Les comploteurs de la souveraineté

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L'effondrement du mouvement souverainiste tel qu'il existait depuis les années 1970



Jean-Martin Aussant et Catherine Fournier ont assisté tous deux mardi soir dernier à une représentation de Première neige/First Snow au Théâtre de Quat’Sous.




Cette pièce écrite en réaction au référendum écossais de 2014 est construite sur des similitudes historiques et politiques entre l’Écosse et le Québec. Selon le programme du théâtre, la pièce examine « notre capacité à nous émanciper des idées reçues pour “écrire” notre Histoire et envisager notre désir – ou notre impuissance ! – à atteindre la souveraineté ».




Jean-Martin Aussant et Catherine Fournier sont-ils allés voir cette pièce pour chercher une inspiration pour l’avenir ?








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Quoi qu’elle en dise, Catherine Fournier s’enferme dans son mystère. On ne comprend pas sa démission soudaine où l’icône de la jeunesse du PQ annonce la fin du parti mythique fondé par René Lévesque.




Coup fatal




Ce faisant, elle porte au PQ un coup fatal puisqu’il se retrouve derrière QS, devenant le troisième parti d’opposition officielle à l’Assemblée nationale.




Mais avant tout, elle trahit les électeurs qui l’ont portée au pouvoir parce qu’elle était péquiste il y a moins de six mois. Elle se plaint désormais qu’on la traite violemment à cause de son choix et elle n’est pas loin de nous dire que c’est parce qu’elle est une femme.





Jean-Martin Aussant

Photo d'archives, Agence QMI

Jean-Martin Aussant




Il n’y a rien à comprendre de son revirement brutal sinon que parmi ses amis l’on trouve l’énigmatique Jean-Martin Aussant, dont l’ombre trouble rôde au-dessus du PQ depuis des années. Ce qui ne l’a pas empêché de discuter avec Québec solidaire de la possibilité de faire un saut avec ce parti. Hélas pour lui, il exigeait une circonscription déjà acquise à QS, alors que celui-ci souhaitait qu’il se présente dans une autre circonscription plus risquée.




Catherine Fournier est-elle son émule, sa muse ou son alliée objective pour enfin faire disparaître le PQ, ce vieux parti composé de vieux identitaires, enfermés dans une vision anachronique et frileux, comme tous les vieux, devant la « révolution » des esprits par l’affirmation du « moi » plutôt que du « nous » ?




Parti moribond




Les partis politiques ont tendance à mourir comme les humains. Surtout lorsque leur existence même a perdu son sens. Le PQ entre dans cette catégorie. Contrairement au Parti libéral, qui est plus que centenaire et qui a chevillé au corps la défense du libéralisme économique.




Catherine Fournier et Jean-Martin Aussant sont obnubilés par « moi ». Ils appartiennent à la génération qui baigne dans l’individualisme. Les Lévesque, Parizeau, Landry et Marois se considéraient avant tout comme les serviteurs de la cause souverainiste et du parti qui l’incarnait. Lorsqu’ils s’adressaient aux Québécois, ils usaient du « nous » plutôt que de la première personne du singulier comme le font Jean-Martin Aussant et Catherine Fournier.




Cela explique peut-être pourquoi Catherine Fournier a oublié ses électeurs dans son désir impulsif d’épanouir son moi politique tout en annonçant sans trop d’émotion dans sa voix la mort du PQ sans enterrement de première classe.




Ainsi, à l’avenir, la souveraineté reposera sur l’addition de gens qui partageront des idées semblables, mais qui ne s’inscriront pas dans un cadre connu. Voilà pourquoi l’inconnu nous guette.