Le gouvernement Couillard nie avoir été influencé par des lobbyistes proches de son cercle politique lorsqu’il a attribué une aide financière pour la mise en place d’une station-service d’hydrogène à Québec.
Notre Bureau d’enquête révélait mercredi que sept proches du Parti libéral du Canada et du Parti libéral du Québec sont devenus des lobbyistes qui font la promotion de l’automobile à hydrogène, alors que ce secteur vient de recevoir un appui financier des gouvernements Couillard et Trudeau.
Au contraire, le ministre de l’Énergie, Pierre Moreau, s’est presque réjoui que la Loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme puisse lui offrir l’opportunité de s’expliquer.
«C’est une indication que la loi sur le lobbyisme fonctionne. L’objectif de la loi, c’est de rendre transparents ceux qui transigent avec l’État», a-t-il expliqué mercredi en mêlée de presse.
«Le gouvernement ne peut pas se priver d’une technologie qui est porteuse en raison du choix fait par cette entreprise quant à ses lobbyistes», a-t-il ajouté.
Moins de GES
Le ministre a indiqué que l’hydrogène offre d’ailleurs la possibilité de diminuer l’empreinte carbone liée aux transports.
«Si on produit de l’hydrogène avec l’hydroélectricité, qui est une énergie propre et renouvelable, on va produire de l’hydrogène totalement propre. La combustion de l’hydrogène ne produit que de l’eau», a expliqué M. Moreau.
«On ne privera certainement pas les Québécois d’une possibilité de diversifier les revenus d’Hydro-Québec si elle devait être mise à profit dans la production d’hydrogène», a-t-il ajouté.
Une voiture à l’hydrogène se recharge plus rapidement qu’une voiture électrique et son autonomie est généralement plus grande, a également précisé le ministre.
Préoccupations
Le Parti québécois s’est dit «très préoccupé par les liens étroits» entre l’industrie de l’hydrogène et les gouvernements du Québec et du Canada.
«Ce qui dérange, c’est de voir cette proximité entre des libéraux notoires et la rapidité avec laquelle la filière hydrogène a été soutenue, de façon importante, par les gouvernements provincial et fédéral», a expliqué M. Gaudreault.
«Ça prend du gaz pour faire de l’hydrogène. Et ce gaz vient d’où? C’est la question qu’on doit se poser. Est-ce que ça vient des gaz de schiste?», a demandé M. Gaudreault, qui craint de voir des hydrocarbures plutôt que l’eau être exploités pour produire l’hydrogène.
La Coalition avenir Québec a également fait connaître son inquiétude face à un Parti libéral du Québec qui est «partout et qui a le bras long».
«Lorsque des gens proches du pouvoir, du processus décisionnel, se retrouvent dans un environnement dans lequel il y a actuellement beaucoup de démarches, de visions d’avenir, je m’inquiète», a dit le député François Paradis, lors d’une mêlée de presse.