"Ne renonçons à rien"

M-103 vs liberté d'expression

Oui à l'inclusion mais...

Tribune libre

Le débat suscité à la Chambre des communes par le dépôt de la motion 103 qui propose de « condamner l’islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémiques » entre, de toute évidence, en collision avec le principe démocratique sacré de la liberté d’expression.

Or, il m’apparaît que le terrible attentat à la mosquée de Québec est venu amplifier la trame de fond qui sous-temps M-103. Un contexte, disons-le, exceptionnel, dont il faut tenir compte sans pour autant qu’il devienne la pierre d’assise d’un débat entre l’islamophobie et la liberté d’expression.

À force de frapper le clou de l’islamophobie, on est en train de condamner toute critique, fût-elle positive, sur certaines pratiques pour le moins douteuses de l’islam, étiquetant de facto l’auteur de ces critiques d’islamophobe.

La nature humaine ayant cette fâcheuse habitude de tomber facilement dans les extrêmes, je suis d’avis qu’un retour au « gros bon sens » serait souhaitable de façon à retrouver un juste équilibre entre la liberté d’expression et l’islam, ces deux concepts faisant intrinsèquement partie d’une saine démocratie dans laquelle ils sont en droit de cohabiter.

Oui à l'inclusion mais...

Au terme de plus de 150 assemblées de cuisine et d'une dizaine de consultations publiques qui l'ont fait sillonner les différentes régions du Québec cet automne, le collectif de la tournée « Faut qu'on se parle » a présenté les conclusions auxquelles l’ont conduit les quelque 6980 propositions reçues des citoyens consultés.

En tête de liste apparaît la prioritaire nécessité de mettre de l’avant le phénomène de l’inclusion lié à la diversité dans laquelle baigne le Québec d’aujourd’hui. Une préoccupation qui rejoint les événements dramatiques ayant entouré la récente fusillade au Centre culturel islamique de Québec.

Toutefois, je demeure toujours un peu perplexe quand on aborde le sujet de l’inclusion, une inquiétude qui traduit une certaine crainte que j’éprouve d’assister à un glissement de nos valeurs québécoises profondes au détriment de celles des communautés minoritaires.

En bref, j’acquiesce au mouvement d’inclusion ressorti dans les propositions du collectif… Oui à l’inclusion mais « Ne renonçons à rien » tel que le souligne à grands traits le titre du livre lancé lors de la conférence de presse tenue par les membres du collectif.

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2089 articles

  • 1 470 193

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Louise Michaud Répondre

    22 février 2017

    Merci à M. Bouktit pour son commentaire. Il sait de quoi il parle, contrairement à bien des personnes mal informées pour lesquelles il s'agit d'une motion sans conséquence autre que de ...réconforter un groupe religieux particulier qui en ressent le besoin.
    Lors du rassemblement tenu à Toronto le 16 février dernier, pour s'opposer à cette motion liberticide, on a remarqué la présence de Canadiens d'origines diverses. Des Musulmans de l'Iran et du Pakistan ont fait connaître leur point de vue sur le sujet, semblable à celui de M. Bouktit:
    https://www.youtube.com/watch?v=pYPy_68TbWo (en anglais seulement)
    Mélanie Jolie s'est plainte d'avoir reçu des commentaires haineux suite à son support à la Motion M 103. (Huffington Post Québec, 17/02/2017), ce qui semble apporter de l'eau à son moulin.
    Ce n'est pas le cas. Nathalie Roy a elle aussi reçu des menaces de la part d'extrémistes religieux, à cause de ses positions identitaires. Des tracts de l'État islamique ont été retrouvés à l'Assemblée Nationale...et toutes ces attaques revendiquées au nom de l'Islam.....
    Cela prouve que la haine se retrouve partout, et doit être partout condamnée. Or, le gouvernement Trudeau a rejeté une motion des Conservateurs visant à protéger tous les groupes religieux, et non un seul. (Journal de Québec, 21 février 2017)
    L'insistance des Libéraux à imposer la lutte à ''l'islamophobie'', spécifiquement, permet d'entrevoir un agenda politique caché, qui se révèle graduellement...et qui fait froid dans le dos.

  • Louise Michaud Répondre

    20 février 2017

    Mercl, M. Marineau.
    Oh oui, il faut plus que jamais continuer de se parler. Et plus que jamais. Les globalistes sont si habiles à écraser de leur superbe le ''petit peuple'' dont il ne supportent pas d'entendre la voix, tant ils sont imbus de leur importance et décidés à imposer leur dictature de la bien-pensance... avant leur dictature tout court.
    Il est bien de voir ce que M. Granchamp exprime ici. Ce sont exactement les idées qui serviront lors des prochaines campagnes électorales ! Il est bon de connaître d'avance les stratégies anti-démocratiques qui seront utilisées contre nous, le Peuple !
    Les Globalistes sont si bien organisés, et si bien financés. Notre pouvoir est celui de NOUS PARLER et de garder la tête haute. Les idées qu'on nous balance sont souvent si absurdes, par exemple le concept-même de l'islamophobie, que se parler est essentiel pour garder notre gros bon sens !
    Il y a une pétition en français contre l'islamophobie (voir au bas du texte anglais).
    https://www.ipetitions.com/petition/protecting-canadian-free-speeech-rights-from
    Vous lire m'a fait du bien...
    Ce n'est qu'un début, continuons le combat !

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2017

    Couillard et Trudeau veulent poser la premiére pierre pour l'édification de la future république islamique du Québec. Les djihadistes soft savent trés bien que l'Islam ne peut s'implanter pacifiquement nulle part si leurs opposants ne sont pas préalablement neutralisés. Neutralisés par leurs propres gouvernants, bien sûr.
    De toute façon je suis opposé à la motion contre l'islamophobie parce qu'elle me rappelle ceci:
    Code pénal algérien(2006), article 144 bis 2.
    Premier alinéa : « Est puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d’une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA, ou l’une de ces deux peines seulement, quiconque offense le prophète (paix et salut soient sur lui) et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen.»
    Ce que j'avais adoré dans cet article c'est sa fin (...ou tout autre moyen)
    ça, c'est la future mouture de la motion québecoise contre l'islamophobie. Il suffit de patienter.
    Message à messieurs Couillard et Trudeau: je viens d'Algérie, pays arabe et mususlman. Votre motion, je serais le premier à chier dessus.
    Et si vous m'emmerdez, je vous poursuivrais pour islamophobie.}}

  • Pierre Grandchamp Répondre

    18 février 2017

    "Faut qu'on se parle": rampe de lancement d'un prochain candidat QS?