Notre choix: un pays ou un référendum

Le Québec: un pays à construire

Il faut nous débarrasser de notre référendite aigue

Tribune libre

Un pays, comme une maison, se construit petit à petit. Une fois la maison construite, on pend la crémaillière. On a recours à un référendum. Mais le pays doit d'abord exister. Pour le moment, le gros des débats consiste à nous demander quand allons-nous pendre la crémaillière? Et personne n'oeuvre à l'édification de la maison. le mouvement indépendantiste québécois souffre de ce syndrome du référendum qui concentre tous son labeur sur un référendum miracle.


Le PQ doit changer son article « 1 » qui doit devenir:  « Le PQ s'engage à construire un véritable état francophone en Amérique du nord ». Et pour ce faire, il ne doit pas hésiter à utiliser tous les moyens politiques démocratiques à sa disposition. Et la constitution canadienne lui fournit l'instrument pour ce pays qu'il désire: la clause dérogatoire.


Les Québécois veulent un État véritablement laïque. Alors allons de l'avant et donnons-nous cet État. À nous d'agir. Les Québécois veulent un État français. Action donc. En Éducation, depuis toujours, la miniorité anglophone jouit d'un traitement de faveur qui cause une injustice constante à la population francophone. Corrigeons cette injustice. Les Québécois sont des républicains dans l'âme. Alors pourquoi ne pas leur proposer une constitution républicaine répondant à leurs aspirations? Et en bien d'autres domaines et occasions, nous pourrions agir dans la construction de ce pays. Quand le Québec agira de plus en plus hors des contraintes prévues par la constitution canadienne, il s'approchera de l'éventualité de tenir un référendum. L'indépendance sourd de luttes et de batailles et non d'un chapeau référendaire.


Le fait précède le droit. Comme le disait Gérard Bergeron « L'État devenait ce qu'il faisait ». Nous devons dès maintenant oeuvrer à la construction d'un pays réel. Sa reconnaissance viendra plus tard. Pour être reconnu, le pays doit d'abord exister.


Colbert envisageait l'avenir du royaume sur des siècles en faisant, par exemple, planter des arbres pour construire les flottes du futur. Nos maîtres à penser indépendantistes pensent leur action sur une année ou deux, ou pire, sur quelques mois, en fonction d'élections prochaines. Et nous n'apprenons pas d'une élection à l'autre. Nous répétons les mêmes schèmes espérant des résultats différents.


Un univers mental cherche toujours à persévérer dans son être et ne renonce jamais de lui-même à lui-même si des forces extérieures considérables ne l'y contraignent. Un univers mental ne se modifie que sous une grande et persistante pression. Un univers politique ne saurait se modifier ni en quelques mois ni par quelques discours si éblouissants fussent-ils. Le Québécois vit en la « confédération » canadienne depuis plus de 150 ans. Cette fédération fait partie de son être. Elle lui appartient. On la lui a, petit à petit, introduite dans ses veines. Il serait vain de penser qu'il oubliera tout cela en criant « lapin ».


C'est la grande faiblesse du PQ. Pas de planification à long terme. Juste un référendum gagnant. Un miracle.


Personnellement, je ne crois pas au miracle.



Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    6 décembre 2017

    Je suis d'accord avec l'auteur. Devenir indépendant ne devrait pas être un projet politique, car premièrement, le parti qui le propose se met en concurrence directe avec non seulement l'État canadien, mais aussi avec les québécois qui se reconnaissent dans le Canada, ce qui requiert de prime abord .



    un avantage stratégique par rapport aux autres, qui permet un cheminement vers la rupture, ce que le Québec n'a pas pour le moment et n'aura peut-être jamais.



    Deuxièmement, être indépendant est un peut le souhait, la caractéristique e tmotivation de toute action politique car on ne s'organise pas en groupe pour être esclave, normalement.



    Troisièmemment, vouloir l'indépendance, c'est admettre qu'on est pas indépendant en ce moment et donc peu puissant, ce qui n'est pas motivant au départ. L'indépendance est à la fois un état un état d'esprit, une liberté d'esprit et ensuite un système , un cadre qui nous permet d'exercer notre liberté, notre indépendance. On ne souhaite pas l'indépendance, on l'exerce, tout comme on subit l,esclavage.



    -pierre-yves


  • Armand Hébert Répondre

    5 décembre 2017

    En fait, vous nous dites que nous avons perdu notre temps ces cinquante dernières années.


    Nous avons certes amélioré notre sort. Mais, à la réflexion, il est fort possible que nous aurions dû faire beaucoup plus. Peut-être.


    Comme vous, je ne crois pas en un référendum miraculeux.


  • Peter Benoit Répondre

    5 décembre 2017

    Bon petit texte.  J'ajouterais ceci: "... à construire un vétable état francophone et laïc.".


    Je pense que l'expérience catalane va faire réfléchir plus d'un. 


  • François Gauthier Répondre

    5 décembre 2017

    Un pays à construire, EFFECTIVEMENT !


    C'était la vision du RIN (Rassemblement pour l'Indépendance Nationale) avant le PQ.


    C'était la vision des anciens du RIN qui se sont joints au PQ entre 1970 et 1976. Celle de Camille Laurin, Denis Lazure, Jean Garon, Jacques Parizeau, Jacques Léonard et tant d'autres. Les nouvaux venus au PQ (des carriéristes, gens qui veulent faire une belle carrière) ont progressivement tout saboté par ignorance, manque de préparation intellectuelle. Ils ont géré la province au lieu de construire le pays. Ils ont eu bons salaires, ont de bonnes retraites, ont voyagé, ont eu prestige et notoriété. 


    Mais ils ont tout raté l'essentiel. Pourquoi ? Parce qu'ils ont constamment été à la remorque de la propagande fédéraliste des médias au service du Canada. Ils ont été roulés dans la farine par les fédéralistes comme des saucisses. 


    Depuis longtemps je n'ai plus confiance dans le PQ. Les militants dans plusieurs comtés sont tout désolés mais sont soumis à un système de pensée qui les empêche d'exiger autre chose de leurs chefs. Ceux qui devraient nous montrer le chemin sont complètement égarés. Toujours en attente du grand jour, toujours en attente jusqu'à la mort totale de notre peuple.




  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    4 décembre 2017

    Au sujet de cette citation sur l'édification de l'État du Québec :


    « L'État devenait ce qu'il faisait »


    et on peut ajouter : « et se dressait contre l'État canadien »


    Une source :


    Sous la direction de Gérard Bergeron et Réjean Pelletier, L'État du Québec en devenir. Montréal: Les Éditions du Boréal Express, 1980, 413 pp. Livre téléchargeable !



    http://classiques.uqac.ca/contemporains/bergeron_gerard/Etat_Qc_en_devenir/Etat_Qc_en_devenir.html


    ,,,,


    L'erreur historique et gravement préjudiciable à la nation, fut d'avoir abandonné l'édification de l'État pour la quête d'un pays imaginaire.


    Pays qu'on obtiendrait suite à un référendum sans garantie d'effectivité ; suffit pas de prendre une décission il faut surtout la rendre effective sur notre territoire et la faire reconnaitre à l,international.


    Deux conditions essentielles pour en arriver à un changement de statut d'un État.


    JCPomerleau