Lucien Bouchard: nouveau vendeur-en-chef de gaz de schiste

Depuis sa sortie de son ancien placard conservateur pour prendre la tête des « Lucides », M.Bouchard a lentement dépensé des parts de son important capital de popularité, de crédibilité et de charisme.

Gaz de schiste




Qui s'en étonnera?
Lucien Bouchard remplace son ancien compagnon de route de la crise du verglas, André Caillé, à la tête de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ).
Bref, le lucide-en-chef devient le nouveau vendeur-en-chef de l'industrie du gaz de schiste.
Et, par hasard, il entrera en poste le 21 février prochain - soit à 7 jours à peine du dépôt très attendu du rapport du BAPE...
Son message: cette industrie est un «atout» majeur pour l'économie québécoise et les «missions» de l'État, mais son développement doit se faire dans le respect de l'environnement et avec une certaine «acceptabilité sociale». À suivre...
De manière tout aussi prévisible, le chef de l'ADQ, Gérard Deltell - hautement favorable à cette industrie -, jubilait. De même que le Conseil du patronat... Même l'ancien chef adéquiste, Mario Dumont, sur Twitter, qualifiait la chose de «bonne nouvelle»...
Puis, en entrevue à RDI, la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau - sortie comme par magie de ses vacances - vient de se dire «surprise» tout en louangeant l'arrivée de M. Bouchard, qu'elle dit un homme de «gros bons sens» et capable de ramener un débat «rationnel»...
«On souhaite que cette industrie-là se développe».... ajouta-t-elle aussi... Ça, la population l'avait bien compris...
En passant, qui encore croit vraiment que le gouvernement Charest opérait un «virage majeur» dans ce dossier lorsque Jean Charest déclarait la semaine dernière que ça se fera «correctement» ou ça ne se fera pas?...
Qui croit encore qu'il y avait là, comme une «ouverture» à un possible moratoire?
Toutefois, à noter: Cyberpresse rapporte que le député péquiste Sylvain Gaudreault, lui, «pense que l'arrivée de Lucien Bouchard à l'APGQ est le prélude à l'imposition d'un moratoire par le gouvernement Charest, moratoire que le PQ continue de réclamer. M. Gaudreault laisse entendre que l'Association pétrolière et gazière du Québec a besoin des «qualités et des compétences» de négociateur d'un homme comme Lucien Bouchard, au cas où des dédommagements devraient être négociés.»
Quant à l'ancien ministre et chef péquiste, André Boisclair, voilà plutôt ce qu'il en disait en soirée à RDI: «Soyez assurés que M. Bouchard n'a pas été engagé par l'industrie pour plaider en faveur d'un moratoire. Ce serait contradictoire.»
(Sur ce blogue, vendredi dernier, mon analyse était à l'effet que le «changement de ton» du gouvernement dans ce dossier tenait surtout du changement dans la «stratégie de communication» (1).)
Autre indice de cette nouvelle stratégie de communication: la nomination aujourd'hui par le gouvernement Charest de Diane Lemieux, ex-ministre péquiste et ex-chef de cabinet de Gérald Tremblay, à la tête de la Commission de la construction du Québec...
Pas un problème de «communication»
Depuis sa sortie de son ancien placard conservateur pour prendre la tête des «Lucides», M.Bouchard a lentement dépensé des parts de son important capital de popularité, de crédibilité et de charisme.
Reste à voir maintenant combien lui coûtera cette nouvelle mission?
Ou, dit autrement, combien de Québécois vont croire, vraiment, vraiment, vraiment, que le dossier du gaz de schiste en est un de «communication» et non pas de substance?...
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Addendum: Ce soir, André Caillé donnait une entrevue à l'émission de Mario Dumont. On y apprenait que dans les faits, il reste sur le conseil d'administration de l'APGQ et qu'il se dit par conséquent fort heureux de travailler de près avec Lucien Bouchard...
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(1) http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/01/21/gaz-de-schiste-un-171-virage-187-majeur.aspx


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