François Legault envisage un référendum sur la réforme du mode de scrutin comme le lui demandent plusieurs caquistes.
Le premier ministre fera connaître sa décision avant le dépôt d’un projet de loi instaurant un mode de scrutin proportionnel mixte, qui est prévu au plus tard le 1er octobre prochain. « On n’a pas encore décidé », dit-il dans une entrevue avec Le Devoir.
M. Legault ne s’étonne pas d’entendre des membres de son groupe parlementaire exprimer leurs réticences à appuyer une réforme du mode de scrutin, et ce, même s’il s’agissait d’une promesse bien connue de la Coalition avenir Québec. « Faut pas penser qu’une personne qui accepte d’être candidate est d’accord à 100 % avec ce qu’il y a dans le programme du parti. Ça, ça n’existe dans aucun parti », fait remarquer le chef caquiste.
François Legault refuse aujourd’hui de promettre la main sur le coeur d’instaurer un mode de scrutin proportionnel mixte à temps pour les prochaines élections générales, prévues le 1er octobre 2022. D’ailleurs, il dit ne s’être jamais engagé à accomplir une telle réforme dans un premier mandat. « J’ai été prudent en disant : on va déposer [un projet de loi] le 1er octobre 2019 », explique-t-il.
J’ai été prudent en disant : on va déposer [un projet de loi] le 1er octobre 2019
La ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Sonia LeBel, proposera aux Québécois « un changement important » dans la façon d’élire leurs représentants à l’Assemblée nationale, a souligné M. Legault, détachant chacune des syllabes du mot « important ».
Selon le scénario le plus souvent évoqué, elle recommandera de calquer la carte électorale québécoise sur la carte électorale canadienne qui compterait 78 circonscriptions, en y ajoutant une circonscription pour les Îles-de-la-Madeleine et une circonscription pour Ungava. À ces 80 « députés de circonscription » s’ajouteraient 45 « députés de liste ». Ceux-ci seraient élus en fonction du vote obtenu par leur formation politique dans chacune des 17 régions administratives du Québec. « Les Québécois sont habitués depuis toujours à voter en fonction de circonscriptions géographiques. Là, il y aurait un deuxième vote pour des candidats de liste pour chaque région du Québec. Donc, c’est quand même un gros changement. Il faut s’assurer d’avoir un certain appui. Mais le changement va être proposé, puis la loi va être déposée », indique M. Legault au Devoir. « La suite, ça dépend aussi de la réaction des autres partis politiques, ça dépend, bon, est-ce qu’on choisit ou non de faire un référendum, à quel moment le référendum, combien de temps le directeur des élections a-t-il besoin pour mettre ça en place. »