Il y a quelques semaines, beaucoup d'encre a coulé dans la presse de langue anglaise du pays concernant les propos que Stephen Harper sur l'inacceptabilité de la soit-disant coalition à Ottawa avec l'appui du Bloc Québécois. Ce qu'on ne dit pas, c'est que notre pays a déjà fait face à des circonstances similaires dans le passé, et ceci, au tout début de la Confédération!
Lors des élections fédérale de 1867, les Repealers de la Nouvelle Écosse, ont raflé 18 des 19 circonscriptions dans cette province, sur une plateforme de sécession du Canada. Les Néo-Écossais sentaient que leurs liens traditionnels avec la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Angleterre étaient menacés. La Confédération allait en effet les associer au Québec et à l'Ontario par le biais de la construction du chemin de fer Intercolonial. Plusieurs d'entre eux évaluaient que ceci leur ferait perdre du terrain au plan économique, ce qui fut d'ailleurs le cas pour plusieurs d'entre eux.
Alors, qu'a fait le gouvernement conservateur de Sir John A. Mac Donald pour dissiper la crise? Il a invité Joseph Howe, chef des Repealers, dans son cabinet, et a donné à la Nouvelle-Écosse plus d'argent en péréquation! Devinez quoi? Le mouvement des Repealers s'est rapidement effondré, et nous n'avons pas entendu parler de séparatisme néo-écossais depuis les élections fédérales de 1887.
Actuellement, il s'agit simplement du bon vieux sentiment anti-Québec, anti-francophone, et même anti-catholique de la part de l'Ouest canadien, le genre dont on n'avait pas entendu parler depuis l'échec de Meech! Si les gens de l'Ouest prenaient la peine d'ouvrir n'importe quel ouvrage de sciences politiques «Comparaisons 101», ils verraient que des coalitions existent dans plusieurs pays démocratiques, incluant l'Allemagne, l'Italie, et la France. Dans le cas de l'Italie, ils ont même un parti politique qui s'appelle la Ligue du Nord, qui préconise la séparation du Nord du pays, du Sud, et qui travaille en concertation avec d'autres partis pour gouverner l'Italie!
Alors, au lieu de percevoir cette crise comme une espèce de coup d'État, ou comme une atteinte à l'influence de l'Ouest par le Canada central, peut-être ces gens devraient-ils plutôt s'arrêter à des choses comme le désir de M. Harper de priver les partis politiques de financement public, d'enlever le droit de grève au fonctionnaire fédéraux, et de remettre en question le principe de l'équité salariale. Peut-être auraient-ils là une meilleure idée des fondements de ce mouvement de contestation auquel est associé le Bloc québécois.
Alors, coalition avec des séparatistes? «Entente avec le diable?» Je n'y crois pas! Lisez vos livres d'histoire bon sens!
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Peter Stuart, Québec
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