UN ARTICLE DE NARAM SARJOUN
Naram Sarjoun est un pseudonyme. Ses articles s’adressent au cœur et à la
raison. Pour répondre à tous ceux qui s’interrogeaient sur son identité,
Naram Sarjoun a fini par se présenter : « je suis un Syrien amoureux de ma
patrie » [1].
Sous sa plume, ses lecteurs trouvent des réponses à leur incompréhension
quant au comportement agressif de pays proches ou lointains qui leur
témoignaient respect et amitié, qu’ils leur rendaient au centuple ; mais
qui aujourd’hui ont décidé de les déplacer à défaut de pouvoir les faire
plier ou éliminer. Ce qui ne sera pas facile, voire impossible...
Son regard, sa poésie, son amertume, et son optimisme à toute épreuve
pourraient ne pas intéresser les journalistes... Il n’empêche qu’en tant
que citoyen syrien éclairé, il mérite une lecture attentive de son analyse
de certaines facettes d’une partie de poker menteur qu’il est convenu de
désigner par la « crise syrienne ».
Cet article a été rédigé le lendemain des attentats terroristes à Alep...
attentats perpétrés par des groupes armés soutenus par l’OTAN et ses
alliés... vérité désormais incontestée et incontestable. Nous voulons lui
dire que nous partageons sa douleur.
Mouna Alno-Nakhal (biologiste) 15/02/2012
***
A table... Faites vos jeux !
Ces journées teintées de rouges n’appellent ni discours, ni poèmes... ne
s’intéressent ni aux condoléances, ni aux pleurs, ni aux lamentations... ne
sont concernées ni par les intimidations, ni par les menaces... elles n’ont
que faire de la diffamation, de la calomnie, des traitres et des
comploteurs... je ne mens pas lorsque je dis que je suis
incapable d’entendre les slogans, les insultes, les augures de malheur, de
destruction ou pire encore... La crise syrienne a engendré subitement une
société mature et réaliste qui ne court pas après les mythes, les poètes,
les éloquents, les rhéteurs ou orateurs... Une société prête à se
confronter aux problèmes et aux choix difficiles ; prête à une enquête
éprouvante pour expliquer et comprendre ; prête à faire face à la dure
réalité et non à se suffire de discours rassurants, sédatifs ou narcotiques
; prête à accueillir les nouvelles des pertes comme celles des victoires...
Le peuple syrien a retenu de cette crise qu’il est désormais la vérité que
l'Occident espère et voudrait voir mourir ... Mais celui qui possède la
vérité en son cœur ne peut mourir ... et celui dont le cœur est possédé par
la vérité ne peut être amené à disparaître...
Ces derniers mois, à chaque fois que je prenais connaissance des nouvelles,
je tenais mon cœur pris de panique...j’étais frappé par une absence totale
rarement interrompue par ceux de mon entourage qui me demandait ce que
j’avais à l’esprit... Mais moi, je voyais que tout ce que nous avions prévu
-- à partir de nos recherches avec un groupe de chercheurs européens
honnêtes - se révélait exact dans une large mesure... Nous nous attendions
à l'effondrement des groupes armés... aux hésitations stratégiques de la
Turquie et à son retrait tactique... à voir la Russie et les rues de Moscou
se précipiter pour défendre la banlieue de Damas, malgré tout ce qui a pu
être dit quant à cette Russie fatiguée de la fatigue syrienne et du jeu
international... Il en est de même pour notre constat commun d’une
diplomatie syrienne qui a réussi à contenir les folies et les acrobaties de
la Ligue arabe...Nous nous attendions et nous avons écrit dans un article
précédent qu’Alep serait la deuxième cible des attentats après Damas ; ce
qui s’est avéré exact là aussi, étant donné les événements d'hier (vendredi
10 février Ndt) [2]. Si nos prévisions se sont révélées exactes, c’est parce
que nous connaissons parfaitement l’état d’esprit de l’opposant arabe [et
syrien] esclave de ses maîtres... comme nous connaissons l'esprit
patriotique des opposants d’en face...le plus important est sans doute la
connaissance du raisonnement des deux premiers... et de l’esprit colonial
occidental.
Mon inquiétude vient du fait que nous étions conscients que le camp du mal
occidentalo-arabe était atteint du déni qui afflige le joueur ... que
nous étions face à un joueur qui n’avait jamais perdu de sa vie... il
commence à perdre ... Notons que l'Occident a lancé ses appels au secours à
partir de tous les canaux du monde ; même le roi saoudien, le dépositaire
de l'OTAN el-Sharif, a rejoué son prestige en déversant sa contrariété
devant la mauvaise performance du Conseil de sécurité, bien qu'il n'ait
jamais versé aucune réprobation, ni lui ni tous les rois de l'Arabie
Saoudite, devant toutes les attaques guerrières d'Israël contre nous, ou
devant tous les vétos des Étatsuniens contre les Palestiniens ..
Observons l’énorme campagne médiatique qui a suivi le veto russe,
accompagnée de la mise en branle d’une machine fonctionnant à pleine
capacité par le biais de l'Union des oulémas musulmans qui semblent s’être
empressés d’appeler à la rescousse « Dieu et Son Messager »
pour soutenir l'opposition syrienne... comme d'habitude lorsque les
étatsuniens sont en grande difficulté ... Les canaux djihadistes ont
utilisé leur plein potentiel pour jeter leurs fatwas dans l’arène, et ont
même alimenté leur machinerie religieuse de ces « anges » montés sur des
chevaux blancs que vous n’avez pu voir foncer sur Homs telle une
bénédiction divine ! Ni Dieu, ni ces anges n’ont été invités lors des
guerres d'Israël contre les Arabes ...Dieu n’est nullement concerné par
Jérusalem ni par la mosquée bénie d’Al- Aqsah, son Rocher, ou la Gaza
d’El-Hachem, mais plutôt par Homs et ses districts de Baba Amr et
d’Inchaat... Les anges ne savent pas monter leurs chevaux blancs sur les
collines de Jérusalem ou le camp de réfugiés de Jénine (envahi par Sharon
sous le regard des anges)... En revanche, ils excellent lorsqu’ils galopent
dans les ruelles de Bab Al- Dreb et Khalidiya !!! Tout ceci indique, sans
aucun doute possible, que la coalition occidentale veut préparer l'opinion
publique arabe et mondiale à une attaque sanglante menée de l’intérieur de
la Syrie... C’est à partir de là que j’ai compris que l’opposition se
prépare à plonger ses mains, jusqu’aux coudes, dans le sang des Syriens...
qu’elle s’en gargarisera... l’utilisera pour ses ablutions... ira jusqu’à
se doucher de ce sang encore chaud... maintenant que les fatwas lui ont
donné l’absolution.
Lire dans l'esprit occidental ne nous demande ni grand effort, ni beaucoup
de recherches ; car nous le voyons souvent à l’œuvre à travers son cinéma
de cow-boys où le joueur se met à la table de jeu dans l’une quelconque des
villes de l’Ouest américain... Les parieurs
jouent aux cartes tandis qu’une belle prostituée chante et danse, entourée
des cris et rires des ivrognes ... Soudain la scène change lorsque l’un des
joueurs se lève brandissant son fusil... Les événements se précipitent,
soit vers un massacre après démolition du saloon, soit vers l’arrivée d’un
héros providentiel qui l’élimine par quelques coups de revolver, avant de
s’en aller serein et indifférent à tout, comme s’il venait de tirer un
lapin sauvage...Cette dernière scène fait partie de la culture politique
des élites dirigeantes de l'Ouest... Et c’est cette mentalité qui domine
ces élites, en particulier celles des ÉtatsUniens du Texas, de Las Vegas et
d'ailleurs.
Or, la Syrie est la table de jeu de parieurs dont certains se rendent
compte qu’ils commencent à perdre ... Le joueur russe a avancé sa carte
maîtresse, suivi par le veto du joueur chinois... Ce joker a rebattu les
cartes en éliminant les perdantes... Et c’est maintenant que commence la
scène... le joueur Ouest- américain pose sa main à sa taille, palpe son
arme, la brandit au visage de tous, cherche à renverser la table et à
s’emparer de l’argent par la force... A ce stade, de deux choses l’une, ou
bien le héros va apparaître pour éliminer ce joueur au plus vite ; ou bien,
c’est non seulement la table qui sera renversée mais tout le saloon avec...
Ici, le saloon est tout l'Orient, les tables sont tous ses pays ; tables
turque, israélienne, iranienne et celles des pays du golfe... Quant à la
chanteuse, c’est Burhan Ghalioun qui, moyennant finances, joue son rôle au
côté de la danseuse Saad Hariri... Les ivrognes sont Qaradawi, Ar’our,
Moustapha El-Marzouqi, Mustafa Abdul Jalil, et tous ces révolutionnaires
arabes de Tobrouk jusqu’à Jisr al- Choughour.
L'esprit occidental est un esprit infecté par l’arrogance et une certaine
idée du progrès qui font qu’il ne peut accepter la défaite, comme
l’admettent ses propres historiens... L’Histoire nous apprend qu’une petite
défaite est nécessaire aux nations pour qu’elles puissent en éviter
d’autres plus catastrophiques, dues à des aventuriers convaincus de leur
victoire permanente... L'Occident croit qu’il a vaincu Bonaparte, Hitler et
l'Empereur du Japon... L'Occident pense que c'est lui qui a vaincu l'Empire
ottoman et les communistes... L’occident est persuadé que c’est lui aussi
qui a vaincu Abdel Nasser et Saddam Hussein... Mais, l’esprit occidental
veut ignorer une vérité effrayante qui est que toutes
ces victoires ont un facteur important : le facteur russe...
La défaite de
Napoléon a commencé en Russie et non pas à la bataille de Waterloo face au
duc de Wellington... La défaite d’Hitler est venue du front russe et du
froid sibérien... La défaite du Japon est la conséquence de la
participation de la Russie qui l’a combattu jusqu'à l'épuisement. Le japon
n’a pas perdu la guerre à cause des frappes atomiques, mais parce qu’il
avait été pratiquement vaincu avant cela. La bombe atomique n’a fait que
réduire la durée de la guerre de quelques semaines (voir les recherches sur
la Seconde Guerre mondiale)... Quant au démantèlement de l'Empire ottoman,
le rôle de la Russie qui a éreinté les Turcs ne peut être négligé. Il se
dit que c’est ce qui explique leur haine des Arméniens qu’ils ont accusés
de conspiration avec la Russie, avant de commettre leur crime effroyable et
odieux... Même la défaite de Nasser n’a pas signé sa fin ; cet homme s’est
dressé contre eux, et s’il n’était mort, le monde aurait changé... Et la
défaite de Saddam Hussein n’a pu se concrétiser que parce que la Russie
était totalement absente... Enfin, la cause de la défaite du communisme
reste purement interne... Autrement dit, la Russie a vaincu sur elle-même
!
L’esprit occidental n'accepte pas l’échec de son projet en Syrie car sa
défaite ici sera finale, et ceci particulièrement parce que l’élément russe
en est le facteur critique, comme pour toutes les défaites historiques des
ennemis de la Russie... Tous ceux qui ont été vaincus dans un combat
décisif ne s’en sont jamais relevés... L'esprit occidental sait que son
projet promettant d’arrêter le temps devant les avancées chinoises et
russes est lié à la destruction de l'ensemble du Moyen-Orient et porté par
l’Islam djihadiste, qu’il a lancé vers l'Extrême-Orient telle une barrière
psychologique et humaine, pour contrer ses ambitions impérialistes ou, du
moins, ses puissances émergentes. L’occident ne sera donc protégé que par
le Jihad islamique qui l’a déjà sauvé dans chacune des ruelles
d'Afghanistan, aussi bien que dans toutes les ruelles de feu Mouammar
Kadhafi... Le cœur du projet réside dans la mise en avant des Frères
musulmans et des courants religieux salafistes qui travailleront comme un
fidèle et loyal serviteur, ou comme le tigre du cirque... faisant face au
dragon jaune et à l'ours russe.
L'esprit occidental a traité les défis historiques avec une mentalité de
dresseur de barrières humaines et culturelles correspondant à une
invention anglo-saxonne de génie... Par exemple, Israël a été mise en place
pour faire une barrière humaine entre l'Asie arabe et l'Afrique du Nord
arabe... Et le projet d’un État kurde s’est pointé, pour la première fois
dans l'histoire, lorsque les Britanniques ont craint l'expansion du
mouvement communiste du nord (Russie) vers le sud, là où se trouvent le
pétrole du golfe arabique et les communistes arabes d’Irak et des pays du
Levant... C’est ainsi qu’il était devenu nécessaire de créer une variante
qui fonctionnerait tel un mur protecteur contre l’Iran et jusque la côte
méditerranéenne, d’où une autre barrière humaine activée grâce au
nationalisme kurde en vue d'établir un État kurde... En Indonésie, au Timor
oriental et en Malaisie la distribution et la densité de la population ont
été modifiées de telle sorte que les barrières humaines puissent garantir
les intérêts des britanniques. C’est le même jeu qui a servi dans le golfe
arabique où les véritables dirigeants des pays du Golfe (les ambassadeurs
britanniques) ont travaillé à encourager l’accueil d’immigrants qui ont
fait que, dans certaines régions, la densité en population arabe est
devenue quasi négligeable. A l’avenir, seront reconnus des organismes de
nationalité étrangère au pays du golfe, sous le prétexte des droits de la
majorité de la population (démocratiquement et à travers des élections).
Le défi actuel, auquel l'Occident reconnait être confronté, réside dans le
potentiel de la Chine, le réveil de la Russie après un moment de sommeil
(la perestroïka gorbacheviste), et le constat que ce monstre économique
avance sur l'Iran, l'Irak et la Syrie, d’où la nécessité de créer une
nouvelle barrière humaine et culturelle...
L'Occident s'est rendu compte
que les Russes sont descendus du nord, ont sauté par-dessus les
perspectives d’un État kurde, ont contourné les barrières kurdes et turques
pour atteindre, de nouveau, les limites du golfe arabique à travers le
rapprochement Iran, Syrie, Irak... L’Occident considère qu’il doit ériger
des murs de protection en terre et en béton face à cette menace, afin de
l'étouffer derrière les frontières du Moyen-Orient. Par conséquent, abattre
d’un même coup la Chine et la Russie exige d’abattre la Syrie, l’Iran et
l’Irak... et abattre la Syrie est la clé et la pièce de domino... Ce qui
implique qu’il faille dresser une nouvelle variante de barrière humaine et
culturelle à partir d’un bloc islamique qui s'étendrait de l'Afrique du
Nord à la Turquie via la Syrie et la péninsule arabique...
Ce bloc
islamique devra fonctionner par confrontations limitrophes et
conflits internes (entre sunnites et chiites, entre persans et arabes), qui
entraineraient automatiquement la chute de l’Iran, aboutiraient aux guerres
et aux conflits de coexistence, et appelleraient à une intervention
militaire étrangère (sous couverture des Nations Unies et de guerres
civiles), et aussi un soutien politique de ces mêmes étrangers. Ce bloc
islamiste serait docile et tenu par l’Occident qui pourrait ainsi empêcher
l’avance des Chinois et des Russes vers l'ouest, en plus de contrôler tous
les investissements de ces deux pays dans la totalité de cet immense
espace.
Ce qui rend l’Occident nerveux est une vérité qu’il a tenté d'ignorer ; à
savoir, que la Russie n’a jamais eu un seul allié qui n’ait été vainqueur,
même en Occident... Aujourd'hui, la Russie est contre cet Occident et fait
probablement pencher la balance contre lui, et en faveur de la Chine...
L’Occident n'a pas réussi à soustraire la Russie de l'équation Syrie-
Iran... C’est plutôt la Chine qui est entrée dans l'équation, initiative
qui a peut-être démarré lors de la première réunion du Groupe de Shanghai,
en présence du président iranien Ahmadinejad... Il existe donc un état de
tension et de névrose due à l’érosion évidente du projet islamique parrainé
par les États-Unis depuis leur première invasion de l'Afghanistan, et qui
s’est appuyé sur des militants arabes et afghans, les talibans, et Oussama
ben Laden... Leur nouveau projet islamique lancé en Afrique du Nord n'est
d’aucune utilité tant que l’épineux problème Syrie-Iran demeure, et que la
Chine et la Russie persistent à soutenir ces deux pays pour botter
l’arrière train de la domination occidentale...
Pour en revenir à la réalité de la scène syrienne ... Suite aux véto(s) de
la Russie et de la Chine l’Occident s’est attendu à ce qu’une contre
offensive de l’armée syrienne débute par Homs... D’où ses larmes, ses
jérémiades et ses lamentations, pour faire pleurer dans les chaumières, et
surtout ses tentatives d’exploitation de la diversité religieuse et des
fatwas lancées à tout va...Depuis le début de la bataille de Homs, certains
rapports non officiels, considérés comme négligeables, ont laissé filtrer
l’idée que les syriens tardaient à intervenir à Homs, omettant d’y voir une
astuce majeure... En effet, les syriens dans leur volonté d’éviter un
massacre semblaient se contenter de négocier sur des détails avec les
Occidentaux et les Turcs, pour obtenir des concessions
de la part de ces derniers... Entretemps, la suggestion par les Occidentaux
que la bataille de Homs sera décisive a fait que de nombreux rebelles armés
ont concentré leurs efforts et se sont rassemblés pour leur bataille de
"Kaboul"... à Homs !!! A ce propos, un commentateur de la radio suisse a
déclaré ironiquement que les Syriens pourraient avoir usé du subterfuge de
l'ancien Président du Pérou, «Alberto Fujimori" lorsqu’en 1996 des
miliciens du Mouvement révolutionnaire Tupac Umaru ont retenu, pendant
quatre mois, des centaines d’otages dans la résidence de l'ambassadeur du
Japon... Pendant que Fujimori négociait, des unités de l’armée creusaient
un tunnel débouchant en plein milieu de la résidence ... qu’ils ont fini
par pénétrer... avant de libérer les détenus et de tuer tous les preneurs
d'otages...
Cette même appréhension a été exprimée, dans une interview marginale
accordée par un parlementaire occidental qui a refusé d'être nommé. Il a
déclaré que certains détails sur les batailles à Homs, notamment ceux
rédigés par certains chefs des rebelles avant leur décès, suggéraient que
le district d’Inchaat n’a pas été attaqué par les forces régulières et que
les rebelles ont été surpris de voir surgir, au cœur du district et à
partir de l’un de ses bâtiments, des combattants inconnus fidèles au
gouvernement... Il est donc à craindre que les syriens ne se soient pas
contentés de rester des observateurs passifs au cours des mois derniers...
Les satellites russes ont surveillé le terrain heure par heure et, pendant
que les bruits de couloir parlaient de tunnels creusés par les rebelles,
d’autres tunnels étaient creusés en parallèle par l’armée syrienne qui, à
l’heure qu’il est, patiente dans le sous-sol de certains quartiers de
Homs... Il n’est donc pas impossible que des unités militaires guettent et
soient à l’affût des moindres déplacements de ces révolutionnaires et de
leurs acolytes arabes, à qui elles prêtent une oreille des plus attentives
!
C'est sans doute pour cette raison qu’il a fallu avancer les attentats
prévus pour Alep. Il fallait pousser l’armée à se déplacer. Mais, il
fallait aussi semer la confusion et la panique dans cette ville et ainsi,
la punir pour avoir refusé de laisser son cœur battre à l’unisson avec les
révolutionnaires... Celui dont le cœur ne bat pas pour les révolutionnaires
; les révolutionnaires le lui feront battre à la dynamite
(démocratiquement)... Il leur faut déplacer les gens partout dans le
monde... Il leur faut encore plus de violence pour renverser la table...Le
joueur de poker américain est en grande difficulté ; il pose sa main à sa
taille, palpe son arme... Il doit distraire l’attention de l’État syrien
jusqu’à ce que la situation soit maîtrisée et qu’il puisse extraire les
combattants sans espoir... ceux qui n’ont plus d’avenir devant eux... sauf
la mort...
Après tout... puisque les malveillants veulent semer la mort dans nos âmes
et dans notre pays... Il n’y a pas de meilleur professeur d’Histoire que
l’ennemi... Quand les Palestiniens ont lancé leurs opérations martyrs pour
se libérer de leur occupation par des sionistes...Ordre a été donné à la
presse israélienne de pas promouvoir la culture des pleurs et lamentations,
mais de paraître optimiste... C’est un fait notable qu’après chaque
opération palestinienne, ni les bus éventrés, ni les cadavres des colons
n’apparaissaient en première page des journaux, page réservée aux belles
photos du printemps, aux fleurs, aux paysages magnifiques de la Palestine
occupée et aux montagnes de Jérusalem...
Alors... tournons-nous vers l’avenir malgré les souffrances d’Alep...
Versons dans nos tasses de café matinales les chansons de Fairouz sur
l'amour, la beauté, et nos villages... Ouvrons nos fenêtres à l’air pur et
sortons des douleurs d’hier... Prenons Alep dans nos bras...Adressons- lui
nos salutations matinales en chansons... sa chanson...sublime chanson dont
l’âme n’est autre que celle qu’elle a elle-même inspirée à Maître Darwiche
: « Qu’elle est belle ta lumière quand tu t’éveilles... fille du soleil
»... Puis, entonnons juste pour elle les chants (qudûds) inspirés de son
dialecte, de l’amitié, et de la délicatesse de ses belles jeunes filles.
Alep est blessée... Son visage saigne... Ses habitants payent le prix de
notre dignité... Mais Alep ne tombera pas... protégée par Dieu, la Syrie et
le peuple syrien !
***
Naram Sarjoun 11/02/2012
Article traduit par Mouna Alno-Nakhal (Biologiste)
Source :
http://www.champress.net/index.php?q=ar/Article/view/112976
Rérérences [1] http://www.facebook.com/note.php?note_id=291687894212291
[2] http://www.infosyrie.fr/actualite/double-ou-triple-attentat-a-alep-la-
seule-manifestation-notable-de-lopposition-locale/
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Syrie
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