Lio Kiefer - Quand on entend le maire Tremblay inquiet, évoquant le spectre du tourisme déclinant dans une ville et une province qui sont si dangereuses, on a du mal à ne pas sourire. Soit on n’a jamais voyagé. Soit on est mal informé…
Depuis deux jours, soit au 100e jour des manifs étudiantes, les journaux du monde parlent du Québec.
En France, on est tombé dans le jeu de mots, le clin d’œil et une certaine vérité. Après le printemps arabe, on est dans le printemps érable. Facile, sympathique, mais intéressant.
Des articles ont également été publiés dans les journaux d’Amérique du Sud, d’Afrique. Je n’ai pas trop regardé l’Asie, ni la Scandinavie, sauf le journal d’Ostersünd, en Suède, où j’ai vécu. On y parle du mariage du fils du maire avec la fille du resto Uncle Adam, mais pas de Montréal.
Et les journaux britanniques se font tirer l’oreille, des fois que Babette attrape des boutons pour savoir que quelques énervés s’excitent le poil de jambes sur le sol de ses colonies. Pour certains Anglais, un aborigène australien et un Québécois, c’est le même combat.
Tout est positif: on a beaucoup de sympathie pour le mouvement étudiant. Le nom de Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE, est plus connu aujourd’hui des lecteurs européens que Mme Courchesne et que… Jean Charest.
Quand j'entends monsieur Tremblay brandir le spectre du manque d’influence touristique cet été pour les festivals et surtout pour le Grand Prix, manne ardente des restos et vendeurs de bébelles, je me marre.
Le Grand Prix. Les amateurs de Grand Prix viennent pour le Grand Prix. Des étudiants le soir, avec des casseroles? Les essais, les Ferrari sur la rue Peel, c’est le jour! Les moyens de transport? À pied ou en métro. Par contre, si j’étais étudiant, j’irais manifester devant chez Alexandre, qui, il y a quelques années, défendait le manque à gagner des danseuses de Chez Paré, si le Grand Prix disparaissant. Et devant chez Paré.
Par contre, il serait bien vu de la part des étudiants de se tenir au Métro Longueuil, et dans les environs du Circuit Gilles-Villeneuve, casqués. Ce n’est pas une cagoule ou un masque, c’est pour rendre hommage à Villeneuve père et fils, et pour exciter les poupounes amoureuses de Hamilton.
Les étudiants pourraient aussi participer au Festival de Jazz, au Festival Juste pour Rire (Rozon peut trouver un flash), aux Francos, etc.
Un conseil pour Tourisme Montréal: engager Gabriel Nadeau-Dubois, Léo Bureau-Blouin et Martine Desjardins comme guides touristqiues.
J’ai un ami qui est président d’une organisation appelée Kaléidoscope
et qui fait de nombreux circuits thématiques à travers la ville. (juif, italien, asiat,…) pourquoi pas étudiant.
Pour la petite histoire, j’étais à Berlin à la chute du Mur, à Bucarest et à Prague, des destinations qui sont au summum des entrées touristiques. Le bordel? Les touristes veulent le voir, le photographier...
Quand enfant, à Paris, en 68, je tripais et j’accompagnais celles et ceux qui faisaient des pavés comme armes de sobriétés contestataires, ni maire, ni offices de tourisme n’ont pipé mot.
Histoire encore: à Buenos Aires, Lima, Bogotá, les casseroles et les manifs ont résonné et il y a encore plus de touristes qu’avant.
Même la place Tian'anmen est une Place à Kodak…
N’allez pas me dire que la place Émilie-Gamelin est une place maudite?
Je vais encore plus loin. Faites une entente PP avec Tefal. Et faites graver des poêles incollables TEFAL avec Printemps Érable 2012. Un hit pour touristes, au même titre que des boîtes de sirop estampillées de boîtes Printemps d’Érable 2012.
Monsieur le maire, la mauvaise réputation du Québec en ce moment à l’étranger, ce ne sont pas les étudiants, ce sont les flics et un gouvernement.
Come On! Au boulot! N’oubliez pas les poêles et casseroles!
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