Frivolités anecdotiques

Les vraies questions à poser à François-Philippe Champagne 

Une entrevue complaisante de Francis Reddy

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Tribune libre

Le 9 juin dernier, à l’émission « Le gout des autres », Francis Reddy a réalisé une entrevue des plus complaisantes avec le ministre libéral fédéral de l’Infrastructure et des Collectivités François-Philippe Champagne.


Les questions de l’animateur ont révélé à quel point, dès l’âge de 16 ans, M. Champagne a frayé avec les Martin Cauchon et Jean Chrétien de ce monde. Ces célèbres ennemis de l’identité québécoise en sont même devenus ses mentors. M. Reddy, tout sourire, révérencieux, voire obséquieux, a pourtant réussi l’exploit de se concentrer sur le CV de son invité tout en occultant totalement le cœur de sa mission fédéraliste et de son engagement politique : M. Champagne a commencé avant même d’avoir le droit de vote à faire bombance avec les inconditionnels du Beaver Club, que Pierre Falardeau a tristement rendu célèbre dans son inoubliable pamphlet Le temps de bouffons… Les politiciens repus et satisfaits qui y défilent ont tourné le dos au Québec, puis l’ont trahi pour mieux se construire une pureté fédéraliste et antiquébécoise afin de mousser leur popularité au Canada anglais. Sans rire, le site de Radio-Canada qualifie Champagne de « digne héritier de Jean Chrétien »… Digne et Jean Chrétien, voilà pourtant la mère de tous les oxymorons !


Si M. Reddy avait eu le courage de ne pas verser dans l’autocensure radio-canadienne, voici quelques questions qu’il aurait dû réserver à son si distingué et si précieux invité : Que pensez-vous du rapatriement de 1982, de l’échec de l’accord du Lac-Meech ? De celui de Charlottetown ? Du droit à l’autodétermination des peuples ? Du refus de laisser Carles Puigdemont entrer au Canada ? Du multiculturalisme canadian ? Mieux : comment arrivez-vous à dormir la nuit et à assumer votre statut de disciple des Chrétien, Trudeau (père), Lalonde et Joyal, ces zélateurs du « French power » d’Ottawa qui ont méprisé l’identité québécoise jusqu’à consacrer leur carrière à la nier, à la combattre ? Non, M. Reddy a plutôt choisi de se cantonner à sa niche habituelle : celle des frivolités anecdotiques. Il faudra aller voir ailleurs pour obtenir la réponse à ces questions qui relèvent pourtant du journalisme le plus élémentaire.


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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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1 commentaire

  • Guy Pruneau Répondre

    30 juin 2019

    Je me souviens d'avoir vu le dépliant qu'il envoyait à ses commettants comme le font périodiquement tous les députés.  C'était essentiellement une feuille pliée en quatre, dont la page trois était entièrement occupée par un drapeau canadien, et près d'une autre demi-page était sur un sujet totalement futile.  Cela donne une idée sur la nature et l'importance de ce qu'il avait à communiquer à ses électeurs.  Jean Chrétien, il faut lui donner cela, ne montrait pas aussi imbécile.