Cher Jean-François, appelé à vous excuser pour vos propos méprisants à l’endroit de ceux qui, ici comme ailleurs au pays, croient au fédéralisme canadien, vous avez plutôt choisi d’en rajouter dans vos commentaires publiés dans l’édition du 19 décembre du Devoir. Je ne peux lire votre analyse partiale et réductrice sans y répondre.
Pour justifier vos insultes, vous faites une revue de certains dossiers choisis qui, selon vous, seraient « accablants » pour notre « voisin canadien ». Ne vous en déplaise, le Canada n’est pas notre « voisin », mais bien le pays qu’ont choisi, démocratiquement, une majorité de Québécois. D’autre part, les cas que vous illustrez sont le choix d’un gouvernement. Or, le Canada est une démocratie et, en démocratie, lorsqu’on est insatisfait des choix d’un gouvernement, on ne change pas de pays, mais de gouvernement.
Puis-je vous rappeler que le sondage sur lequel vous basez votre analyse indiquait que plus de 60 % des Québécois sont insatisfaits de votre gouvernement ? Souhaitons qu’ils n’adoptent pas votre solution et quittent le Québec. Je crois plutôt qu’ils choisiront de changer de gouvernement à la prochaine élection.
Notre pays que vous qualifiez de « corps étranger » versera l’an prochain plus de 19,6 milliards de dollars en transferts au ministre des Finances, votre collègue Nicolas Marceau, qui, lui, s’en réjouira sans doute en silence.
Une majorité de Québécois croit toujours au Canada, et je suis certain qu’ils apprécieraient que l’image que transmet le gouvernement du Québec, ailleurs au Canada et à travers le monde, reflète ce sentiment. Le Canada se porte mieux quand le Québec influence sa marche. D’ailleurs, dans son histoire récente, quatre Québécois ont dirigé le gouvernement du Canada pendant 43 des 64 dernières années. Durant cette période le Québec a su se développer de manière extraordinaire au sein de la fédération canadienne comme l’a reconnu, en votre présence, la première ministre lors de son dernier périple européen.
Jean-François, puis-je me permettre un conseil : vous n’êtes plus un pamphlétaire. Vous êtes ministre d’un gouvernement minoritaire dont le devoir est de représenter et de respecter tous les citoyens, même les fédéralistes. Ne serait-il pas approprié que vous présentiez des excuses sincères à tous ceux que vous avez insultés ? En ces temps de réjouissances et de pardon, qui sait, ils pourraient être magnanimes et les accepter.
Quant à moi, je profite de l’occasion — votre projet de charte n’étant pas encore adopté — pour vous souhaiter un ostentatoire « Joyeux Noël ».
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