Il y a de ces sujets qui font consensus qui ne semblent pourtant jamais se rendre à l'oreille de nos décideurs publics. La problématique d'intégration de nos immigrants qui ne voient du Québec que le périmètre urbain de Montréal était pourtant aussi évidente que le nez dans le visage mais on voit enfin une lueur d'espoir.
Il est de notoriété publique que le Québec a à son actif un succès incontesté de tous les temps dans l'intégration des immigrants, celle des vietnamiens issus de la vague déferlante des "boat people" après la fin de la guerre du Vietnam vers la fin des années 70. La raison principale de ce succès? L'implication d'alors de notre système paroissial, alors encore très actif à cette époque, afin de prendre en charge des familles d'immigrants un peu partout au Québec. En fait, ce n'était pas tant la religion qui était le principal moteur de cette intégration à la vitesse Grand V que le fait d'amener ces nouveaux venus à échanger de manière plus intensive avec les Québécois qui habitaient ses villes et villages en région. Kim Thuy est arrivée au Québec à l'âge de 10 ans et s'est installée à Granby, la conjointe de mon neveu à Sept-Îles avec sa soeur et ses parents...la liste est longue.
Montréal permet certes aux immigrants d'une même communauté de s'entraider, en leur fournissant cette proximité les uns des autres qui rend la chose possible. Par contre, en laissant les nouveaux-venus s'y installer sans intervenir pour leur proposer autre chose, on crée des ghettos culturels qui ont pour effet de restreindre les échanges avec les autres communautés et de déresponsabiliser notre propre population vis-à-vis de ses obligations à l'égard des nouveaux venus. Ne serait-il pas préférable de leur faire le cadeau d'un environnement plus propice à ces échanges? Les Québécois en seraient également bénéficiaires, mieux exposés qu'ils seraient aux cultures et coutumes des autres communautés et pas seulement à Montréal.
Pour ces raisons, je salue l'initiative de M. Legault d'exploiter le levier que représentent les permis de résidence aux immigrants afin de les associer au cours de leurs premières années au Canada et au Québec à de l'emploi disponible en région. Il ne reste plus qu'à convaincre le Fédéral du bien-fondé de cette approche parce qu'apparemment, l'évidence ne suffit pas.
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