Et si François Legault n’était pas trop à droite comme le claironne Philippe Couillard, mais tout bonnement un homme adroit ?
Encore cinq mois à endurer cette indigeste campagne ! Plus le jour fatidique approchera et plus les couteaux voleront bas. Selon une rumeur, le parti de M. Couillard se préparerait à sortir l’artillerie lourde pour couler son principal rival : une campagne de publicité négative à l’américaine pour diaboliser François Legault.
« François Legault est d’extrême droite », clamait la semaine dernière notre premier ministre énervé qui a déjà le doigt sur le bouton de panique avec les opportunistes de son parti qui quittent le navire. La dernière arme du PLQ, c’est de galvaniser le vote anglophone/allophone en attisant la paranoïa anti-Québec, ce qui est bien sûr la meilleure manière de « souffler sur les braises de l’intolérance »...
Anti-Lesage
Où est le Philippe Couillard qui jurait de faire du honteux parti de Jean Charest une formation comparable à celle de Jean Lesage ? Le père de la Révolution tranquille lui-même ne serait-il pas coupable de « populisme xénophobe » avec son slogan Maîtres chez nous ?
Qualifier Philippe Couillard de « trudeauiste », ce n’est pas faire une figure de style. C’est décrire sa sensibilité idéologique. Tout ce qui suggère que le Québec serait bien davantage qu’une simple province comme les autres dans le Canada postnational de 1982 lui paraît extrémiste et dangereux... exactement comme Trudeau père et fils.
Coalition
En prônant un nationalisme modéré qui protège la conscience nationale québécoise sans se déclarer essentiellement pour ou contre le Canada, mais tout en se gardant la possibilité d’utiliser la clause nonobstant si Ottawa prétend nous châtrer avec sa Charte, François Legault se place pile au bon endroit.
Son parti ne veut pas être celui d’une idée, mais une coalition. Ses positions ne se veulent pas de droite ou de gauche, mais satisfaisantes pour des Québécois déçus des trois autres formations enfermées dans leurs obsessions.