Pas d'appui au PLC à la pièce

Le troc du Bloc

Les bloquistes doivent s'inspirer des députés indépendantistes catalans à Madrid

Tribune libre

     En presque six années de pouvoir largement majoritaire à Québec, la Coalition avenir Québec n’a obtenu aucun nouveau pouvoir d’Ottawa, faisant mal paraître François Legault et sa prescience. Tant qu’un référendum victorieux ne sera pas envisageable (c’est l’unique menace qui ferait paniquer le ROC), le gouvernement québécois est clairement réduit à l’impuissance. En attendant que la souveraineté prenne du galon, seul le Bloc québécois peut désormais faire une différence à ce chapitre.


     Maintenant que le Nouveau Parti démocratique (NPD), avec ses 24 députés, a déchiré son entente avec le Parti libéral minoritaire, le Bloc, avec ses 32 débutés [1], doit prendre le relai et vendre chèrement son appui à Justin Trudeau. Mais ça ne semble pas être parti pour cela, le Bloc souhaitant plutôt y aller à la pièce. Si un projet est bon pour le Québec, il vote pour ; s’il ne l’est pas, il vote contre. C’est tout ce que souhaite Trudeau, espérant compter sur le NPD pour le reste.


     Non, il faut plutôt prévenir rapidement le chef libéral, avant qu’un vote de confiance ne se tienne, qu’un appui à son gouvernement est conditionnel à une substantielle contrepartie. Il faut aux bloquistes trouver, avec la collaboration des élus nationalistes à Québec, ce qu’il serait prêt à concéder et l’exiger formellement. À défaut de quoi, il ne fera rien pour le maintenir au pouvoir.


     Si Trudeau veut tenir jusqu’en octobre 2025, il trouvera un moyen de moyenner, comme on dit [2]. Le Bloc peut faire beaucoup avec ses élus (et dire que des nationalistes québécois soutiennent qu’il n’est d’aucune utilité aux Communes), qui doivent imiter les 14 députés indépendantistes catalans qui mènent une lutte exemplaire à Madrid [3].


     Pour finir, si le gouvernement libéral est finalement renversé, cela signifiera que les députés néodémocrates l’ont aussi laissé tomber. Les Québécois n’en tiendront pas rigueur au Bloc, les libéraux n’étant pas à leur meilleur dans les sondages.


Sylvio Le Blanc




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