Ils étaient alertes. Chaque chef a défendu fermement son point de vue. Mais les jeux sont faits. Le Canada est majoritairement conservateur depuis 2006. Aujourd'hui il l'est à 62% de la députation canadienne. Et le Québec est majoritairement souverainiste depuis 1993. Aujourd'hui il l'est à 83% de la députation québécoise au Canada. Parions qu'au sortir de l'élection canadienne du 2 mai prochain le Canada sera encore plus conservateur et le Québec encore plus souverainiste. Ce n'est pas tout à fait inintéressant pour une nation qui a décidé de parvenir à l'indépendance par la force des urnes. Bien que devenue bancale sous la coupe d'Harper la démocratie peut encore faire progresser le projet de l'une et l'autre société.
Au Canada 62% de la députation est conservatrice et 100% fédéraliste. Au Québec, la députation au Canada est souverainiste à 83% et celle-ci québécoise à 100%. Les 17% qui restent sont fédéralistes, minoritaires dans leurs organisations et doivent allégeance au Canada.
En 1982, en spoliant le Québec d'une partie de ses pouvoirs, le Canada anglais s'est donné une nouvelle Constitution. Le mur s'est lézardé. Puis la brèche s'est élargie. Et maintenant existe une faille irrémédiable que six élections consécutives ont constatée. Une septième, et souhaitons qu'elle soit la dernière, devrait la confirmer. Les deux entités, Canada/Québec, ont de moins en moins en commun, se distancient de plus en plus et, pour s'épanouir, devront se quitter.
Il n'y a pas là un drame. C'est même une loi de la vie. La liberté est une condition de réussite et l'indépendance un attribut de la maturité. Le peuple québécois est adulte. Le temps est venu pour lui de voler de ses propres ailes. À l'élection du 2 mai il en fera vraisemblablement l'annonce.
Après avoir arraché aux fédéralistes la légitimité de représenter majoritairement le Québec, après avoir obtenu que le Canada reconnaisse le Québec comme nation, après avoir mis en lumière le traitement inégal que le Canada réserve au Québec (l'automobile ontarienne plutôt que la forêt québécoise; les gaz bitumineux de Fort McMurry plutôt que la bourse du carbone de Montréal; les écoles du crime que sont les prisons plutôt que la politique québécoise de réhabilitation des jeunes contrevenants; la libération des armes plutôt que leur enregistrement unanimement souhaité par l'Assemblée nationale du Québec; etc. etc.) le Bloc ouvrira le dernier droit qui conduira le Québec à construire tout de suite les fondamentaux de sa souveraineté.
Le temps pressera. Le Québec en a déjà trop perdu. L'avenir est aux petites nations qui peuvent rapidement prendre des décisions. L'avenir est aussi à la solidarité de ces petites nations qui pèseront de leur poids pour que la planète prenne soin d'elle. Les grands ensembles sont paralysés. Le Québec sera en bonne compagnie.
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