La tragédie de Lac-Mégantic

Les boucs-émissaires

Entamer des poursuites contre les ex-dirigeants de la MMA et les autorités fédérales en matière de sécurité ferroviaire

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Tribune libre

Le verdict d’acquittement des trois présumés coupables de négligence ayant causé la mort de 47 personnes lors de la tragédie de Lac-Mégantic en juillet 2013, Tom Harding, Richard Labrie et Jean Demaître, laisse un vide juridique eu égard aux véritables responsables de cette tragédie.


À cette question, la grande majorité des résidents de Lac-Mégantic nous apportent un élément d’explication lorsqu’ils invoquent, d’une part, que ces trois hommes n’auraient jamais dû subir un procès dans le cadre de cette affaire et que, d’autre part, la première responsabilité incombe à la direction de la désormais défunte compagnie ferroviaire Montreal, Maine and Atlantic (MMA), en particulier à son propriétaire, Edward Burkhardt.


Or, pourquoi la justice a-t-elle cité à procès les trois employés en question et laissé sur la touche le propriétaire de la MMA alors que le Bureau de la sécurité des transports (BST), dans son rapport final, écrit qu’il existait « des lacunes importantes entre les instructions d’exploitation de la MMA et la façon dont se déroulaient les activités courantes…et que la faible culture de sécurité de la MMA a contribué à la perpétuation de conditions et de pratiques dangereuses, et a compromis la capacité de la MMA de gérer efficacement la sécurité »?


À mon sens, les trois accusés ont joué un rôle de boucs-émissaires dans cette affaire. Conséquemment, la justice doit entamer des poursuites contre les ex-dirigeants de la MMA et les autorités fédérales en matière de sécurité ferroviaire qui se doivent de répondre de leur nonchalance et de leur laxisme au niveau de la sécurité, une démarche qui, enfin, devrait aboutir à l’accusation des véritables coupables.



Henri Marineau

Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Yves Corbeil Répondre

    22 janvier 2018

    On ne tournera pas autour du pot bien longtemps, le seul et unique coupable c'est le gouvernement du Canada et dans une mesure moindre le gouvernement du Québec. C'est deux là établissent les règles du jeu et dans ce cas précis ç leur a explosé en pleine face. Le proprio et les employés négligent certe pour la façon de stationner le train pour la nuit mais ces gens là opéraient avec l'assentiment de nos deux gouvernements. Et qu'est-ce qu'il y a de changer depuis...



    Économie, économie. économie quand tu nous tiens par la gorge, on ne fait qu'embarqué dans le train fou et on finira tous par ''crasher'' sous les bons soins de nos irresponsables qui font les lois et les règles du laisser aller.



    Je le dis depuis des lunes, on vit dans un asile à ciel ouvert ici en occident.


  • Henri Marineau Répondre

    22 janvier 2018

    Et la voie de contournement?


    Le 6 Juillet 2018 commémorera le cinquième anniversaire de la triste tragédie de Lac-mégantic, et les convois ferroviaires continuent de circuler librement dans la municipalité de l’Estrie, au grand dam de la mairesse, Julie Morin, qui tente en vain de communiquer avec Mm Trudeau et Couillard dans l’intention de se faire confirmer avant les cinq ans de la tragédie que les rails seront chassés du centre-ville.


    Dans la foulée du verdict rendu dernièrement, « on a [maintenant] la preuve que ce ne sont pas des erreurs humaines [qui ont conduit à la tragédie]. Ce n’est pas juste des hommes qui ont manqué de jugement, c’est le système qui est malade…Il y a un danger réel [qu’un autre déraillement se produise]. Or, le projet de voie de contournement fait du surplace, même s’il est dans l’air depuis l’accident », déplore Julie Morin.


    Là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que le fédéral et le provincial se renvoient la balle depuis bientôt cinq ans pendant que les citoyens de Lac-Mégantic continuent de revivre les fantasmes de la tragédie toutes les fois qu’un convoi ferroviaire roule dans le centre-ville…Une attitude pour le moins irresponsable, voire condamnable, de la part des différents paliers de gouvernements!



    Henri Marineau

    Québec