Plus d'une centaine de membres du SPQ Libre, réunis en assemblée générale le samedi 17 février, ont débattu des questions qu'ils veulent retrouver dans la plate-forme électorale du Parti Québécois. Leurs délibérations se sont concentrées sur les grands enjeux susceptibles de mobiliser la population québécoise pour l'inciter à se rendre massivement aux urnes afin de débarrasser le Québec du gouvernement Charest et ouvrir la voie vers la souveraineté.
Parmi les participants, il faut souligner la présence des députés Louise Harel, Elsie Lefebvre, Daniel Turp, Camil Bouchard, Richard Legendre et Jean-Claude Saint-André et de la présidente du Parti Québécois, Monique Richard. Étaient également présents la députée du Bloc Québécois, Vivian Barbot, et les ex-députés Maurice Dumas et Pierre de Bellefeuille.
Une politique étrangère pacifiste
Afin de bien marquer l'aspiration des Québécoises et des Québécois à prendre la place qui leur revient dans le concert des nations, les membres du SPQ Libre incitent fortement le Parti Québécois à se dissocier des politiques belliqueuses et guerrières du gouvernement Harper sur la scène internationale.
Ils rappellent l'attitude courageuse de leur chef, André Boisclair, l'été dernier, avec sa participation à la manifestation contre la guerre au Liban et lui demande de se dissocier publiquement des politiques du gouvernement Harper à l'égard de la Palestine.
La culture, au coeur du projet de pays
Les membres du SPQ Libre ont voté pour que la culture soit placée au centre de notre projet de pays et invitent le Parti Québécois à relancer le combat linguistique pour faire du français la langue de l'administration publique et du milieu du travail. Les comités de francisation doivent être revigorés et le droit de travailler en français doit être élargi aux entreprises de 10 à 49 employés.
Parallèlement à cette démarche, le SPQ Libre considère que l'intégration des communautés culturelles doit se faire dans la perspective interculturelle du Québec, et non de celle du multiculturalisme canadien, et être assortie de moyens importants.
Priorité à l'emploi dans un Québec vert
Les nombreuses fermetures d'usines (Goodyear, Norsk Hydro, Shermag, crise forestière) inquiètent les membres du SPQ Libre qui réclament la création d'un ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale et une plus grande intervention de l'État québécois et de nos autres instruments collectifs pour relancer les investissements, particulièrement dans le secteur industriel.
Ils réaffirment avec vigueur leur appui aux orientations adoptées au dernier Conseil national sur l'environnement en faveur de la réduction de la dépendance du Québec aux produits pétroliers et l'élaboration pour un Québec indépendant d'un grand projet économique, environnemental et social basé sur le développement du transport en commun (tramways, trains de banlieue et intercités) et de véhicules électriques et hybrides. Dans cette perspective, il faut confier à Hydro-Québec la prise en charge du développement de l'éolien.
En attendant de pouvoir remplacer le transport routier par le transport ferroviaire, les participants demandent à un gouvernement du Parti Québécois d'annuler les mesures du gouvernement Charest autorisant une surcharge de poids pour les camions, en grande partie responsable de l'état lamentable de notre réseau routier.
D'abord, déconstruire l'oeuvre de Charest
Avant de pouvoir construire le Québec de demain, il faut d'abord, selon les membres du SPQ Libre, déconstruire une partie de « l'oeuvre » du gouvernement Charest. Au chapitre des lois du travail, il faut rayer les dispositions de la loi 142 qui privent les travailleuses et les travailleurs du secteur public de droits syndicaux élémentaires et s'engager à revoir tout le régime des négociations dans le secteur public.
Il faut aussi que le Parti Québécois rappelle les lois 7 et 8 adoptées pour interdire le droit à la syndicalisation aux travailleuses des services de garde en milieu familial et dans certains secteurs du domaine de la santé. Les modifications à l'article 45 du Code du travail ouvrant la porte à la sous-traitance doivent aussi être revues. Il faut également mettre fin à la gestion de l'eau en Partenariat Public Privé.
Pour combattre la pauvreté et l'appauvrissement, l'abolition de la pénalité de 100 $ à l'aide sociale pour les personnes habitant chez des membres de leur famille, une clause qui frappe principalement les personnes âgées, est un incontournable.
De même, la revendication des retraités de la fonction publique contre la désindexation de leurs pensions et la pleine indexation des prestations d'aide sociale devraient trouver leur place dans la plate-forme électorale. Le Parti Québécois doit aussi s'engager à réduire l'écart salarial qui se creuse depuis plusieurs années entre le secteur public et le secteur privé.
Pour le maintien de l'universalité des programmes sociaux, de santé et d'éducation
Pour bien marquer son attachement aux valeurs social-démocrates, le Parti Québécois doit réaffirmer son appui au principe d'universalité des programmes sociaux. En ce sens, il faut colmater prestement la brèche ouverte par la loi 33 qui autorise la création de cliniques privées dans le domaine de la santé.
Le SPQ Libre soutient une approche préventive dans le domaine de la santé, soit une saine alimentation, des conditions de vie et d'habitation décentes et davantage de préoccupations pour la santé et la sécurité au travail. Cela devrait se traduire, entre autres, par un élargissement de la couverture de la CSST à tous les secteurs prioritaires.
Les sommes faramineuses devant être englouties dans la construction en Partenariat Public-Privé de deux mégahôpitaux à Montréal apparaissent aux membres du SPQ Libre comme allant à l'encontre de cette perspective. Ils demandent au Parti Québécois d'imposer un moratoire sur leur construction et la convocation d'audiences publiques pour examiner d'autres avenues possibles à la modernisation des centres hospitaliers.
Les membres du SPQ Libre sont d'accord pour faire de l'éducation une priorité nationale. Cela doit se manifester par un soutien accru à l'école publique, entre autres par une baisse des ratios maître/élèves et une aide supplémentaire en milieux défavorisés. Le gel des frais de scolarité doit être maintenu pour une plus grande équité.
L'indépendance, une nécessité incontournable
« Nous voyons, comme le soulignait Marc Laviolette, le président du SPQ Libre, dans son allocution de clôture, le Parti libéral ne trouver rien de mieux que de faire financer ses investissements en éducation par une hausse des frais de scolarité et l'ADQ promettre un 100 $ par enfant par semaine à même des coupures à l'aide sociale. Le SPQ Libre est bien conscient qu'on ne peut régler les problèmes criants de la société québécoise et proposer une démarche d'émancipation sans avoir tous les attributs et tous les pouvoirs d'un État moderne ».
Dans cette perspective, le SPQ Libre a réaffirmé son appui à la démarche référendaire adoptée lors du dernier congrès du Parti Québécois.
Marc Laviolette
Président
Pierre Dubuc
Secrétaire
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