Dès le début de 2017, Justin Trudeau doit expliquer un voyage controversé, un séjour sur l'île privée de l'Aga Khan aux Bahamas.
Juste avant Noël, la commissaire à l'éthique a statué que le premier ministre a enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts, en acceptant cette invitation.
«Je prends la responsabilité pour ce qui n’a pas été fait. Je l'assume», avait-il déclaré le 20 décembre dernier.
Cette controverse faisait suite à celle des cocktails de financement impliquant des gens d'affaires dans des résidences privées.
Devant l'opposition qui l'accuse de se préoccuper davantage des gens fortunés, Justin Trudeau annule son voyage au Forum économique de Davos.
Il lance plutôt une opération charme auprès du public canadien: une tournée de trois semaines qui a des allures de campagne électorale.
«Ses conseillers lui ont dit: ''Regarde, Justin, ça va pas bien, tes affaires, il va falloir que tu prennes contact avec le Canadien moyen''», affirme Gérard Deltell, député conservateur dans Louis-Saint-Laurent.
Si les gens sont nombreux à se déplacer pour acclamer Justin Trudeau, d'autres en profitent pour lui manifester leur mécontentement.
Au printemps, c'est au tour du ministre de la Défense de se retrouver dans l'eau chaude.
Dans un discours, Harjit Sajjan s'est décrit comme ayant été l'architecte de l'opération Méduse en Afghanistan, ce qu'il n'a pas été.
En septembre, c'est au tour de la ministre du Patrimoine.
Mélanie Joly présente sa politique culturelle et tente de défendre la décision du gouvernement de ne pas taxer les services des géants du web comme Netflix.
«On a toujours dit qu'on n'allait pas augmenter les taxes pour la classe moyenne», avait-elle indiqué.
«Peut-être qu'elle a sous-estimé, en fait, la ferveur... la fureur du métier, tu sais, du terrain», avait répliqué la présidente de l’Union des Artistes, Sophie Prégent.
Le mécontentement demeure vif au Québec.
Cependant, aucun ministre n'aura été sur la sellette en 2017 comme Bill Morneau.
Son projet de réforme fiscale a soulevé un tollé. Après l'avoir défendu pendant des semaines, le ministre des Finances l'assouplit.
Puis, le «Globe and Mail» révèle que le grand argentier du gouvernement n'avait pas placé ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard.
L'opposition l'accuse donc de s'être placé en conflit d'intérêts. La commissaire à l'éthique lance une enquête.
Bill Morneau n'avait pas non plus déclaré ses liens avec une villa en France.
Quand des journalistes demandent à questionner le ministre lors d'un point de presse, Justin Trudeau s'interpose.
Une scène inhabituelle qui semblait témoigner d'un certain agacement du premier ministre, mais malgré toutes ces controverses et d'autres, le gouvernement Trudeau demeure bien en tête dans les intentions de vote.
Il faut dire que l'économie canadienne se porte bien, le premier ministre continue d'attirer les foules et l'attention des médias étrangers.
2018 réserve certes son lot de défis pour le gouvernement Trudeau, à commencer par la renégociation de l'ALENA et la légalisation du cannabis pour ne nommer que ceux-là.