Les souverainistes disent non à «l’autoroute du pétrole» au Québec

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Dans l'intérêt de l'Alberta, peut-être, mais pas dans celui du Québec





QUÉBEC |  En campagne électorale fédérale, le Parti québécois et le Bloc québécois ont fait une sortie commune, lundi, à Québec, contre le transport de pétrole en train qui va augmenter au Québec avec le projet de port pétrolier de Belledune au Nouveau-Brunswick.


Si ce projet va de l’avant, c’est 240 wagons qui vont emprunter quotidiennement la voie ferrée du Canadian National pour transporter 170 000 barils de pétrole provenant des sables bitumineux jusqu’au Nouveau-Brunswick.


Mais sur son chemin vers le port pétrolier, le convoi va passer au cœur de plusieurs municipalités comme Saint-Bruno, Mont-Saint-Hilaire, Longueuil, Saint-Hyacinthe, Drummondville, Lévis, et ce jusqu’à Rimouski et la Vallée de la Matapédia.


La députée péquiste de Vachon et porte-parole en matière de transports, Martine Ouellet, va d’ailleurs amorcer une tournée des communautés qui sont situées aux abords du trajet.


«Le Québec prend tous les risques. Même les wagons Dot 111 améliorés ont explosé en Ontario il y a quelques mois. [...] La question n’est pas de savoir s’il va y avoir un accident, c’est quand il y aura un accident et l’amplitude de celui-ci», s’est désolée Mme Ouellet.


Pour le chef bloquiste Gilles Duceppe, ce transport du pétrole par train est tout simplement inadmissible. Ce dernier interpelle les autres partis fédéraux sur cet enjeu.


«On se retrouve avec la même situation qu’avec le pipeline Énergie-Est. On prend tous les risques avec aucun avantage. On ne raffine pas au Québec, on ne le produit pas et on ne le consomme pas ici», a tonné M. Duceppe.


Notons que le Parti conservateur (PCC), le Parti libéral du Canada (PLC) et le Nouveau Parti démocratique (NPD) sont en accord avec le pipeline Énergie-Est.


Selon M. Duceppe, il faut bloquer le projet et ne pas laisser le Québec devenir une terre de passage pour le pétrole albertain.


«On ne peut pas laisser le Québec devenir l’autoroute du pétrole albertain. On ne peut pas accepter cela», a affirmé M. Duceppe.


Selon le Parti québécois, le gouvernement Couillard peut aussi faire quelque chose pour bloquer les projets de transport du pétrole sur le territoire québécois. Car même si c’est un organisme fédéral (Office national de l’énergie) qui prend la décision finale, Québec a aussi des leviers, dit le PQ.


Mme Ouellet prend exemple avec le projet de pipeline Northern Gateway qui est actuellement bloqué par la Colombie-Britannique. «On l’a vu aussi avec Cacouna, on peut faire quelque chose», croit-elle.


Mais actuellement, selon le PQ, le gouvernement Couillard «reste les bras croisés» et fait preuve «d’aplaventrisme» devant Ottawa.


Stéphane Bergeron, député de Verchères et porte-parole en matière d’affaires intergouvernementales, croit aussi que le Québec devrait avoir son mot à dire dans ce dossier.


«Les compagnies ferroviaires et pétrolières devraient nous demander la permission avant de faire passer des wagons de pétrole au cœur de notre territoire», a-t-il souligné.




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