarache était patient,complaisant et mielleux avec les avocats et les témoins de Charest et comment il se montrait rigide, impatient ,pas intéresser par les témoins de Bellemare et pas trop accommodant avec les procureurs de Bellemare on se doutait bien qu'il n'avais juste qu'as signer son rapport le soir meme de la fin des audiences et le remetre pour la forme deux mois plus tard .
En fait c'était une commission voulu strictement par Jean Charest qui nous as couter 6 millions de dépenses inutile
Un diner de con cuisiné avec le chef Bastarache ou il se sont offert un Bellemare bien cuit
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011La commission Bastarache aura au moins eu une retombée «intéressante». Nonobstant certaines personnes socio-politiquement sourdes et aveugles, il apparaît maintenant pour quiconque et hors de tout doute que les libéraux de toutes tendances (fédéralistes, unitaristes, multiculturalistes, bilinguistes, partitionnistes, trudeauistes, etc) ont été nommés partout et exercent leur pouvoir partout. Dans les institutions publiques et de savoir (ex. ministères, sociétés d'Etat et universités), dans les entités privés (ex. gaz de schiste), dans l'appareil de justice et d'arbitrage (ex. le BAPE, les tribunaux administratifs et pénaux), partout.
L'objectif de cette minorité «familiale» est de dilapider l'héritage de la Révolution tranquille, de faire du Québec «une province comme les autres» comme l'a toujours voulu le Canada. Et d'affaiblir et de diminuer ce même Québec pour qu'il ne puisse prétendre à l'indépendance ou la souveraineté, quitte à se remplir les poches dans l'opération.
En ce qui concerne Bastarache, je me demande justement combien ont encaissé pour leur peine le bon «juge» et les avocats de Charest, du Parti libéral, du gouvernement, de la commission elle-même?
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011@Fernand...Comment il se fait d’abord que ce système judiciaire n’a pas lever le petit doigt lorsque monsieur Yves Michaud a été injustement condamné par l’Assemblée Nationale en l’an 2000.
Dans son cas sur la nomination des juges il invoque pour distraire de ses turpitudes et refuser de répondre aux questions que l'Aassemblée Nationale n'est pas un tribunal populaire.
De la Charesterie bon marché.
Mais dans le cas d'Yves Michaud il n'as aucun probleme a ce que l'Assemblée Nationale se comporte comme un tribunal populaire a l'endroit de Michaud.
L'Assemblée Nationale comme tribunal populaire c'est bon pour les autres mais pas bon pour lui a l'entendre.
C'est ce que de plus en plus de Québécois ne peuvent plus souffrir venant de Charest.
Fernand Lachaine Répondre
20 janvier 2011Dans sa déclaration concernant le rapport du commissaire Bastarache, jj charest a mentionné main sur le cœur que la population québécoise ( il ne dit jamais le mot nation) est bien protégée par le système judiciaire.
Comment il se fait d'abord que ce système judiciaire n'a pas lever le petit doigt lorsque monsieur Yves Michaud a été injustement condamné par l'Assemblée Nationale en l'an 2000.
Comment il se fait que le système judiciaire ne dit encore un traite mot sur le fait que le parti libéral ne veut corriger la règlementation pour que ce genre de condamnation ne se reproduise plus.
Comment il se fait que le système judiciaire ne blâme pas cette action de l'Assemblée Nationale afin que la "communauté internationale" ne porte pas de jugement négatif envers le gouvernement québécois (mais fédéraliste à tous prix).
Au contraire, je ne me sens pas protégé et je crains qu'aussi longtemps que jj charest et son gouvernement seront au pouvoir notre nation est en danger ( les gaz de schiste est un bon exemple).
Fernand Lachaine
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011Généralement ici au Québec il y a à la suite d'une enquête une formule établie qui ne condamne personne mais qui dit: "nous allons prendre des mesures afin qu'une telle chose ne se reproduise plus".
Eh bin Bastarache a innové: il dit que Bellemarre n'a pas subi de pression indue pour la nomination des juges. Il innove en ce sens qu'il n'y a rien de répréhensible qui s'est passé mais recommande des mesures afin que ce qui ne s'est pas passé ne se passe plus. ouais .......
Il y a des limites à prendre les gens pour des cons.
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011En fait ce rapport présenté comme n'accusant pas personne accuse dans ses proposition Charest d'avoir modifié le système de nomination des Juges en 2003
Et Charest ne changera pas son système de collusion car il a besoins des argents de ses collecteurs de fonds qui collectent année après année les Nominés partisans fédéralistes .
Charest à refusé de fournir la liste des contributions des Juges au Parti Libéral
Et Bastarache n'a pas demandé cette liste qui aurait permis d'établir la Vérité du système de collecte de fonds mis en place au Québec par les fédéralistes commandités de Charest.
Aussitôt au pouvoir le PQ le fera et rétablira la loi de nomination établit par René Lévesque que Charest à détruit en 2003
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011Et si Bastarache avait reconnu, ce qui est probablement la vraie vérité qu'il y a bien eu influence indue (colossale ou pas), est-ce que cela ne remettrait pas en question la légitimité de maintenir en fonction les trois juges qui le sont, après avoir été nommés dans le contexte de politique partisane que l’on sait ?
Ne voilà-t-il pas pourquoi le maquillage de toute cette affaire sale est maintenu intact par ce juge indigne!
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011En complément éditorial
Objectif : blanchir le PM libéral Charest
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef0147e1c140e7970b-800wi
Le tou-tou fidèle du PM libéral Charest
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef0147e1bdd5ea970b-800wi
La Bastarache dans la Charesterie corrompue. Diaporama caricatures.
http://espace.canoe.ca/jptellier/album/view/846782