La montée du mouvement indépendantiste en Écosse tient à un clivage gauche droite entre les Écossais socio-démocrates et les Britaniques plus conservateurs, soutient l’ex-journaliste et Écossais d’origine Robert Mckenzie.
«Les Écossais sont écœurés d’être dirigés par des gouvernements de droite qu’ils n’ont pas élus», scande M. Mckenzie, qui vit au Québec depuis 1956. Ils ont beau parler la même langue que les Anglais, les Écossais sont d’origine celte, comme les Irlandais, où le mouvement indépendantiste a conduit à l’indépendance de l’Irlande du Sud et à des affrontements sanglants entre catholiques et protestants en Irlande du Nord, demeurée dans le giron britannique.
L’Écosse s’est volontairement liée au Royaume-Uni en 1707. Ruinés économiquement, les Écossais cherchaient à s’associer à la construction de l’Empire britannique et à l’industrialisation. «Ces deux dimensions-là ont disparu, observe le professeur Guy Laforest, de l’Université Laval. L’Écosse et l’Angleterre ont vu leurs industries du charbon et de l’acier substantiellement démantelées et l’Empire britannique a cessé d’exister.»
Nationalisme
Pendant ces 307 années d’union, le nationalisme écossais a toujours existé, ajoute M. Laforest. Le Scottish National Party (SNP), parti indépendantiste écossais, est né en 1930 et à dû attendre jusqu’en 2011 pour prendre le pouvoir avec un gouvernement majoritaire. «L’Écosse est devenue plus nationaliste sous les gouvernements de droite de Margaret Thatcher, dans les années 1980, parce qu’elle a réduit l’État providence», signale Robert Mckenzie.
Depuis toujours, les Écossais votent plus à gauche que les Britanniques, soit pour le Parti travailliste, puis pour le SNP. «En 1997, les Anglais ont imposé, pour l’Écosse seulement, un régime électoral proportionnel en pensant que ça empêcherait l’élection du SNP et qu’il n’y aurait jamais de référendum.
«Alex Salmond, le chef du SNP, a réussi à obtenir une majorité absolue», explique Robert Mckenzie, avec un sourire de satisfaction. Quand le Parlement écossais a décidé de faire un référendum, le gouvernement de Londres ne pouvait pas s’y opposer, dit-il.
Le Parti conservateur de David Cameron, au pouvoir à Londres, n’a fait élire qu’un seul député sur 59 circonscriptions en Écosse. M. Cameron n’a fait qu’une visite tardive en Écosse, après que l’option du oui eut monté de 22 points dans les intentions de vote.
Les politiques conservatrices du gouvernement Cameron alimentent le mouvement indépendantiste, croit Robert Mckenzie. «Londres est en train de serrer la vis au service de santé. On diminue les services et on impose des frais. Puis il y a la bedroom tax, que Londres veut imposer aux occupants de logements sociaux disposant d’une pièce inoccupée.»
En plus, de nombreux Écossais craignent que le prochain gouvernement de Westminster soit encore plus à droite.
Les 2 solitudes du Royaume-Uni
Le mouvement nationaliste écossais a toujours existé et il a attendu jusqu’en 2011 avant d’être au pouvoir
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