Je ne sais pas si le Parti québécois augmente ou diminue ses chances de prendre le pouvoir en adoptant un programme aussi teinté à gauche que celui que Madame Marois propose.J'en doute.Une chose est certaine cependant: ce n'est pas avec un tel programme qu'un référendum sur la souveraineté pourra être gagné, ce que ne peuvent évidemment ignorer les dirigeants du Parti québécois.Je suis donc obligé d'en déduire que l'obtention de l'indépendance n'est plus le but principal du parti souverainiste.
Je me rends parfaitement compte que la "gauche" syndicale (ou plutôt corporatiste!), une fois de plus, voudra profiter d'une campagne référendaire pour améliorer le sort de ses membres, quelles qu'en soient les conséquences sur le résultat de la consultation populaire.
Rappelons-nous qu'avant le référendum de 1980 le gouvernement péquiste avait accordé au secteur public des augmentations salariales qu'il savait pertinemment ne pouvoir respecter. Je travaillais alors dans la fonction publique à Québec. Je sais que beaucoup de fonctionnaires n'ont jamais pardonné à M. Parizeau d'avoir repris d'une main ce qu'il avait donné de l'autre! Cette astuce n'a pas permis de gagner le référendum, mais bien de remporter l'élection de 1981! Mais le retour prolongé de Bourassa a ainsi été bien facilité.
En 1995, le gouvernement péquiste a de nouveau adopté une politique trop à gauche pour s'attirer les faveurs des syndicats, comme toujours beaucoup plus intéressés par ces avantages à court terme que par la souveraineté du Québec.La "Sainte alliance" Parizeau-Bouchard-Dumont a permis de limiter les dégâts, mais pas suffisamment pour remporter une victoire pourtant à portée de main.J'aurais aimé alors que le Parti québécois gouverne un peu plus au centre pour ratisser un peu plus large.Il fallait mieux faire comprendre que la vraie lutte gauche-droite ne devait intervenir qu'une fois l'indépendance obtenue.Il ne restait que quelques souverainistes mous de droite à convaincre....
Je suis un peu triste de voir que les leçons de 1980 et 1995 n'ont pas porté leurs fruits.Le seul élément "positif" actuellement, c'est le mépris de plus en plus fort affiché par le gouvernement Harper vis à vis de la langue française.
L' horizon souverainiste me semblait totalement bouché. Je vois une petite fenêtre qui s'entrouvre.Ce n'est pas le moment de la fermer par un rapprochement dans les programmes du Parti québécois et de Québec Solidaire, un parti beaucoup plus gauchiste que souverainiste! La lutte doit se faire avant tout pour la sauvegarde de la langue française.
Michel Gallay
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 février 2012Être à gauche, c'est être à gauche du Capital. Être à droite, c'est être à droite du Capital. L'un ou l'autre, vous restez dans le champ de vision du Capital et celui-ci se sert de vous parce que vous êtes assez naïf pour croire que la politique puisse être aussi dualiste. C'est le langage binaire de l'informatique qui commence à imprégner l'esprit humain.
Archives de Vigile Répondre
16 février 2012Et s'il y avait 15% des électeurs qui réclamaient la tenue d'un référendum pour ratifier la constitution canadienne ou la partition du West Island?
Est-ce que ce serait à gauche ou à droite?
Mais, de toute façon, on est loin de la coupe aux lèvres.
1 - Le PQ n'est pas au pouvoir.
2 - Il n'y a rien comme tel dans le programme du parti.
3 - Tout est encore assez vague. Il n'y a aucun projet de loi sur la table.
C'est comme les promesses de Legault. On verra.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
16 février 2012"trop à gauche" c'est une opinion, et ca veut presque rien dire. Qu'est-ce qui est "A gauche" dans le programme du PQ et auquel vous vous opposez mordicus?