Questionné sur les relations commerciales tendues de son administration avec le Canada, le président Donald Trump a déclaré à Singapour que Justin Trudeau allait apprendre des erreurs qu'il a commises à l'égard des États-Unis lors du G7, mais que ça allait coûter « beaucoup d'argent aux Canadiens ».
Le président américain, qui s’adressait aux journalistes en conférence de presse à la sortie d’une première rencontre historique avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un, est revenu à la charge sur la question du déficit commercial de son pays avec ses partenaires commerciaux.
Selon lui, les principaux pays qui font du commerce avec les États-Unis, notamment le Canada, tirent avantage d’« énormes déficits commerciaux » qu’ils entretiennent avec son pays au détriment des Américains.
Une situation qu’aucun président avant lui n’a osé dénoncer et n’a osé attaquer de front, précise-t-il.
« Le Canada a un très gros avantage sur nous en termes de déficit commercial et c’est vraiment injuste pour les gens de notre pays, nos travailleurs, nos agriculteurs, nos entreprises. Ils ont d’énormes barrières au commerce », a-t-il une fois de plus déploré.
Quand j’essaie d’imposer des tarifs douaniers pour équilibrer les échanges, ils [les Canadiens] disent que c’est terrible. Mais il faut un équilibre, même si ce n’est pas l’équilibre total, il en faut un peu plus. Et j’ai dit cela à de nombreux pays.
Justin Trudeau « va apprendre »
En ce qui a trait aux échanges de mots qu’il a eus avec le premier ministre Trudeau et sa décision de retirer son soutien à la déclaration commune du Sommet du G7 à La Malbaie, le week-end dernier, le président a renchéri en poussant sa rhétorique encore plus loin.
Se disant encore froissé par la sortie de Justin Trudeau lors de la clôture du G7, alors qu'il était en route pour assister à sa rencontre avec Kim Jong-un à Singapour, le président américain a affirmé que le premier ministre canadien a fait une erreur en pensant qu'il n'entendrait pas ses propos.
« Tout était très amical quand je suis monté dans l'avion [pour Singapour]. Je pense que Justin ne savait probablement pas qu'Air Force One a environ 20 téléviseurs. Et je vois à la télévision qu'il donne un point de presse sur le fait qu'il ne se fera pas bousculer par les États-Unis… C'était très amical, a ironisé Donald Trump. Écoutez, les pays ne peuvent pas continuer à profiter de nous sur le commerce », a-t-il prévenu.
Quant à sa relation avec Justin Trudeau, Donald Trump assure qu’elle est bonne, à l’exception de cet incident qui a conduit à son refus de donner son appui à la déclaration commune des membres du G7.
Selon lui, Justin Trudeau a encore des choses à apprendre et il devra en payer le prix.
J’ai une bonne relation avec Justin Trudeau, mis à part ce point de presse qu’il a donné alors qu’il pensait que j’étais dans l’avion et que je ne regardais pas. Il va apprendre, mais ça va coûter beaucoup d’argent aux Canadiens.
Lors de la conférence de presse de clôture du G7, samedi dernier, le premier ministre Trudeau avait déclaré après le départ de Donald Trump que les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium que veut imposer Washington sont insultants pour les Canadiens « qui se sont battus aux côtés des soldats américains ».
Justin Trudeau avait ajouté que les Canadiens « sont polis et raisonnables », mais qu’ils ne se laisseraient pas bousculer par les États-Unis.
Piqué par ces propos, Donald Trump avait déclaré sur son compte Twitter, à bord de son avion qui l’emmenait vers Singapour, qu'il retirait son soutien à la déclaration commune du Sommet du G7, après avoir accusé le premier ministre canadien Justin Trudeau d'avoir dit des « faussetés » dans son dos.
Dans un autre tweet, il a reproché au premier ministre canadien d'avoir été docile pendant le sommet, puis d'avoir critiqué les tarifs douaniers américains sur l'acier et l'aluminium après son départ du G7.
Il avait par ailleurs ajouté, à l’adresse des autres participants du G7, que son pays envisageait d’imposer des taxes douanières sur les automobiles fabriquées à l’étranger qui « inondent selon lui le marché américain.
« Je continue de rester focusé sur les emplois canadiens et les intérêts des canadiens », s’est limité à dire le premier ministre Justin Trudeau à son arrivée à la réunion de son cabinet mardi matin.