Pointant du doigt le déploiement de soldats vénézuéliens à la frontière avec la Colombie pour des exercices, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a invoqué un traité d'assistance réciproque, qui lie Washington à d'autres pays du continent.
Les Etats-Unis ont invoqué un traité régional de coopération militaire qui les lie à d'autres pays du continent américain en réponse à de supposés mouvements «belliqueux» de la part du gouvernement vénézuélien. La demande d'invoquer le Traité interaméricain d'assistance réciproque (TIAR) est venue de l'opposition vénézuélienne, a précisé le 12 septembre le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo dans un communiqué.
«De récents mouvements belliqueux de l'armée vénézuélienne, qui s'est déployée le long de la frontière avec la Colombie, de même que la présence de groupes armés illégaux et organisations terroristes en territoire vénézuélien, prouvent que Nicolas Maduro représente non seulement un danger pour le peuple vénézuélien, mais aussi que ses actions menacent la paix et la sécurité des voisins du Venezuela», a ainsi déclaré Mike Pompeo, dont le texte a été retweeté par le président Donald Trump.
Le Venezuela a commencé le 10 septembre à déployer 150 000 soldats à sa frontière avec la Colombie, a annoncé l'état-major à Caracas, pour des exercices décrétés par le président Maduro, qui accuse son voisin de «manœuvrer» pour «déclencher un conflit».
Pour sa part, le président colombien Ivan Duque a dit ne pas céder «à la provocation» et a écarté l'hypothèse d'une intervention militaire contre son voisin.
Mike Pompeo souhaite que les pays membres du TIAR, lors de rencontres à haut niveau, «répondent collectivement à la crise urgente qui ravage le Venezuela et déborde de ses frontières, en examinant des options économiques et politiques». Le TIAR, également connu comme Traité de Rio, a été adopté en 1947 et prévoit des mesures pouvant aller de la rupture des relations diplomatique jusqu'à l'emploi de la force armée.
Les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques avec le gouvernement de Nicolas Maduro. Ils reconnaissent l'opposant Juan Guaido en tant que président par intérim du Venezuela.
L'Amérique latine divisée sur la crise vénézuélienne
Le 11 octobre, une session du conseil permanent de l'Organisation des Etats américains (OEA) a convoqué les 19 pays signataires du TIAR pour une réunion durant la deuxième quinzaine de septembre afin de discuter de «l'impact déstabilisateur» de la crise au Venezuela.
Lors de cette session, l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, les Etats-Unis, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Paraguay, la République dominicaine, le Salvador et l'opposition vénézuélienne ont voté pour l'activation de l'organe de consultation du TIAR. Le Costa Rica, Panama, le Pérou et Trinité et Tobago se sont abstenus. Les Bahamas et Cuba – membre non actif mais qui ne s'est jamais retiré du TIAR – étaient absents. L'Uruguay a estimé que la situation actuelle au Venezuela ne justifiait pas l'activation du traité. Le Costa Rica a tenté en vain de faire adopter une résolution excluant l'usage de la force.
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