Dans le cadre de sa chronique Reality Check, le bulletin de nouvelles de la CBC s’interrogeait sur la réalité de ce mouvement de fond totalement imprévu de l’électorat canadien en faveur du NPD, non pas à partir de la situation du Québec, mais dans une perspective nationale. Car à lire certains résultats, les contradictions abondent :
« How can there be an almost nine-point difference in the Conservative vote between Ipsos Reid and Ekos?
Or more than four points for the Greens between Ekos and Nanos, and more than five for the Liberals between Ipsos and Nanos?
If the pollsters are so far apart, how can we rely on their interpretation of what is happening "out there" in the Canadian electorate? »
C’était avant la publication du dernier sondage de la maison EKOS ce matin dans le Globe & Mail qui annonce rien de moins, tenez-vous bien, que l’élection de 100 députés du NPD à travers le pays, et la formation d’un gouvernement de coalition NPD-PLC sans que la participation du Bloc ne soit requise. À en croire EKOS, le BQ ne parviendrait plus à faire élire que 14 députés.
Même La Presse est sceptique :
« Dans une brève analyse, la firme Ekospolitics peinait à expliquer ces résultats. Il reste à voir si le raz-de-marée orange annoncé dans le sondage déferlera réellement sur le Québec le 2 mai prochain. »
Manifestement, il y a un problème, et la question qui est désormais cruciale est celle-ci : de quelle ampleur ?
La question intéresse désormais le Canada tout entier, et c’est un vétéran respecté de l’industrie des sondages, Allan Gregg de la maison Harris-Decima, qui soulève le voile sur le « sale petit secret » que les familiers de l’industrie sont seuls à connaître. Ce qu’il dit est si important pour comprendre ce qui est en train de se passer que je vous l’ai traduit, étant fermement convaincu qu’aucun des médias québécois ne voudrait jamais partager ce secret avec vous. Ils auraient trop à y perdre
[[TRADUCTION]
(...) Gregg effectue des sondages au pays depuis les années 1970->http://www.vigile.net/Polling-and-the-NDP-surge], et dans une entrevue récente à la Presse Canadienne, il déclarait ce qui suit : « Il existe un large consensus parmi les sondeurs à l’effet qu’un nombre de plus en plus important de sondages à caractère politique souffrent d’une combinaison de problèmes méthodologiques, de pressions commerciales indues et de liens malsains avec les médias.
« Le sale petit secret de l’industrie des sondages », a-t-il poursuivi, « est que notre capacité à livrer des résultats fiables à partir d’échantillons représentatifs de l’ensemble de la population n’a sans doute jamais été moins grande au cours des 30 à 35 années depuis que nous faisons ce travail au Canada. »
Problèmes méthodologiques
Parmi les problèmes méthodologiques que Gregg et d’autres pointent du doigt, il faut citer la réduction incroyable du taux de réponse dans les sondages effectués au téléphone.
Il y a trente ans, de 70 à 80 % des gens sollicités au téléphone pour un sondage se prêtaient de bonne grâce à l’exercice. Aujourd’hui, ce taux est inférieur à 15 %, et Gregg estime que ces personnes ont tendance à être plus âgées, moins instruites, et davantage issues de milieux ruraux que l’ensemble de la population.
Cependant, pour les fins d’un sondage, les analystes n’ont pas d’autre choix que de présumer que les 15 % de personnes qu’ils ont rejoint au téléphone et qui ont accepté de passer 20 minutes à leur répondre sont représentatifs des 85 % qui sont soit trop occupés, soit ont d’autres motifs de ne pas participer, ou encore qui ne veulent pas répondre au téléphone car ils ont reconnu sur leur afficheur qu’il s’agissait d’un sondage.
Et le nombre toujours croissant de foyers qui n’ont plus de ligne téléphonique câblée ne fait que rajouter au défi.
Il y a maintenant plus de lignes téléphoniques sans fil au Canada que de lignes ordinaires (25 millions c. 17,5 millions), et il est plus difficile pour les sondeurs de mettre la main sur ces numéros. Cela veut dire qu’un nombre important de personnes ne peut pas être rejoint, et il s’agit la plupart du temps de personnes plus jeunes dont les opinions ne seront sans doute jamais sondées.
Dans ces deux cas, les sondeurs ont mis au point des « modèles » dont ils espèrent qu’ils seront en mesure de compenser pour l’absence de représentativité de leurs échantillons. Mais la question de la précision de ces modèles demeure entière.
Les sondages se sont toujours basés sur l’échantillonnage aléatoire, ce qui signifiait que tout le monde avait une chance égale d’être interviewé. Or ce n’est plus du tout le cas.
Pressions commerciales
Des maisons comme Nanos, Decima, Ipsos-Reid et Ekos ont acquis une certaine notoriété au Canada en raison de leur grande visibilité dans les sondages politiques.
Mais les sondages poilitiques sont des opérations déficitaires pour ces entreprises. Elles offrent leurs services aux médias à forts escomptes ou parfois même gratuitement pour bénéficier des retombées de leur visibilité en période électorale sur leurs opérations courantes de recherche de marché.
Elles font leur argent en demandant aux gens le nom de la margarine qu’ils tartinent sur leur pain, et non en leur demandant pour qui ils ont l’intention de voter.
En fait, cette question sur leur intention de vote est souvent ensevelie sous une avalanche de questions sur des sujets tout à fait sans rapport.
Au fil des années, les analystes ont découvert que la position de la question dans le sondage et la nature de la question posée pouvaient avoir une incidence sur la réponse.
Mais on tient rarement compte de ces facteurs dans l’analyse des résultats.
De nombreux vétérans de l’industrie estiment désormais que la prolifération des sondages et leur piètre qualité sont en train de causer un tort important à l’industrie.
En février, Frank Graves, le patron de la maison de sondage Ekos, déclarait à la Presse Canadienne : « À mon avis, c’est la concurrence qui doit être blâmée pour la piètre qualité des sondages politiques aujourd’hui, car les médias sont désormais capables de se les procurer en payant le strict minimum quand ce n’est pas rien du tout. »
« Savez-vous quoi ? Vous n’en obtenez jamais que pour votre argent. »
Rapports malsains avec les médias
Cela dit, il ne faut pas s’attendre à voir l’histoire d’amour entre les médias et les sondages se terminer rapidement. Difficile d’en obtenir plus pour son argent qu’avec un sondage.
Ils tiennent une campagne électorale en vie, même lorsque tous les autres sujets ont été épuisés.
Au cours de la présente campagne, il y a 19 jours entre le débat et la fin de la campagne. En 2008, il n’y en avait que 12.
Et en 2008, le dernier élément de programme a été présenté six jours avant que les électeurs se rendent aux urnes. Cette année, il l’a été trois semaines avant la fin. Le trou qui en résulte doit être comblé par de la nouvelle.
Le problème est que l’utilisation des sondages dans un tel cas revient à fabriquer de toute pièce un « suspense » qui n’a aucun fondement dans la réalité.
Dans le processus, des questions aussi essentielles que la marge d’erreur et les problèmes d’échantillonnage et de méthodologie sont balayées sous le tapis.
N’est-ce pas justement ce qui est en train de se passer dans le cas de la montée du NPD ? »
Bonne question. Et la réponse est évidente.
Situation idéale pour les André Pratte et autres Vincent Marissal de ce monde, ne croyez-vous pas ?
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11 commentaires
Archives de Vigile Répondre
27 avril 2011L'espoir que j'ai c'est que les brebis égarés au NPD reviennent au bercail et qu'on remonte à 32-33% lundi ce qui permettrait de sauver les meubles. Mais à matin il manque 4 à 5 points!
Depuis le début de la campagne, on ne fait que baisser. Faut inverser la tendance là, aujourd'hui avec les candidats jaunes en voyage à Vegas.
Pas facile lorsque tu as aucun thème, rien sur quoi mordre! La dernière fois, les artistes ont sauvé le Bloc, là y'a rien. Aucune cause. Aucun symbole. Y'a juste Duceppe, avec son affiche grise et son thème vide: Parlons Qc.
Archives de Vigile Répondre
27 avril 2011Jacques,
étant donné la quantité de sondages et leurs résultats, je crois que la position la plus sage est celle de Josée Legault (voir son blogue). Il faut attendre les résultats de l'élection du 2 mai.
C'est donc un peu prématuré de demander à Gilles Duceppe de rendre des comptes. La partie n'est pas finie.
Comme disait la candidate libérale du comté de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour, Ghislaine Cournoyer qui a obtenu 7,987 votes en 2008 (Louis Plamondon a eu 26,821 votes) avec son accent du Chenal-du-Moine:
"Je veux le ouère pour le craire" (je veux le voir pour le croire).
Mettons notre boule de cristal de côté.
Robert Barberis-Gervais, 27 avril 2011
Archives de Vigile Répondre
27 avril 2011Le principale biais des sondages politiques est qu'ils avantagent toujours les partis de gauche. L'explication est que les gens de gauche sont plus "gentils" et plus instruits. Ils répondent plus aux sondages que les gens de droite, plus vieux et moins scolarisés.
C'est pour ça qu'à chaque sondage qui sort, j'enlève un point au Bloc et au NPD et j'ajoute un point aux Libéraux et aux Conservateurs.
Ainsi, ce matin, ca donne 37% au NPD, 28% au Bloc et 17% aux Libéraux et 15% aux Conservateurs
Très dur de voir ce que ça va donner en sièges, mais on peut déjà prévoir que la moitié des Bloquistes vont disparaître du Parlement. Duceppe va avoir de gros comptes à rendre
@ Richard Le Hir Répondre
26 avril 2011Réponse @ Jacques Noël
M. Noël,
Toute sommité mondiale soit-elle, Mme Durand ne remet pas en question les résultats des divers sondages.
Or, c'est bien connu, "garbage in, garbage out."
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
26 avril 2011Monsieur Le Hir,
Merci pour votre texte. Ce qui est assez drôle dans toute cette histoire, c'est de constater l'absence quasi totale de conscience politique des citoyens. On ne peut leur en vouloir, à les manipuler de la sorte. On détourne plus difficilement de son objectif un banc de poissons! Dans cette foire de plus en plus vicieuse, il est important de prendre du recul et de ne pas se laisser berner par les « faiseurs d'opinion » qui, à l'aide d'un merdique scientisme, méprisent le simple vote électoral et les citoyens qui en sont les victimes. La conscience politique ne se construit pas sur l'événement, qu'il soit révolutionnaire, électoral ou législatif mais sur une pluralité de gestes politiques dont le vote fait partie. Plutôt que de se draper dans le consumérisme partisan et opiniâtre qui démontre l'absence de démocratie vers laquelle on fonce à toute vitesse, travaillons à éduquer les citoyens à penser par eux-mêmes, en les mettant devant leurs propres contradictions et non pas à s'écraser devant des imbéciles qui ont certes fait de grandes études « scientifiques » (lire ici, les statisticiens de l'asservissement), mais qui n'en ont tiré finalement que des sottises. Ça sera déjà ça de gagné.
André Meloche
Stéphane Sauvé Répondre
26 avril 2011Je vous dis, pour ceux qui ont des moyens, il s'agirait de réaliser un sondage et faire mentir les stats. comme le fait Ekos et La Presse.
Par exemple, on pourrait faire un sondage et s'arranger pour que les con-serviteurs ayent 165 députés ou encore que le bloc ait 60 députés....attendre les réactions, puis au temps venu...révéler le pot aux roses...
Ca permettrait aux citoyens de remettre en question toutes les stats. qui leur ont été transmises jusqu'à présent.
Archives de Vigile Répondre
26 avril 2011Claire Durand est une autorité mondiale en sondages. Voici ce qu'elle écrit aujourd'hui sur son blogue:
(la phrase-clé: «Ces analyses ne laissent pas encore entrevoir un arrêt de la chute du Bloc ou de la montée du NPD».)
http://ahlessondages.blogspot.com/2011/04/et-ca-continue.html
«Les tendances observées lors des dernières analyses se poursuivent.
- L'évolution pour le PC est en forme de cloche (composante quadratique pour les spécialistes), comme on peut le voir sur le graphique, ce qui amène à estimer l'intention de vote pour le PC maintenant à 35,8%
- L'évolution pour le PLC est toujours en forme de poisson (cubique pour les spécialistes), soit une baisse compensée d'abord puis une nouvelle baisse, récente. Ceci amène à estimer le PLC à 23,7%
- L'évolution pour le NPD est aussi en forme de poisson mais à l'inverse de celle du PLC. Le NPD est clairement en hausse et se situerait à 27,3%
- Enfin, le Bloc est en baisse constante. Nous reviendrons à ses intentions de vote en parlant du Québec.
- A noter que les analyses ne montrent aucun effet des débats, une fois modélisé l'effet du temps. Il est toutefois difficile de différencier ce qui relève de l'évolution "normale" de ce qui relève d'un possible impact du débat lorsque les évolutions se situent à la même période. Toutefois, nous avons toujours vérifié la possibilité d'un effet débat indépendamment du temps. Les modèles présentés sont les "meilleurs" modèles pour expliquer les données.
Au Québec:
Évidemment, ces résultats sont influencés par le denier sondage Ekos. Toutefois, Forum Research mettait aussi le NPD en avance sur le Bloc mercredi dernier et Ipsos-Reid les mettait à égalité. Les sondages ne montrent donc pas encore une stabilisation des intentions de vote au Québec.
- Les modèles ne montrent aucun effet du temps significatif pour le PLC. C'est la ligne droite. Le PLC serait à 16,6%.
- Pour ce qui est du PC, l'effet du temps donne une évolution en forme de poisson soit une baisse compensée suivie d'une nouvelle baisse. Le PC serait à 14,5%.
- Le Bloc perdrait ,2 point par jour depuis le 16 mars et se pertes se seraient accélérées depuis le débat (effet débat significatif avec composante quadratique du temps pour les spécialistes). Il se situerait à 25,8%.
- Enfin, le NPD a une évolution positive qui s'est accélérée dernièrement (composante quadratique positive significative). Il se situerait à 35,1%.
- Ces analyses ne laissent pas encore entrevoir un arrêt de la chute du Bloc ou de la montée du NPD.
- - Par rapport à jeudi dernier, Les estimations donnent le Bloc à environ 5 points de moins et le NPD à trois points de plus.
- Notons toutefois qu'il y a des différences significatives entre les firmes pour ce qui est de l'estimation de l'intention de vote pour le NPD. Par contre, pour le Bloc, les estimations se situent à l'intérieur de la marge d'erreur
Jean-Yves Durocher Répondre
26 avril 2011Sale petit secret
L’Aveugle est allé à plusieurs écoles, tant académiques que philosophiques, et a appris très jeune qu’il y a sondage et sondage. Le sondage médiatique par exemple est toujours positif, le genre 187% des gens interrogées en présence de leur conjoint et conjointe admettent qu’une bague de diamants gratuites est le plus beau des cadeaux à donner à l’âme sœur. Pour des exemples plus concrets, tous ceux qui disent que Juste Pour Rire, le Festival du Jazz et la Semaine de la Trempette sont essentiels à la survie du Québec.
Monsieur LeHir connaît assez bien les chansons, leur refrains et peut fredonner tous les airs des sondages du Conseil du Patronnat, de l’Association des manufacturiers du Québec et la Fédération des producteurs de trempette; ceux que l’on publie à grande pompe sont toujours favorables à la position de l’organisme, sauf pour un petit point mineur, mais une chanson sans bémol ce n’est pas une chanson.
L’Aveugle a côtoyé un dénommé Jacques Bouchard, qui quitta le Québec pour vivre en château en France, une sorte de parcours inverse de M. LeHir. Bouchard c’est l’âme de BCP, l’agence de pub, fort libérale. Bouchard c’est aussi Les 36 cordes sensibles des québécois. BCP se transformait en agence publicitaire libérale en temps d’élection et Bouchard était président de la Commission des Communications du Parti Libéral. De lui j’ai appris qu’il fallait mieux se fier à l’indirect qu’au direct. Donc que si les buveurs de Labatt sont généralement nationalistes (le fruit direct de sa campagne pour la 50 avec Olivier Guimond), que ceux de Molson sont fédéralistes et bien si Labatt vends plus de bières que Molson, il y a plus de nationalistes!
Depuis novembre dernier, quelques institutions canadiennes (genre banques, compagnies d’assurances, grosses compagnies) dans leurs sondages quotidiens (avec des firmes plus discrètes que celles qui pullulent le paysage présentement) insère une question politique chez un sondé sur 10. Donc un suivi d’environ 250 répondants par jour. Jumelés aux habitudes de consommations des gens on arrive rapidement à une excellente idée de ce qui se trame. Essentiel pour les commanditaires qui doivent savoir quel sera le prochain gouvernement. S’ils sont assurés que les Conservateurs prennent le pouvoir avec une énorme majorité, alors on peut critiquer les idées d’Ignatieff, mais si lui risque d’être soit le premier ministre ou chef de l’opposition d’un gouvernement légèrement majoritaire ou minoritaire, on se la ferme. Idem pour Layton et Duceppe. Quoi, Duceppe? Si, parce qu’on ne veut pas se retrouver en comité avec un député du Bloc qui poserait trop de questions. Que disait ces sondages en début d’élection au Québec? Entre 43 et 57 députés pour le Bloc. Ce que les sondages internes du Bloc semblaient aussi indiquer. D’où la panique sur la face de Duceppe dès le début de la campagne. La peur étant que les électeurs bloquistes ne se dérangent pas pour aller voter ou faire campagne si le chiffre de 57 sort dans les médias.
De là à dire que les sondages sont floués, que c’est un complot fédéraliste, il y a une marge. Que des agences se gourent pour leurs petits moments de gloire est plus que possible. Que d’autres laissent aller toute prétention scientifique en est une autre. Tel ce sondage publié en fin de semaine dans La Voix de l’Est. Avec en titre dans La Tribune de Sherbrooke, que le résultat de la course dans Brome-Missisiquoi était imprévisble!
http://www.cyberpresse.ca/la-voix-de-lest/actualites/201104/22/01-4392760-brome-missisquoi-la-vague-npd-setend.php
Donc on résume : Avance de 6 points, pas assez. Distorsions absolus des donnés, un écart de 14% en un jour indique un grave problème de méthodologie, on garde le sondage.
Et le pire est à venir…
Archives de Vigile Répondre
26 avril 2011correction:
1- le sondage Drouilly-Cotnoir
2- les renseignements que contient l'article de Richard Le Hir
avec mes excuses.
rbg
Archives de Vigile Répondre
26 avril 2011Quelques commentaires.
1- sondage CROP-La Presse: remarquez le trait-d'union entre CROP et La Presse; les sondages CROPs commandés par La Presse servent les visées politiques de La Presse: anti-indépendantiste; anti-Bloc; anti-Parti québécois.
Aujourd'hui à la lune de La Presse: photo de Duceppe serrant la main de Parizeau rue Curé-Poirier à Longueuil: le sur-titre: Parizeau à la rescousse. Le titre: le Bloc est-il "passé date"? Pour faire passer le message, La Presse ne recule pas devant un anglicisme.
2- ma femme Marcelle Viger fait du pointage pour Jean Dorion du Bloc de Longueuil-Pierre-Boucher: elle signale un numéro: pas de réponse. De nombreux citoyens ont des téléphones cellulaires et ne sont pas rejoignables;
3- sondages par internet: tous les citoyens qui n'ont pas l'internet sont exclus automatiquement;
4- un sondage comme le dernier de CROP qui signale une montée du NPD au Québec est bidon: on ne sait même pas la marge d'erreur; en 2008: CROP donnait 32% au Bloc: le résultat des élections: 38 % auquel arrivaient les autres sondages non-CROP. CROP n'est pas fiable et je pourrais le prouver.
5- les partis politiques ont suffisamment d'argent pour faire leurs propres sondages, espérons que le Bloc a de bons sondeurs. L'appel pressant de Jacques Parizeau pour faire sortir le vote souverainiste et le nouveau discours de Gilles Duceppe pour réveiller les 42% de Québécois (selon les sondages!!!) favorables à la souveraineté laissent supposer qu'il se passe quelque chose en faveur du NPD. Ce que nous a confirmé Jean Lapierre qui sillonne le Québec dans une conversation à côté de l'autobus boulevard Curé-Poirier entre moi, Claude Racine et le cinéaste André Forcier dont le film Coteau rouge va sortir bientôt en juin 2011. Peu importe les chiffres exacts provenant de sondages, il se passe quelque chose en faveur de Jack Layton qui n'est pas directement provoqué par les sondages manipulateurs.
6- Ajoutons à cela l'éternel problème des refus de répondre ou des discrets. Pierre Drouilly a prouvé qu'on ne pouvait projeter sur des refus de répondre/discrets le pourcentage obtenu des répondants.
7- Ajoutons encore le problème de l'échantillon qui doit contenir une proportion juste d'anglophones/francophones; d'hommes/femmes; de scolarisés/non scolarisés/ d'urbains/ruraux/ de jeunes et de moins jeunes; d'ouvriers/professionnels; de pauvres/classe moyenne/ plus à l'aise etc etc.
8- Enfin, prenez en considération les renseignements que contiennent l'article de Richard Le Hir.
Vous conclurez que l'utilisation des sondages en période éléctorale (ou non) posent d'énormes problèmes de justesse et de crédibilité. Ce qui augmente leur capacité de nuisance par manipulation de l'opinion publique.
Le dernier sondage qui m'a inspiré confiance est le sondage Douilly-Cotnoir dont les résultats ont été révélés lors d'un colloque du Bloc québécois et qui sont accessibles sur le site web du Bloc québécois.
Conclusion: Il faut toujours se méfier des sondages, de tous les sondages.
Robert Barberis-Gervais, 26 avril 2011
Stéphane Russell Répondre
26 avril 2011On aveugle tellement les gens au Canada avec le ressentiment anti-Québec (qui me fait penser quelque fois à la propagande anti-juive survenue en Allemagne nazie avant la deuxième guerre), qu'on va bientôt y lire comme si de rien n'était:
«LE FASCISME AU SECOURS DE LA DÉMOCRATIE ET DE L'UNITÉ CANADIENNE
Après les bons mafiosos, même les valeureux fascistes se rallient contre la menace indépendantiste. Le discours indépendantiste n'est vraiment plus dans les priorités de la population canadienne, qui en a assez et veux passer à autre chose.»
Le Canada est tellement a court de moyens pour défendre son unité qu'il a vidé les mots et les lois de leur sens, en emmêlant comme de rien la monstruosité avec la noblesse. Après le bashing, quelqu'un qui pratique la désinformation à l'endroit du Québec «sauve» le Canada. Même les appels au génocide sont passé sous silence (affaire Colonel Brown, ce qui ramène à mon premier paragraphe). Ça fait des années que je le dis, le Canada par cette manie et à cause de son rayonnement international, est devenu une grave menace pour la démocratie et la liberté dans le monde.
Mais pourquoi utilisent-ils ces méthodes? Là où le bat blesse pour eux, ce n'est même pas une victoire référendaire, puisqu'il n'y en pas pas eu, du moins pas officiellement. L'épine dans leur pied, c'est le processus démocratique, pacifique et légitime qui a été utilisé par le mouvement indépendantiste québécois jusqu'à maintenant. Et comment peut-on mettre en échec un décret démocratique à redouter, autrement que par des mesures antidémocratiques? Cette fois, on innove encore en interprétant librement des sondages douteux.
Hier, TVA annonçait sur la foi de ces sondages douteux, avec un plaisir mal dissimulé, que le Bloc s'apprêtait à «frapper un mur» (ah oui???) De là à annoncer avec joie que le fascisme s'apprête à l'emporter sur la démocratie, il n'y a qu'un pas.
Sauf que le fascisme, ce n'est jamais une bonne nouvelle, surtout pour ceux qui servent à distraire l'attention des autres.