J'ai beaucoup lu l'hiver dernier sur les Celtes, les anciens Bretons, afin de mieux comprendre la structure mentale des Saxons qui, il faut bien le dire, ont fait disparaître plus d'un peuple...

Au cours de mes lectures, j'ai retrouvé la signification de l'expression « nuit des longs couteaux » de triste mémoire et j'ai pensé vous en faire part. Et si vous la connaissiez, vous voudrez bien pardonner mon ignorance.


Nous sommes au début du Haut Moyen Âge. Lentement, les Romains ont quitté l'île de Bretagne et la Gaule. Les luttes de pouvoir sont féroces...

L'auteur Jean Markale dans son livre « Brocéliande et l'énigme du Graal », pages 174, 175, dans une note de bas de page, signale que la « base de cette anecdote est historique, les Saxons ayant attiré, sous prétexte de discussions, les principaux chefs bretons dans un piège ».

Voici, selon l'auteur, une description de ce fameux « Complot des Longs Couteaux ».


(...)


« L'île de Bretagne est alors dans une situation délicate. Après la mort du roi Constantin le Béni, un chef breton du nom de Vortigern a usurpé le pouvoir et s'est fait reconnaître comme roi, alors que les deux héritiers, Aurelius Ambrosius et Uther Pendragon, ont été obligés de se réfugier en Armorique. Pour affermir son pouvoir, Vortigern, a fait alliance avec les Saxons et est même devenu le gendre d'Hengist, le plus redoutable des chefs saxons. D'ailleurs, les Saxons, profitant de la situation, se montrent chaque jour de plus en plus exigeants et réclament des terres et des richesses. Vortigern est obligé de satisfaire leurs exigences et échappe même à un complot monté par les Saxons, au cours duquel périssent un grand nombre de chefs bretons.


Hengist avait en effet invité Vortigern et les chefs bretons a un grand festin dans la plaine de Salisbury, non loin du fameux monument mégalithique de Stonehenge. Il avait ordonné aux Saxons de dissimuler chacun un long couteau dans sa chaussure, et d'égorger son voisin lorsqu'il crierait : « nimed our saxes ( tirez vos couteaux ) ». Seul, le roi devait être épargné. C'est ainsi que quatre cent soixante chefs bretons furent égorgés dans ce qu'on appelle le « Complot des Longs Couteaux ». En dehors du roi, il y eut pourtant un rescapé. Eidol, comte de Gloucester, qui, ayant saisi un pieu, tua soixante-dix Saxons avant de s'enfuir.

Vortigern, menacé à la fois par les Saxons et par les partisans d'Aurelius et d'Uther, se réfugie au Pays de Galles... »


Marie Mance Vallée