Denis Lessard - (Québec) Mélange d'incrédulité et de rage: l'intention de l'ex-ministre Marc Bellemare de se défiler devant la commission Bastarache a soulevé de vives réactions du premier ministre Charest.
«M. Bellemare a soulevé des doutes sur l'intégrité de la magistrature. Remis en cause l'impartialité du DGE, jeté des doutes sur l'intégrité du juge Bastarache et voilà qu'il ne veut pas comparaître. Pense-t-il être au dessus de la loi?» a lancé hier le porte-parole du premier ministre Charest, Hugo D'Amour. «La magistrature juge qu'elle doit participer à cette commission, le bâtonnier - le Barreau y sera représenté -, et M. Bellemare estime que c'est biaisé... Pour qui se prend-il?» a ajouté M. D'Amour.
Hier, dans une entrevue diffusée par LCN, l'ancien ministre libéral dont les déclarations ont rendu nécessaire la commission présidée par l'ex-juge Michel Bastarache a annoncé son intention de ne pas s'y présenter comme témoin.
La commission lancée hier offre l'immunité que réclamait Me Bellemare quand il avait refusé d'aller en commission parlementaire ou même de se présenter devant le Directeur général des élections, le printemps dernier. Hier matin, dans son allocution d'ouverture, l'ex-juge de la Cour suprême a précisé qu'il avait le pouvoir de citer des témoins à comparaître et que ceux qui s'y refuseraient seraient coupables d'outrage au tribunal et passibles des sanctions prévues par la loi. À la commission hier soir, le porte-parole Guy Versailles se refusait à commenter la sortie de l'ancien ministre. «La commission va exécuter ses travaux comme prévu...» a-t-il soutenu, ne laissant pas de doute sur l'intention du juge de convoquer l'ex-ministre Bellemare. Ce sont les allégations de Me Bellemare, ce printemps, qui ont incité Québec à déclencher l'enquête. L'avocat de Québec soutenait que, durant l'année où il avait été ministre de la Justice, il avait été victime de pressions des financiers du Parti libéral qui l'avaient incité à choisir certains candidats à la magistrature.
Me Bellemare a mis en doute l'intégrité de l'ancien juge de la Cour suprême choisi par le gouvernement Charest. Selon lui, le juge Bastarache travaille pour un bureau d'avocats proche du PLQ. De plus, il a été choisi par le premier ministre Charest qui a engagé une poursuite contre Me Bellemare au civil.
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