Une manche importante dans le combat entre l'Amérique des lumières et l'Amérique des ténèbres se terminera demain.
Même si les augures semblent bons et si la crise économique rend improbable une résurgence républicaine au dernier moment, l'issue n'est pas certaine et le monde est inquiet. De toute façon, les forces des ténèbres resteront fortes même si Obama gagne et elles continueront leur lutte pour un pays guerrier et religieux.
Sarah Palin n'a rien lu, n'a pas voyagé et n'a pas sérieusement étudié. L'absence de connaissances économiques est compensée par une foi instinctive dans la bonté du marché.
L'ignorance totale des autres pays et cultures ne l'empêche pas de savoir avec une certitude inébranlable que l'Amérique est la meilleure en tout.
Elle n'accepte pas beaucoup de découvertes scientifiques parce qu'elle sait que la Bible a toujours raison. Bref, elle est un nouveau barbare. Son amour pour les fusils, son dédain pour le supposé élitisme des milieux intellectuels, sa dureté impitoyable pour ceux qu'elle perçoit comme ses ennemis et son incohérence verbale renforcent cette impression.
Si McCain avait pu annoncer la candidature de Mme Palin une semaine avant les élections, il aurait probablement gagné à cause de la sympathie qu'elle suscite en tant que femme et mère. Deux mois ont permis de la transformer plutôt en handicap. Il serait cependant naïf d'ignorer que ce style de barbarisme est d'un grand attrait pour beaucoup d'Américains.
Un autre aspect du phénomène Sarah Palin inquiète. Elle ne serait jamais devenue candidate si elle était un homme. Mc-Cain misait clairement sur une partie des femmes démocrates déçues par la défaite de Hillary Clinton.
Ceci illustre de façon magistrale le danger de tout réduire à une seule question et de choisir les chefs politiques sur la base des groupes qu'ils représentent et non sur leurs qualités personnelles.
L'UTILISATION DES FEMMES
Il est grand temps de comprendre que les forces des ténèbres peuvent aussi se servir des femmes ou des membres de minorités visibles pour atteindre leurs buts. C'est une erreur très répandue chez les progressistes de constamment pratiquer la discrimination positive. Il ne faut plus se préoccuper du sexe ou de l'ethnie mais uniquement s'assurer que personne n'est exclu d'avance.
Et Obama ? Justement, Obama n'a ni profité de sa couleur, ni joué la carte noire. Au contraire, il subit toujours un risque de défaite pour cette raison. Il devrait plutôt être considéré comme un Américain d'un nouveau type - ni blanc, ni noir, d'un père immigrant et d'une mère de famille américaine de longue date. C'est un intellectuel, un homme qui n'a pas peur du savoir et qui n'est pas tributaire d'une culture ethnique.
S'il est élu, les gens vont saluer l'importance de l'élection d'un homme noir à la présidence. Après des siècles d'esclavage et de ségrégation, cela se comprend. Soulignons cependant que le nouveau président appartiendra à toutes les races et qu'il symbolisera une autre notion jadis conspuée aux États-Unis mais très salutaire - le métissage racial.
Après la victoire probable, il faut que les forces progressistes comprennent la beauté de l'intégration et se débarrassent de l'obsession avec les origines des gens qui les laisse vulnérables à la séduction des Sarah Palin et des ténèbres.
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