C’est triste pour les autres aspirants au trône péquiste, mais c’est à Pauline Marois qu’ils devraient en vouloir. C’est elle qui a recruté Pierre Karl Péladeau dont l’arrivée a chamboulé la scène politique québécoise. En faisant d’abord capoter la campagne péquiste en 2014.
Du coup furent bousillées les carrières de ceux qui voyaient grand... Jean-François Lisée, Bernard Drainville, Alexandre Cloutier, Martine Ouellet et, pour faire semblant d’y croire, ajoutons Pierre Céré, du Comité national des chômeurs...
Notre sondage Léger-Le Devoir-Le Journal montre que le député de Saint-Jérôme est déjà l’élu du cœur des militants péquistes. C’est écrit dans le mur comme dans le ciel. Depuis son entrée en scène.
Il serait aussi bel et bien le seul chef péquiste véritablement capable de livrer un combat digne de ce nom à Philippe Couillard. Ce sondage démontre que le Parti libéral du Québec aurait de quoi s’occuper devant un PQ dirigé par PKP.
CAQ
François Legault verrait malheureusement sa CAQ écrasée entre les deux options traditionnelles, fédéraliste et indépendantiste. Pourtant, actuellement, les Québécois considèrent que M. Legault ferait un aussi bon premier ministre que Philippe Couillard. Le chef de la CAQ peut se consoler à l’idée qu’en trois ans, PKP aura en masse le temps de se planter... Et puis, il y a Québecor dont M. Péladeau ne se départira pas; jusqu’où libéraux et caquistes iront-ils pour lui faire lâcher le morceau?
Au PLQ, on est habituellement serein devant la perspective d’un duel Couillard/PKP. Parce que la prochaine campagne électorale serait sans aucun doute un prélude à une éventuelle campagne référendaire. On peut avancer déjà qu’en 2018, ce sera un Oui contre un Non à un référendum sur la souveraineté. À moins que M. Péladeau ne précise autrement sa pensée d’ici là. À moins qu’il ne dise, plus tôt que tard, qu’il n’a pas l’intention de précipiter les choses, qu’il attendra, lui aussi, les conditions gagnantes, etc. Ce qui reviendrait à dire aux Québécois: «Allez, montez dans le train encore une fois. De toute façon, il ne sortira pas de la gare...»
Mais les péquistes sont impatients, surtout les plus grisonnants qui constituent toujours sa base électorale... M. Péladeau aura bien de la difficulté à les inviter à la patience; déjà vingt ans sont passés depuis 1995 et le temps qui passe ne revient pas, surtout pour les boomers qui ont voté OUI deux fois...
Les libéraux ne seront donc pas si mécontents de la tournure des événements. Ils l’aiment bien PKP, et c’est sincère parce que, selon eux, il assurera leur réélection.
PLQ en hausse
Cela devrait réconforter les libéraux enragés qui répandent leur fiel sur les blogues et les médias sociaux; ils ne sont pas obligés d’insulter les chroniqueurs, en particulier ceux qui interpréteront ce sondage.
Il faut aussi noter que le gouvernement Couillard n’est pas aussi déprécié que certains le voudraient. Malgré les attaques continuelles, les critiques et les exagérations dénonçant, partout et à tous les micros, les ravages d’une supposée austérité budgétaire, malgré tout ça, les intentions de vote sont en hausse!
Entre décembre 2014 et aujourd’hui, le PLQ a gagné trois points. Surprenant, n’est-ce pas? Surtout que la critique est nettement plus présente sur la place publique que le message gouvernemental, vite perdu dans la cacophonie qui caractérise le débat public au Québec.
Or donc, malgré l’omniprésence tapageuse des innombrables partisans du national-syndicalisme, si des élections avaient lieu aujourd’hui, les Québécois rééliraient un gouvernement libéral. Évidemment, on connaît les Québécois. Quand ça brasse, ils s’inquiètent, se morfondent et décrètent qu’il faut ramener la paix sociale. Le prix à payer est secondaire. Il faudra donc attendre le retour à l’équilibre budgétaire pour voir si les électeurs auront, eux aussi, le courage de leurs convictions...
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