Les policiers séviront contre les délinquants dans les parcs de Montréal

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Folie sécuritaire sur fond d'hystérie collective


Les policiers seront plus présents dans les parcs de Montréal pour sévir contre les promeneurs qui ne respectent pas les consignes de distanciation. Si les citoyens ne sont pas plus disciplinés, la Ville pourrait fermer ces espaces verts au public, a prévenu la mairesse, Valérie Plante.


Plusieurs témoins ont affirmé sur les réseaux sociaux qu’il y avait foule au parc La Fontaine mardi après-midi, alors que le soleil printanier était au rendez-vous et que la distance de deux mètres entre les individus n’était pas observée.


À la réunion du comité exécutif mercredi, la mairesse Plante y est allée de cet avertissement : « Aujourd’hui, c’est le 1er avril. Dans les prochains jours, il va faire soleil. Ça va faire du bien. Je demande à tout le monde de respecter les règles et de ne pas envahir les parcs. La dernière chose que l’on souhaite, c’est de devoir les fermer. Mais s’il le faut, si les règles ne sont pas respectées, on va devoir le faire, évidemment », a-t-elle expliqué.



Le premier ministre, François Legault, a fait écho aux préoccupations de Valérie Plante. Il croit que fermer des parcs à Montréal « n’est peut-être pas une mauvaise idée ». « Ça n’a pas de bon sens de voir, par exemple hier, autant de personnes au parc La Fontaine, regroupées, près les unes des autres. Ça choque les citoyens. Le message est de plus en plus clair pour les policiers : si c’est nécessaire de commencer à donner des contraventions, on va donner des contraventions. »


Jusqu’à maintenant, les policiers ont plutôt misé sur la sensibilisation. Il n’y a eu aucun rapport d’infraction général, a indiqué André Durocher, inspecteur au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Mais ils seront désormais plus présents dans les parcs pour rappeler à l’ordre les délinquants si nécessaire.


Rappelons que les policiers ne peuvent remettre eux-mêmes des constats d’infraction puisqu’en vertu de la Loi sur la santé publique, ils doivent d’abord faire un rapport d’infraction qui doit être soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Celui-ci déterminera si un constat d’infraction doit être délivré. Les citoyens délinquants s’exposent à des amendes pouvant aller de 1000 $ à 6000 $.


Hausse stable des cas


Sur l’île de Montréal, le bilan publié mercredi fait état de 2097 cas de contamination au coronavirus, soit 106 de plus que la veille, ainsi que de 14 décès. On dénombre 132 hospitalisations et 26 personnes aux soins intensifs. Des cas d’éclosion ont été recensés dans 13 CHSLD ou résidences pour aînés.


La directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, a toutefois tenu à mentionner un élément positif : « Depuis les quatre ou cinq derniers jours, nous avons une stabilité dans le nombre de nouveaux cas déclarés. Nous n’avons pas doublé ou triplé », a-t-elle signalé. Plus de 53 % des personnes atteintes ont moins de 50 ans.


Même si certains secteurs de l’île, comme Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de Grâce et Côte-Saint-Luc, demeurent plus touchés que d’autres par la pandémie, les autorités n’envisagent pas de les boucler. « Lorsqu’on est en transmission communautaire dans une région, il n’est pas justifié de fermer un arrondissement ou un secteur », a expliqué la Dre Drouin.


Les autorités ignorent pendant combien de temps les mesures de confinement seront maintenues. La Dre Drouin n’a pas été en mesure de dire si le lancement de la saison des Bixi, prévu le 15 avril, devrait être reporté ou si le Grand Prix de Formule 1 et les festivals devraient être annulés ou reportés.


Au cours des prochains jours, la DSP procédera à des interventions dans les multiplex afin de hausser les mesures d’hygiène dans les immeubles où des cas de COVID-19 ont été détectés.


Par ailleurs, la DSP n’écarte pas l’idée de fermer des artères commerciales aux automobiles pour faciliter la distanciation des piétons.




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