La déréglementation des frais de scolarité chargés aux étudiants étrangers favorisera les universités anglophones et montréalaises au détriment des autres, soutient l’IRIS, dans une analyse publiée jeudi.
En 2019-2020, les frais de scolarité facturés aux étudiants internationaux au Québec seront déréglementés, si bien que chaque institution pourra établir à sa guise les frais de scolarité qu’elle facture aux étudiants des premier et deuxième cycles.
Comme les universités anglophones et montréalaises jouissent déjà d’une réputation internationale, l’institut de recherche de gauche prévoit qu’elles seront avantagées par rapport aux universités francophones en région.
La nouvelle politique entraînera une augmentation du financement de l'Université McGill de 16,84 % alors qu'elle ne sera que de 7,15 % pour l'Université du Québec à Montréal et en Abitibi-Témiscamingue, estime l’IRIS.
«Les frais de scolarité facturés aux étudiants internationaux risquent d'exploser à la suite de la déréglementation. Ce sont les universités anglophones et montréalaises comme McGill, Concordia et l'Université de Montréal qui en sortiront gagnantes, aux dépens des institutions francophones et de région», a fait valoir le chercheur associé à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), Samuel-Élie Lesage.
De plus, selon l’IRIS, les universités francophones et en région devront déployer des ressources en marketing pour attirer des étudiants étrangers, ce qui risque de compromettre la qualité de l’enseignement.
«La course aux étudiants amène les universités à se faire compétition, ce qui est contre-productif pour leur mission première d'enseignement et de recherche», a ajouté M. Lesage.