Le Français de souche (vivement son Grand Remplacement !) qui vient d’élire Macron et sa clique est impardonnable. Jusqu’à François Hollande même, on avait de bonnes raisons d’aller voter pour virer Sarkozy et son cirque hyper-présidentiel et belliciste par exemple. On était encore un peu de gauche ou de droite. Maintenant on a quoi ? Un banquier aux ordres qui va nous dépouiller pour le capital mondial et appliquer une dictature anarcho-totalitaire bonne à satisfaire le Qatar et les cathos zombies qui se disputent sa couche. Et ce n’est pas faute d’avoir tenté de le lui expliquer, moi, mille autres, sur ce site et ailleurs. Mais rien n’y fait, ce peuple reste prodigieusement imbécile (Léon Bloy, dont on fête le centenaire), il fait du bouche à putsch.
L’antisystème se montre inconsolable, je vais le consoler. Pas besoin en effet de neuro-piratage, le crétinisme du Français de souche est un fait avéré par l’histoire. Que la plupart des retraités comme on dit aient oublié pour se rassurer que Macron était ministre de Hollande – et une nullité de ministre de notre ex-économie – est un détail, vu ce que ce peuple a essuyé comme coups de pied au derrière durant des siècles. Relisez Rabelais et ses moutons de Panurge (nous on est des Mouton-Rothschild !) et, si vous avez le courage lisez Jules César sur les Gaulois (VI, 13) et la manière druidique ou cavalière de traiter le populo. Pas besoin des Bilderbergs et du neuro-piratage.
Lisons Hippolyte Taine cette fois. Lui (enfin, une anglaise) parle de notre révolution française, bien chaotique, bien sanguinaire et bien ratée, et qui donnait tant plaisir aux gouvernements prussiens et aux britanniques :
« Dans ces douze mois, le gouvernement de la France a été renversé, son commerce est détruit, les campagnes sont dépeuplées par la conscription, le peuple est privé du pain qui le faisait vivre. On a établi un despotisme plus absolu que celui de la Turquie, les mœurs de la nation sont corrompues, son caractère moral est flétri aux yeux de toute l’Europe. Une rage de barbares a dévasté les plus beaux monuments de l’art; tout ce qui embellit la société ou contribue à adoucir l’existence a disparu sous le règne de ces Goths modernes. »
Vous voyez qu’on peut descendre encore plus bas que le Bataclan, le débat de Marine et la prochaine abolition du salaire brut ! Taine continue :
« Même les choses nécessaires à la vie deviennent rares et insuffisantes pour la consommation le riche est pillé et persécuté, et cependant le pauvre manque de tout. Le crédit national est arrivé au dernier degré d’abaissement, et cependant on crée une dette immense qui s’accroît tous les jours; enfin l’appréhension, la méfiance et la misère sont presque universelles. »
La dame qui vit cette époque tragi-comique n’accuse pas la Trilatérale et les Illuminati. Et pour cause :
« Tout ceci est l’œuvre d’une bande d’aventuriers qui sont maintenant divisés contre eux-mêmes, qui s’accusent les uns les autres des crimes que le monde leur impute à tous, et qui, sentant qu’ils ne peuvent plus longtemps tromper la nation, gouvernent avec des craintes et des soupçons de tyrans. Tout est sacrifié à l’armée et à Paris; on vole aux gens leur subsistance pour subvenir aux besoins d’une métropole inique et d’une force militaire qui les opprime et les terrorise… »
Le Français adore son percepteur et le troupeau de commissaires européens ?
Rien de nouveau sous le sommeil :
« Tous les points de la France sont infestés par des commissaires qui disposent sans appel de la liberté et de la propriété de tout le département où ils sont envoyés. Il arrive souvent que ces hommes sont délégués dans des villes où ils ont déjà résidé; ils ont ainsi une opportunité de satisfaire leur haine personnelle contre tous ceux qui sont assez malheureux pour leur avoir déplu. »
Le nouvel ordre mondial, on a déjà donné – au nom de la Liberté comme toujours dans ce pays où « on est conifié par les mots, on croit que le monde est un mot » (Céline) !
La bonne dame britannique prend alors peur du peuple de France qui se laisse traiter comme ça :
« Je crains que vous ne doutiez de ma véracité lorsque je décris l’extrême ignorance et l’inattention des Français pour tout ce qui regarde les hommes publics et les mesures politiques. Ils ne tirent aucune conclusion du passé, ne forment aucune conjecture pour l’avenir. Ils s’écrient : “ Cela ne peut pas durer comme cela ” et ils laissent le reste à la conduite de la Providence avec une résignation qui n’est certainement ni pieuse, ni philosophique. »
Taine lui écrira ailleurs ces lignes presque à se tordre, comme dirait Allais. Ce n’est pas un hasard si depuis Tocqueville et Flaubert la France a dû se contenter des humoristes et des chansonniers.
« La vérité est que l’esprit public ne se montre pas chez nous sous la même forme qu’en Angleterre et aux États-Unis, par l’étude froide et sérieuse des affaires publiques, par l’action locale et journalière, par l’association multipliée, efficace et pratique. On bavarde en phrases générales et vagues, on laisse prendre son argent au percepteur, on marche à la frontière, et on se fait tuer. »
Compris ? Antisystème, ne perds plus ton sang-froid !
Encore un peu de Taine, qui ferait du bien aux vieux abonnés du Figaro ou de Libération :
« Tout dépend, dans un État, du degré et de l’espèce d’impression que la somme des individus reçoit d’un événement donné. Avec l’excitabilité, les inquiétudes soupçonneuses, les prévisions lointaines, la logique immédiate des Français, le gouvernement absorbant et compressif devient nécessaire. — Voyez la terreur produite par le socialisme en 1851 ; ils se sont jetés entre les bras du Président. »
Plus rien ne reste que la tourbe imbécile et canaille dont a parlé Flaubert ; malheureusement, que les abstentionnistes comprennent que « le candidat du marché » ne les épargnera pas.
Sources
Taine – Un séjour en France de 1792 à 1795. Lettres d’un témoin de la Révolution française (classiques.uqac.ca) ; carnets de voyages (wikisource)
Nicolas Bonnal – Comment les Français sont morts ; la culture comme arme de destruction massive (Amazon_Kindle) ; Céline, le pacifiste enragé
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