La commission parlementaire sur la consommation de médicaments pour traiter le TDAH a commencé ses travaux mercredi, 10 mois après la sortie d’une cinquantaine d’experts inquiets qui avaient tiré la sonnette d’alarme à ce sujet.
Ceux-ci, dans une lettre ouverte sans précédent, en appelaient à un « examen de conscience » de « toute la société qui se retourne trop facilement vers une pilule pour traiter tous les maux », une première.
La consommation de médicaments reliés au TDAH est trois fois plus élevée chez les jeunes au Québec comparativement au reste du Canada, expliquaient les 48 experts, dont 45 pédiatres.
« Victoire importante »
Mercredi, le député péquiste et porte-parole de son parti en matière de santé, Sylvain Gaudreault, s’est réjoui que la commission puisse finalement se pencher sur le sujet. C’est grâce à ses démarches si les parlementaires étudient la question de la surconsommation de médicaments pour traiter le TDAH. « C’est une victoire importante. On l’avait obtenue au mois de février, mais ç’a été très long avant qu’elle se tienne », a-t-il indiqué.
En ouverture de la commission, mercredi, ses membres ont pu entendre la sociologue et professeure à l’Université du Québec à Chicoutimi Marie-Christine Brault sur ses travaux.
Surdiagnostic
Le surdiagnostic entourant le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les enfants québécois s’explique en partie par la pression exercée par l’école à ce chapitre, révèle entre autres une étude qu’elle a menée et dont Le Journal a fait état mercredi. Il espère que les différents experts qui viendront témoigner permettront aux parlementaires d’y voir plus clair dans ce dossier très complexe.
« On est en mode où l’on apprend beaucoup présentement, et déjà on est en train d’identifier des prises de solutions pour les recommandations », a expliqué le député Sylvain Gaudreault.
La commission doit entendre une vingtaine de témoins sur quatre jours, d’ici le 13 novembre.