Québec -- Inspirée par le «vent de changement» de Barack Obama, Pauline Marois souhaite jouer les Hillary Clinton et prétend pouvoir devenir la première femme à diriger le Québec.
«Vous le savez, nous ne souhaitions pas des élections. M. Jean Charest en a décidé autrement. Je vous dis cependant que si je vais en élections, c'est pour gagner [...] Et surtout pour former un gouvernement majoritaire du Parti québécois», a déclaré la chef du PQ lors de son premier point de presse de la campagne.
«Hier, chez nos grands voisins du Sud, a soufflé un vent de changement. On va aider à ce que le petit vent de changement traverse la frontière et, le 8 décembre prochain, nous connaîtrons aussi, au Québec, un changement.» En réponse à une question en anglais, Mme Marois a plus tard déclaré qu'elle était «certaine» de pouvoir devenir «la première femme première ministre du Québec».
Dès le début de son discours, Mme Marois a indiqué qu'elle ne ciblait pas l'opposition officielle mais bien le gouvernement en attaquant de front Jean Charest. «Je trouve extrêmement cavalier [sic] la façon dont Jean Charest agit actuellement», a-t-elle lancé, reprochant au premier ministre de consacrer à la campagne du temps qu'il aurait dû prendre pour «s'occuper de la crise».
Entourée des députés Agnès Maltais, Nicole Léger, Bernard Drainville, Maka Kotto, Stéphane Bergeron, Marie Malavoy et Camil Bouchard, elle a déclaré que le vernis du premier ministre «craquait» et qu'on retrouvait le Jean Charest de «l'arrogance», qui «n'écoute pas la population».
En l'absence de son porte-parole en économie, François Legault, Mme Marois a reproché au chef libéral de «cacher des choses» à propos de la situation financière du Québec en dissimulant l'existence d'un déficit de 5,8 milliards de dollars et le fait que le Québec serait «mal préparé à la crise».
D'emblée, Mme Marois reproche au chef libéral de «n'avoir rien fait depuis un an et demi». «Je m'excuse, mais le bilan de M. Charest n'est pas très reluisant», a-t-elle fait valoir, rappelant au passage la persistance des listes d'attente dans les hôpitaux, le gouffre financier de l'UQAM et les démêlés du CHUM.
Réticente à définir son programme à cette étape-ci, la députée de Charlevoix a promis aux Québécois des «solutions concrètes» à leurs «problèmes quotidiens». Quant à la souveraineté, elle ne sera pas à l'avant-plan de cette campagne même si, dit-elle, une telle aventure pourrait donner au Québec un meilleur contrôle de ses leviers économiques.
Aux journalistes qui lui demandaient comment elle entendait se distinguer, Mme Marois a vanté les mérites du bilan péquiste avant l'arrivée des libéraux. «Quand nous avons quitté le gouvernement, en 2003, nous avons laissé une maison propre, nous avons laissé une économie en bonne santé. Quand il y a eu les risques de ralentissement, en 2001, c'est le Québec qui est passé le mieux à travers la crise.»
Réservant à plus tard le dévoilement de son «plan d'urgence» pour l'économie, la chef péquiste a écarté l'hypothèse de nouvelles compressions dans les salaires des fonctionnaires. «Je l'ai déjà dit: s'il a fallu faire ça à une certaine époque, ce n'était pas nécessairement ce qu'on aurait voulu faire. On l'a fait probablement de façon malhabile. [...] Il y a d'autres façons de faire», a déclaré celle qui a déjà occupé les portefeuilles du Trésor et des Finances.
Tout au long de ce discours, Pauline Marois n'a pas nommé une seule fois Mario Dumont. Priée de dire comment elle entendait reprendre les circonscriptions perdues aux mains de l'ADQ lors du dernier scrutin, elle a insisté sur le fait qu'il fallait voir son parti comme «l'alternative» tout en tenant un discours où l'influence de l'ADQ se faisait bien sentir.
«On est devant une situation inquiétante. Les économies des gens sont en danger dans certains cas. On sait comment les familles, dans ce temps-là, sentent le besoin de protéger leur petit monde.»
Le Parti québécois a d'ailleurs lancé sa campagne en Mauricie, une région qui a été littéralement balayée par l'ADQ lors du dernier scrutin. À l'exception de la circonscription de Laviolette, où la ministre libérale Julie Boulet a été élue, les quatre circonscriptions de la région étaient toutes passées dans le giron de l'ADQ, notamment celle de Joliette, un ancien fief péquiste dominé pendant plus de 25 ans par Guy Chevrette.
Marois en mode attaque
On retrouve le Charest de «l'arrogance», dit la chef péquiste
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