Les Flying Federalists

Il y a trop peu de francophones portant le maillot bleu-blanc-rouge aujourd'hui, c'est certain. Nous laissons aux spécialistes le soin d'établir si l'organisation en fait assez ou non pour combler cette lacune.

La pratte-track (le "généraliste" toujours à côté de la plaque) - La Presse perd une centaine de lecteurs à chaque éditorial, selon la rumeur...


La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a endossé l'opinion exprimée par son député Pierre Curzi selon laquelle le Canadien de Montréal «sert au fédéralisme» en raison du petit nombre de francophones faisant partie de l'équipe. Comme certains l'ont déjà relevé, cette thèse est d'un illogisme patent. De plus, elle relève d'une perception erronée du passé et d'une incompréhension inquiétante du présent.
Durant la grande époque des Flying Frenchmen, les francophones étaient nombreux, mais ils n'étaient pas seuls. Dans les années 50 par exemple, période au cours de laquelle l'équipe remporta la coupe Stanley cinq années de suite, le CH était dirigé par deux Ontariens anglophones, Frank Selke et Toe Blake. En 1959-1960, on comptait sur le banc 12 joueurs francophones et 11 anglophones. Le génie des Selke et Pollock fut de réunir des Canadiens anglais et des Canadiens français, malgré les fortes tensions qui existaient entre les deux cultures, pour former une équipe à la fois imbattable et adorée.
Il y a trop peu de francophones portant le maillot bleu-blanc-rouge aujourd'hui, c'est certain. Nous laissons aux spécialistes le soin d'établir si l'organisation en fait assez ou non pour combler cette lacune. Dans une récente entrevue, Mario Tremblay rappelait que le Canadien avait fait l'impossible pour faire venir à Montréal les Martin Lapointe, Daniel Brière et Vincent Lecavalier; les trois joueurs ont préféré jouer aux États-Unis.
On compte donc seulement trois francophones dans l'équipe actuelle (Benoît Pouliot étant un Franco-Ontarien, est-ce que ça compte aux yeux de Mme Marois?). Il y a 10 Canadiens anglais. Les 10 autres joueurs viennent des États-Unis ou d'Europe: en quoi leur présence sert-elle le fédéralisme?
Notons tout de même que le président, le directeur général et l'entraîneur-chef de l'équipe sont francophones. Les patrons parlent français: n'est-ce pas symbolique du chemin parcouru depuis la Révolution tranquille?
Ah?! les Nordiques! Rappelons qui faisait partie des Nordiques en 1994-1995, dernière année de l'équipe à Québec: Joe Sakic, Peter Forsberg, Owen Nolan, Mike Ricci, Wendel Clark, Valeri Kamensky... Parmi les joueurs réguliers, seulement cinq francophones, dont les deux gardiens de but.
Revenons à l'année 1959-1960: les 27 joueurs des Maple Leafs de Toronto étaient canadiens-anglais; 17 d'entre eux étaient Ontariens. L'an dernier, seulement la moitié des joueurs des Leafs étaient canadiens, dont à peine sept sont nés en Ontario. Le sport professionnel change; au hockey comme au soccer, les équipes sont à la recherche des meilleurs joueurs, d'où ils viennent.
Le sport change parce que le monde se transforme. Et le Québec, plus ouvert au monde que jamais tout en gardant sa personnalité propre, évolue lui aussi à grande vitesse. Apparemment, certains souverainistes ne s'en sont pas rendu compte.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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