L’aut’journal est entré en possession de documents accompagnant une présentation du groupe Symbio Infrastructure, promoteur du projet GNL-Saguenay, devant les membres du groupe d'amitié France - Québec du Sénat français le 12 juillet prochain.
À cette occasion, le promoteur de Symbio Infrastructure John Illich et ses équipes francophones, présenteront le projet SYMBIO - GLNQ, d'exportation de gaz naturel liquéfié.
Le projet présenté aux sénateurs français est qualifié de « neutre en CO2 car utilisant l'hydroélectricité pour la liquéfaction » et est « destiné à alimenter l'Europe et l'Ukraine ».
Le projet
Le document de Symbio Infrastructure décrit ainsi le projet : « Symbio Infrastructure développe, par l'intermédiaire de sa filiale en propriété exclusive GNL Québec Inc. (« GNLQ »), l'installation d'exportation de gaz naturel liquéfié (« GNL ») innovante et neutre en carbone au Québec (Canada, située sur la rivière Saguenay). L'installation d'Énergie Saguenay, d'une capacité de 10,5 millions de tonnes par an (« mtpa »), recevra, liquéfiera et exportera environ 15 milliards de mètres cubes par jour (« bcm/a ») de gaz naturel produit de manière responsable à partir de l'Ouest canadien et devrait démarrer ses activités en 2027. »
Le projet, précise-t-on, « sera desservi par un nouveau gazoduc de 782 km, de 42 pouces de diamètre, qui se raccordera au réseau principal existant en Ontario ».
Tout comme l’usine de liquéfaction, le gazoduc, construit par Gazoduq Inc., une autre filiale de Symbio, serait « neutre en carbone, en partie grâce à l'utilisation novatrice de l'hydroélectricité et de la compression électrique ».
Le document affirme que « Gazoduq a sélectionné un corridor, lancé le processus réglementaire et la consultation, signé un accord de collaboration détaillé avec les Premières Nations et réalisé des études environnementales sur le terrain, et finalisé l'ingénierie FEED détaillée ». L’entreprise proclame détenir « un bail de 1 600 emplacements au port en eau profonde de Saguenay ».
La guerre en Ukraine
Pour justifier leur projet, les promoteurs évoquent, bien entendu, la guerre en Ukraine, qui ferait passer la demande mondiale de GNL de 360 millions de tonnes métriques par an (mtpa) en 2020 à 700 mtpa d'ici 2040.
L’opposition des gouvernements fédéral et du Québec au projet antérieur est balayée du revers de la main par les nouvelles conditions découlant de la guerre en Ukraine. Les promoteurs affirment que « GNLQ est engagé dans des négociations détaillées pour le prélèvement de GNL à long terme et explore les possibilités de surmonter les obstacles réglementaires pour aider le Canada et le Québec à faire partie de la solution à la pénurie d'énergie, à la crise climatique et aux troubles géopolitiques en Europe ».
Le document présente le promoteur Jim Illich comme étant « un cadre chevronné dans le développement et l'exécution de projets d'infrastructure complexes », qui a été membre du conseil d'administration de plusieurs sociétés Bechtel au Canada, en France, à Trinidad et aux États-Unis et président de Welded Construction, qui était à l'époque l'une des plus grandes entreprises de construction de pipelines en Amérique du Nord.
Son partenaire Jim Breyer est le fondateur/PDG de Breyer Capital et siège actuellement au conseil d'administration de Blackstone, un des plus importants fonds d’investissement au monde.
Ci-joint les documents confidentiels qui seront présentés aux sénateurs français.
Symbio Infrastructure Limited Partnership
GNL Quebec & Symbio Infrastructure Executive Summary