La construction d’une politique de peur différenciée.

Le printemps érable sous un régime de peur.

À celles et ceux qui ont manifesté, la peur aux tripes et l’espérance au coeur.

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Les néo-libéraux ont toujours été clairs : l’État doit devenir minimal, ne gardant que sa fonction de maintien de la cohésion sociale au profit de l’oligarchie au pouvoir

Tant aux États-Unis, au Canada qu’au Québec, l’État a toujours utilisé un certain nombre d’institutions afin que la majorité des citoyens acceptent naturellement l’ordre social établi. La pérennité du système de discipline trouvait sa source principalement dans la peur instillée par la famille et les institutions dans la société civile. À l’occasion, l’État délaissait la carotte et donnait du bâton par le recours direct aux forces répressives (police, armée, agence privée de sécurité), pour renforcer la peur et maintenir ainsi ce consensus.

Se croyant à l’opposé des régimes politiques répressifs, les élites, dans nos sociétés néo-libérales et démocratiques, se sentent légitimées d’utiliser la peur pour se maintenir. L’État est l’instrument par lequel elles arrivent à leur fin; c’est l’État à la fois pouvoir législatif, organisateur des règles sociales dans lequel nous vivons et pouvoir exécutif, responsable du système institutionnel et répressif.
La politique de la peur se vit d’abord au quotidien et est perçue comme un élément inhérent des conditions normales de vie. Dans cet article, nous allons voir le fonctionnement du système judiciaire, pièce centrale du système de régulation sociale.
Au printemps 2012, le mouvement des étudiants contre la hausse des frais de scolarité a été un mouvement qui a su mener son combat sur le plan socio-politique. L’arrivée massive de militants et de sympathisants du mouvement de libération nationale, faisant cause commune avec leurs revendications économiques et sociales à donner encore plus d’ampleur à cette contestation.
Certes, le mouvement étudiant n’a pas voulu que leurs revendications soient influencées par la question nationale mais comme le disait Jacques Parizeau, il n’y avait guère de drapeaux du Canada dans leurs nombreuses manifestations. Sur le terrain, c’était encore plus clair, le mouvement provenait essentiellement des CEGEP et des universités francophones.
La cohésion sociale a été mise à mal et l’État a été obligé, sous la pression, de construire un politique de la peur plus efficace et donc encore plus intimidante. Son action mettait, cependant, en contradiction l’idée d’un État déclaré libéral et sa face cachée : une politique encore plus répressive s’attaquant aux libertés individuelles et collectives.
Sur ce plan, l’État a fonctionné, d’une part, par un ensemble de lois répressives (Loi 12, règlements municipaux, injonctions, etc.) et d’autre part, par une répression physique très violente contre celles et ceux qui osaient le défier. Au total, entre février et septembre 2012, plus de 3400 arrestations ont été effectuées par les forces de l’ordre.
Le printemps et l’été québécois furent donc une période, à la fois dure et exaltante.
Profitons de cette brève trêve, pour comprendre comment les oligarques, à l’intérieur du gouvernement Charest et aussi à l’extérieur, dans cette société inégale, ont mis en marche un processus de répression alors qu’ils prétendent que nous vivons tous dans un état de droit et de liberté.
Pendant des mois, l’État Charest a fonctionné essentiellement à la peur, se servant de la loi et de ses représentants pour traumatiser ceux qui apprenaient, dans l’action, jusqu’à quelles limites insoupçonnées, l’État libéral (dans les deux sens du terme) était prêt à se rendre : intégrité physique attaquée, intégrité psychologique agressée, libertés individuelles et collectives bafouées et collusion, au grand jour, de l’exécutif, du législatif, du judiciaire avec le quatrième pouvoir, les médias.
Nous allons voir comment un gouvernement peut instrumenter la peur. Elle peut être ressentie comme une menace lointaine ou imminente, selon le cas, mais le but recherché est toujours le même : revenir au conformisme politique et la cohésion sociale antérieure. Elle s’attaque autant à l’individu (peur de se mettre en danger physique, peur d’oblitérer son avenir, etc ) qu’aux groupes sociaux (peur de se faire infiltrer, peur de se marginaliser, peut de perdre du financement, etc.)
Il me semble que deux événements-phares ont caractérisé le recours de la peur pour que cette mobilisation sociale cesse. Le gouvernement Charest a utilisé deux autres modes de répression : la brutalité policière et la répression judiciaire. Chacun de ces modalités est représenté par un événement ou/ et une personne. La brutalité policière est symbolisée par les tirs de balles de plastique à Victoriaville et la collusion entre les élites et ses collaborateurs s’incarne dans l’arrestation et la détention pendant 6 jours et 5 nuits de Yalda Machouf-Khadir et dix autres personnes entre le 7 juin et le 12 juin 2012.
Victoriaville, le 4 mai, reste le symbole de ce pouvoir dominant qui s’attaque directement et délibérément, par les gaz irritants et les balles de plastique à l’intégrité physique et/ou psychologique des manifestants. Mais il n’y a pas seulement la répression policière; il y a aussi ce système d’interpénétrations entre policiers, procureurs et juges dont le pouvoir immense est une menace toujours présente et illustrée surtout par les amendes, les arrestations arbitraires et les détentions en prison.
J’ai élaboré dans un autre texte le piège brutal traficoté par les hauts-gradés de la SQ pour faire de Victoriaville une mise en scène qui provoquerait la peur.
Je veux maintenant regarder le traitement de Yalda Machouf- Khadir, suite surtout à son arrestation le 7 juin 2012. Pourquoi me pencher sur son cas ? Simplement, qu’étant donné qu’elle est la fille d’Amir Khadir, elle a eu le droit à un traitement spécial de la part des médias et de l’appareil judiciaire. Cette analyse nous en apprend beaucoup sur cette collusion à l’intérieur du système judiciaire.
D’abord nous ferons une chronologie du traitement judiciaire des accusations qui ont été portées contre cette jeune femme et d’autres étudiants.
1. Première comparution à la Cour Supérieure, chambre pénale et criminelle. Yalda Machouf-Khadir, suite à son arrestation le vendredi, 17 février, lors de l’occupation du CEGEP Vieux-Montréal, se présente, le 29 mars 2012 avec 28 autres étudiants pour répondre aux accusations d’attroupement illégal, méfait et entrave au travail des policiers. Les étudiants plaident tous non-coupables et sont libérés.
2. Deuxième comparution à la Cour Supérieure du Québec, chambre pénale et criminelle. Yalda Machouf-Khadir aurait participé au blocage du pont Jacques-Cartier le 21 mai; avec vingt autres manifestants, elle a été arrêtée et mise en détention jusqu’au lendemain. Le 22 mai 2012, devant le juge Jean- Pierre Boyer, avec une autre prévenue, Yalda Machouf-Khadir est accusée alors par voie sommaire et non criminelle comme les autres adultes incriminés. Dans son cas, la procédure et les conditions de libération devait refléter le caractère mineur du délit. Ce ne fut pas le cas. Elle plaide non coupable à un méfait de moins 5 000 $ lors du blocage du pont-Jacques-Cartier. Le juge la libère sur le champ avec des conditions sévères dont l’une consiste à se rapporter une fois par semaine au centre opérationnel sud du SPVM. La prochaine comparution est prévue le 20 juillet 2012.

3. Troisième comparution à la Cour Supérieure du Québec, chambre pénale et criminel le. Le 8 juin 2012, devant la juge Hélène V. Morin, elle est accusée de 11 nouveaux délits qui tournent autour de deux actions commises le 12 et 13 avril 2012.
a) Université de Montréal, 12 avril : introduction par infraction, déguisement dans le but de commettre un délit, méfait de plus 5 000 $, complot et voies de fait contre un policier : au total, 5 accusations.
b) Bureau de la circonscription de la ministre Line Beauchamp, 13 avril : introduction par effraction, méfaits de plus de 5 000 $, déguisement dans le but de commettre un délit, complot, et vol de –moins 5 000 $ : au total, 5 autres accusations.
c) Palais de justice de Montréal, 22 mai : agression contre une photographe du Journal de Montréal, Chantal Poirier.
Examinons de plus près le traitement judiciaire et médiatique des délits imputés à cette jeune femme et si ce traitement est différent dans d’autres situations.
Le 7 juin, les policiers du SPVM interviennent avec des mandats de perquisition et d’arrestation pour effectuer 8 perquisitions et 9 arrestations dans les secteurs Hochelaga, Longueuil et du Plateau Mont-Royal. L’opération a lieu à 6h. Plusieurs policiers se présentent au domicile du député Amir Khadir. Sa fille y demeure, avec son ami, Xavier Beauchamp. Quand ont-ils demandé les mandats ? Nous ne le savons pas. Logiquement, un juge ou un juge de paix aurait pu les émettre la veille, le 6 juin.
Pourquoi faire cette opération un jeudi, alors que les délits auraient été commis principalement le 12 et 13 avril 2012 ? Les hasards d’une enquête, sûrement pas !! L’opération se veut globale et dépasse les limites du SPVM. Cela demande une logistique. Le fait que le Grand Prix de Montréal se déroule du 8 au 10 juin, a sûrement contribué à faire cette opération le 7 juin. Mais nous soupçonnons d’autres motifs.

Une arrestation faite un jeudi, amène une probable comparution le 8 juin (vendredi après-midi) et une très forte probabilité que les accusés, encore innocents jusqu’à preuve du contraire, passent la fin de semaine à l’ombre. La juge Hélène V. Morin repoussera sa décision jusqu’au 12 juin, le mardi, en ordonnant sa libération avec des conditions strictes, une caution de 2 000 $ et un dépôt de 10 000 $.
Yalda Machouf-khadir et certains accusés passeront ainsi 5 nuits et 6 jours en détention.
Comparons, au même moment, ce traitement à celui d’une autre situation.
Trois semaines plutôt, l’escouade Marteau, arrête, le 16 et 17 mai, dans une opération d’envergure, 9 personnes dont Frank Zampino, ancien président de l’exécutif de la Ville de Montréal et l’entrepreneur Paolo Catania. Ils sont accusés de complot, abus de confiance et d’une fraude de plus 1 000 000 $, Catania est arrêté le 16 mai, dans l’après-midi et relâché le lendemain. Zampino est arrêté le matin, 17 mai 2012 et relâché.
Les deux sont libérés avec une assignation à comparaître qui surviendra finalement en mars 2013, dans un procès avec jury, sans enquête préliminaire. Une nuit pour des fraudeurs présumés dont ce Zampino qui a été le numéro 2, après Gérald Tremblay, entre 2002 et 2008 et président de l’exécutif de la ville de Montréal. Il représentait l’autorité face aux citoyens de Montréal.
En outre, le 7 juin, par un hasard, l’opération chez la famille Khadir à 6 h. se fera devant les médias. Comment ont-ils su que l’arrestation aurait lieu le 7 juin à 6h. ? Yalda Machouf-Khadir sortira de la maison, les mains menottées. Nous nous rappelons un scénario semblable, lors de l’arrestation du vieux patriarche Nicolo Rizzuto, parrain de la mafia, à 7h. 30, le 22 novembre 2006, à son domicile, menotté devant les caméras. Mais lui, il avait déjà un casier judiciaire bien rempli.
Les médias font leur travail, me direz-vous; encore faut-il qu’il le fasse bien. Plusieurs médias, devant l’imbroglio entre les accusations et les accusés laisseront entendre que la jeune femme « pourrait faire partie des jeunes qui auraient lances des bombes fumigènes, le 12 mai 2012.
Pourtant déjà, quatre jeunes gens avaient comparu pour ce délit devant le juge Jean-Pierre Boyer à la fin de mai 2012, après avoir passé quelques jours en détention, le dernier recouvrant sa liberté après 14 jours de prison. Ces quatre étudiants étaient accusés de complot, méfait et « d’incitation à craindre des actes terroristes ». Cette dernière inculpation plutôt bizarre démontrait que le système judiciaire était prêt à hausser sa capacité de faire peur tant chez les manifestants que le public en général.
En outre, le 12 juin, le Journal de Québec fait la une avec une affiche retrouvée chez les Khadir. L’affiche est une parodie d’un tableau d’Eugène Delacroix dans lequel nous retrouvons un Khadir armé et un Charest mort à demi-nu. Ce poster avait été publié en 2010 par un groupe rock, Mise en demeure, et faisait partie de leur campagne publicitaire.
Lors de la perquisition, les policiers ont noté cet élément sans l’amener avec eux. Cinq jours plus tard, ce poster se retrouve en première page du Journal de Québec, tendant d‘associer Amir Khadir avec la violence armée. Il est certain que des policiers du SPVM ont coulé cette information à des journalistes. Le titre du Journal de Québec permet alors aux ministres libéraux de condamner le député de Québec Solidaire pour garder une telle affiche qui prône la violence.
Revenons à l’arrestation du 7 juin. Alors que les accusations portent sur des événements survenus le 12 et 13 avril, le SPVM attendra, presque deux mois pour commander l’opération. Ils veulent, à la veille du Grand Prix, intimider tous les manifestants qui veulent se rendre au Grand Prix. Ils utiliseront même le profilage pour faire plusieurs dizaines d’arrestations préventives.
Globalement, dans le traitement judiciaire de ces affaires, les deux juges qui seront les plus impliqués seront Jean-Pierre Boyer et Hélène V. Morin, juges nommés le même jour, le 28 septembre 2005 dans le district de Montréal, par le gouvernement Charest. N’oublions que dans le Rapport de la Commission Bastarache sur la nomination des juges, nous retrouvons la conclusion suivante : « la commission estime toutefois que le processus de nomination des juges est perméable à des influences de toutes sortes et formule 46 recommandations pour corriger la situation ».
Au cours du conflit, le gouvernement utilise beaucoup l’escouade anti-émeute de la SQ, même à Montréal. Pendant ce temps, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil fait adopter en troisième lecture, le 22 mai 2012, le projet de loi 31 qui permettait, en levant le moratoire sur les villes dont la population est moins de 100,000 habitants et qui ne font pas partie d’une communauté urbaine, le possible démantèlement de 11 corps municipaux de policiers au profit de la SQ et du syndicat des policiers et policières de la SQ.
Le 20 juillet 2012, Yalda Machouf- Khader , avec plus de 50 accusés passent en cour. Elle doit y retourner le 19 octobre 2012
À cette date, la jeune femme fait face à dix inculpations qui touchent les événements du 12 et 13 avril. L’acte d’accusation ne mentionne plus le blocus du pont Jacques-Cartier et l’agression contre Chantal Poirier, photographe au Journal de Montréal.
Cette saga judiciaire va se continuer dans les prochains mois. Que conclure ?
D’abord, les rapports de domination par la construction de la peur deviennent centraux dans notre société. Si les rapports d’exploitation restent toujours présents, l’État modernise sa capacité à faire peur.
Le travail, en tant valeur fondamentale dans nos sociétés dites méritocratiques, nous permet de comprendre que les milieux de travail soient toujours soumis à l’arbitraire des forces du marché et de l’autorité patronale. Encore aujourd’hui, malgré que certaines institutions se soient affaiblies (famille et Église), les milieux de travail, marqués encore plus par l’atomisation des individus, sont encore des lieux de "confortation" des élites au pouvoir.
La domination qui s’exerce dans nos sociétés jusque dans ses recoins les plus intimes, s’explique par le truchement de l’État devenu l’instrument privilégié du maintien de l’inégalité sociale. Punir des conduites souvent décrites comme déviantes, n’est-ce pas l’un des rôles de l’État ? Les néo-libéraux ont toujours été clairs : l’État doit devenir minimal, ne gardant que sa fonction de maintien de la cohésion sociale au profit de l’oligarchie au pouvoir.
Ensuite, les élites définissent un nombre de menaces; choisissant certaines plutôt que d’autres pour ensuite les inculquer dans la société. Par exemple, l’atteinte à l’ordre par des mouvements sociaux est souvent vécue par le pouvoir comme un acte intolérable et qui doit être puni sévèrement alors que la fraude dans le domaine commercial va souvent entraîner la clémence des tribunaux. L’État établit donc une hiérarchie des dangers et des groupes menacés.
En 2011, la Commission de la santé et sécurité au travail mettait à mal la perception commune que le métier de policier était extrêmement dangereux et que l’État se devait de les compenser par rapport à d’autres travailleurs. Or le taux de mortalité, en 2010-2011, au Québec en fonction du métier exercé touchait davantage les camionneurs, les métiers de la construction (tuyauteurs, électriciens, plombiers); les policiers se retrouvant au bas de l’échelle de cette liste.
Selon nous, le sentiment de peur fait partie intégrante du fonctionnement de la sphère politique. Chaque société doit faire face à cette construction de la peur. Certaines collectivités peuvent l’affronter de façon plus efficace que d’autres, ce qui pousse alors l’État à trouver d’autres modalités.
L’ordre social au Québec doit affronter des forces, en nombre et intensité, que l’on ne rencontre pas au Canada et aux États-Unis. La conjonction entre le mouvement étudiant, les groupes sociaux et syndicaux et le mouvement d’émancipation nationale exige de la part de l’État néo-libéral québécois, de mettre en place et de construire une politique de peur différenciée pour maintenir cette cohésion sociale bâtie pour son avantage et celui de ses alliés.
Le traitement judiciaire et médiatique du dossier Yalda Machouf-Khadir prouve hors de tout doute que ce traitement s’est voulu exemplaire pour que d’autres sachent en tirer des leçons.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2013

    @Francis Déry :
    Pour faire suite à votre commentaire,
    Tout d'abord, vous aurez compris que j'ai soumis ces vidéos plus pour leur contenu audio-visuel que pour la qualité de la description, qui est toujours soumise à la discrétion de la personne qui publie. Mon intention première n'était que de partager un seul de ces vidéos, mais puisqu'ils étaient en quelque sorte complémentaires l'un de l'autre concernant le même événement, je les ai partagés les deux.
    Concernant ce mouvement, je m'y suis largement intéressé depuis deux ans, et je peux affirmer qu'il est également très actif ici-même au Canada et au Québec. Les figures les plus connues au Canada anglais sont Robert Menard et Dean Clifford tandis qu'ici au Québec Jacques-Antoine Normandin est un pionnier dans ce domaine, ainsi que Ghyslaine Lanctôt, ancienne médecin auteure du livre "La mafia médicale" en 1994 (tapez ces noms sur YouTube pour accéder à leur matériel). J'ai moi-même travaillé à produire une version traduite des théories amenées par Clifford et de développer le concept à la réalité du Québec à travers 2 vidéos, mais je recommande surtout le plus récent car il est plus à jour, http://particitoyenduquebec.blogspot.com/2013/01/la-loi-le-gouvernement-et-vous.html. Il faut savoir qu'au final, même si le Code Civil semble avoir préséance au Québec, celui-ci ne fait en réalité que "établi(r), en termes exprès ou de façon implicite, le droit commun" (Disposition préliminaire du Code Civil), donc les mêmes principes s'appliquent au Québec comme au reste du Canada.
    De plus, il y avait aussi sur YouTube 2 vidéos concernant ces concepts légaux se déroulant à Laval et qui donnait une démonstration pratique de ces concepts mis en application, grâce à une histoire de médaille de chien, mais malheureusement ces vidéos semblent introuvables maintenant, si ce n'est de la copie que j'ai intégrée dans mon premier film sur le sujet, et que vous pourrez donc trouver à partir de 4:29 dans le vidéo qui figure sur la page http://particitoyenduquebec.blogspot.ca/2011/09/la-loi-commune-et-la-souverainete_14.html.
    "Bien sûr, si un peuple se lève en masse, il peut se créer un tel droit."
    Absolument, et c'est ce type de scénario que je décris comme processus potentiel d'accession à l'indépendance du Québec (particulièrement dans le cadre de l'implantation d'une démocratie directe) à travers quelques commentaires que j'ai laissé récemment sur quelques articles de Vigile, mais particulièrement ici http://www.vigile.net/Pierre-Falardeau-avait-bien-raison. Sachant que les révolutions se font souvent qu'avec seulement 5% de la population qui y participe activement, une désaffection du système canadien en masse d'une part significative de la population du Québec serait propice à sonner le glas des institutions coloniales.
    Finalement, dans le même ordre d'idée, je pense que ce serait une bonne chose que je termine ce commentaire en reprenant une partie d'un ancien commentaire fait à cet article paru il y a 2 ans sur Vigile http://www.vigile.net/Aupres-de-qui-le-Quebec-est-il, citation elle-même tirée d'un article de Nicolas Beaudin, et qui va comme suit :
    Source : http://centpapiers.com/la-dictature-au-canada-et-au-quebec/
    "La dictature au Canada et au Québec
    Nicolas Beaudin - 5 février 2011
    Pour ceux et celles qui croient encore que nous vivons en démocratie, dans cet article je présenterai les preuves de cette illusion. Nous verrons que le système politique québécois est illégal, que les systèmes judiciaires du Canada et du Québec sont illégaux, que le système bancaire canadien, la TPS et l’impôt canadien sont illégaux et que la SQ et les polices municipales sont illégales. Quand nos politiciens ne respectent pas la Constitution de leur pays, alors nous sommes en dictature.
    Tout d’abord il est important de comprendre que la Constitution d’un pays est La loi des lois, c’est-à-dire que toutes les lois qui sont votées par les pouvoirs législatifs doivent être en accord avec la Constitution du pays, sinon elles sont inconstitutionnelles, donc illégales. La Constitution présentement en vigueur au Canada est l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique de 1867. Or, il est très clairement indiqué à l’article 71 de cette constitution que : « Il y aura, pour Québec, une législature composée du lieutenant-gouverneur et de deux chambres appelées le conseil législatif de Québec et l’assemblée législative de Québec. » Comme nous le savons, depuis 1968 l’assemblée législative est devenue l’assemblée nationale et le conseil législatif a été abolit, certains affirmeront qu’il était permis de changer la constitution des provinces selon l’article 92(1), ce qui est vrai, « sauf les dispositions relatives à la charge de lieutenant-gouverneur », or la disposition relative à la charge de lieutenant-gouverneur décrite à l’article 72, qui lui assigne de nommer les membres du conseil législatif, a donc elle aussi été abolie en contrevenant à l’article 92(1) de la Constitution. Ceci démontre que le système politique québécois ne respecte plus la Constitution canadienne depuis 1968 avec le mensonge et la complicité de nos élus. Ce qui en découle est que toutes les lois du Québec et des municipalités (qui sont assujetties à une loi du Québec) sont illégales. Tous nos élus, sauf au fédéral, sont donc illégaux et criminels par le fait même. On voit présentement que la corruption est très répandue dans le monde politique, en fait le système est corrompu dans son principe même et touche tous les élus provinciaux et municipaux sans exception. Ce n’est pas Québec solidaire plus que les autres qui va dénoncer ça. Il en découle aussi qu’une grande partie du système judiciaire québécois est illégale, car tous les juges nommés par le ministre de la justice du Québec sont illégaux, ainsi que toutes les décisions qui se basent sur des lois ou de la jurisprudence québécoises.
    Concernant le système judiciaire canadien, ce qui explique son illégalité est que les juges proviennent du conseil canadien de la magistrature et du conseil de la magistrature du Québec, alors que le Gouverneur-Général est supposé choisir ses propres juges sans séparation des pouvoirs. Le pouvoir judiciaire n’est pas une institution indépendante du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, il appartient à la Reine par son représentant le Gouverneur-Général. Pourtant les juges sont choisis par le ministre de la justice à l’intérieur des choix offerts par le conseil de la magistrature du Canada ou du Québec, contrevenant ainsi à l’article 96 de la constitution.
    Maintenant examinons le système bancaire canadien. Ce système fonctionne comme celui des États-Unis et de plusieurs pays dans le monde. Il est la cause de la pauvreté et des guerres artificiellement créées dans le monde, ce qui permet l’exploitation, la famine et la misère sous toutes ses formes. Tout d’abord il est important de souligner l’article 91 de la Constitution qui établit les pouvoirs exclusifs du gouvernement fédéral. L’article 91(29) stipule que les pouvoirs législatifs du gouvernement fédéral ne peuvent en aucun cas tomber dans la catégorie des matières d’une nature locale ou privée. Il lui est donc interdit de transférer ses pouvoirs.
    L’article 91(15) énonce le pouvoir législatifs exclusif du fédéral concernant ceci : « Les banques, l’incorporation des banques et l’émission du papier-monnaie. » Ceci signifie que c’est lui qui fait les lois concernant l’émission de l’argent en circulation dans le pays, donc la masse monétaire. Ce qui est une fraude, car le gouvernement fédéral a donné le pouvoir d’émettre l’argent en circulation à une institution privée, la Banque du Canada (qui décide donc les politiques monétaires et la quantité d’argent émise), et il lui emprunte une partie de cet argent avec intérêt. Un pouvoir exclusif du fédéral a donc été transféré à une institution privée à l’encontre de l’article 91(29) de la Constitution. On pourrait prétendre que le pouvoir du fédéral est de faire des lois concernant les sujets énumérés à l’article 91, donc qu’il peut faire une loi qui donnerait le droit à une institution privée d’émettre l’argent en circulation. Mais même dans cette optique le système bancaire canadien serait illégal, car en faisant cela le gouvernement cause un préjudice aux citoyens canadiens étant donné qu’il crée artificiellement une dette, alors que s’il émettait lui-même l’argent en circulation il n’aurait pas de dette. De plus, il perd le contrôle sur les politiques monétaires. Le fait de permettre à une Banque privée d’émettre l’argent en circulation contrevient donc au préambule de l’article 91 qui stipule « de faire des lois pour la paix, l’ordre et le bon gouvernement du Canada ».
    Certains diront que la Banque du Canada est publique comme c’est inscrit dans sa charte. Je ne m’intéresse pas aux fausses théories, mais plutôt à la réalité concrète, à la pratique véritable. Si la Banque du Canada était publique, alors le gouvernement n’aurait pas de dette, car comme le prônaient les créditistes, s’il avait besoin d’argent il en émettrait plus, plutôt que de l’emprunter à une banque privée (sous forme de dette et avec des intérêts), ce qui ne causerait pas plus d’inflation, car que l’argent soit émis par une banque privée ou le gouvernement, la quantité émise serait la même. Je vous assure que si j’avais le pouvoir d’imprimer l’argent, je n’aurais aucune dette. La Banque du Canada est donc privée dans les faits, ce qui est corroboré par le bottin téléphonique qui inscrit la Banque du Canada dans les pages blanches sous la rubrique « affaire » et non dans les pages bleues des organismes gouvernementaux. De plus, sur le site officiel de la Banque du Canada on peut constater que tous les membres du C.A. proviennent tous et toutes du privé et ils n’ont aucun compte à rendre au gouvernement. Il est d’ailleurs écrit dans les Statuts et Règlements que « le seul représentant du gouvernement est le sous-ministre des finances et n’a pas droit de vote ».
    « Fait intéressant, le principal actionnaire de la Banque du Canada (à 95%) est la Réserve Fédéral, la banque centrale des USA, qui est aussi un cartel de banques privées. Selon le chercheur Eustache Mullins : « Tout l’Empire Rockefeller fut financé par les Rothschild. Aujourd’hui, les Rothschild sont propriétaires d’environ 53% de la Banque fédérale de réserve des États-Unis » Les principaux actionnaires de la Réserve Fédéral américaine (et donc de la Banque du Canada) sont : Rothschild (Banque de Berlin), Rothschild (Banque d’Angleterre), Frères Lazard (Banque de Paris), Israël Moses Seiff (Banque d’Italie), Warburg (Banque de Hambourg et d’Amsterdam), Kuhn Loeb (Banque de New York), Chase Manhattan (Banque de New York), Goldman Sachs (Banque de New York). »[1]
    (...)
    Concernant l’impôt fédéral et la TPS, ils sont illégaux selon l’article 92(2) de la Constitution qui stipule que la taxation directe est un pouvoir EXCLUSIF aux provinces. L’impôt provincial et la TVQ sont aussi illégaux, car comme expliqué plus haut, tout le système politique québécois est illégal. Ce qui signifie que la SQ et toutes les polices municipales sont illégales, non seulement parce que le système politique québécois est criminel, mais aussi parce que la police est un pouvoir EXCLUSIF au fédéral, car revient au fédéral tout pouvoir qui n’est pas nommé nulle part dans la Constitution, selon l’article 91(29)."
    - Fin de la citation
    Partant de là, de tout çà, je me demande ce que font encore les Québécois à payer taxes et impôts aux divers paliers de gouvernements vu leur nature illégale et criminelle (et de surcroit avec les liens de plus en plus démontrés avec le crime organisé "classique"), renforçant ainsi l'institution canadienne dont ils disent pourtant vouloir se libérer.
    Il a été question de "limite des psychologies" et de "changement de paradigmes" récemment sur Vigile, je crois en effet qu'il est temps pour les québécois, et particulièrement pour les souverainistes, de commencer à réfléchir différemment et de réaliser que les principales barrières qui nous empêchent de progresser vers notre projet de pays se trouvent principalement dans nos têtes.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2013

    Je crois que le terme néo-fascisme autoritaire peut s’appliquer assez bien à la gouvernance néoconservatrice. Ils se perçoivent comme parfaits, d’où la discrimination de tous les autres possibles.
    La crise québécoise, provoquée en grande partie par le gouvernement Charest aura été truffée d’abus de pouvoir inacceptables. Nous avons vécu une campagne de propagande savamment orchestrée, n’ayant pas totalement fonctionné pour le principal intéressé, Jean Charest, ayant perdu les élections et son poste.
    C’est une page très laide de notre histoire!

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2013

    Jean Charest a toujours été un conservateur dans l’âme, rapatrié au Québec pour servir les intérêts conservateurs de quelques oligarques bien en vue.
    Les ultras libéraux ou les néo conservateurs, c’est la même chose.
    Lorsque Jean Charest a quitté ses fonctions de ministre à Ottawa, en revenant à la politique québécoise provinciale, il a nommé plusieurs proches, des conservateurs à différents postes au Québec.
    Je n’ai jamais eu confiance en Jean Charest, l’homme politique que j’ai toujours perçu comme étant un imposteur sous une étiquette libérale.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2013

    (Sovereign, freeman arrest a treasonous judge and seize court http://www.youtube.com/watch?v=HsgX... et JUDGE ARRESTED FOR TREASON by "WE THE PEOPLE" in his court http://www.youtube.com/watch?v=NMRU...).
    L'explicatif de la première vidéo tombe trop dans le délire conspirationniste.
    Mais pour ce qui de l'Admiralty Law (droit corporatif) versus Common Law (loi des gens ordinaires), j'ai déjà lu de magnifiques provenant de personnes reliées ou inspirant des activistes et miliciens (sens complet du mot "militant") aux États-Unis. Ils s'en servaient pour refuser de remplir leur rapport d'impôt au Internal Revenue Service.
    De même qu'ils refusaient l'autorité d'une cour si le drapeau américain était encadré par un cordon doré (signification d'autorité militaire). Et que l'accusation ne pouvait tenir si pendant l'arrestation, on ne pouvait montrer la loi enfreinte sur demande.
    Il y a eu des confrontations avec le IRS Criminal Investigation Division, suivies d'arrestations, voire des morts. Je ne sais qu'en penser.

    Pour affirmer de tels droits, il faut une bonne dose de courage et accepter de passer pour un dément et/ou un quérulent.
    Bien sûr, si un peuple se lève en masse, il peut se créer un tel droit. Cela me fait penser au mouvement populiste russe Narodnaya volya (volonté/liberté du peuple) et son ancêtre Zemlya i volya (Terre et Liberté/Volonté) qui ont inspiré le Parti Populiste Américain de la fin du XIXe siècle.
    http://projects.vassar.edu/1896/populists.html
    Un nouveau parti populiste est apparue en 2009 aux États-Unis :
    http://en.wikipedia.org/wiki/American_Populist_Party
    Il semble fondé sur la notion légale de la Personne et du genre de code de loi pour la régir. Mais le site web est déjà mort.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2013

    « Le 20 juillet 2012, Yalda Machouf- Khader , avec plus de 50 accusés passent en cour. » — Jean Archambault
    Je prierais l'auteur et/ou vigile de corriger cette grossière erreur, merci!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2013

    Excellent texte M. Archambault. Je trouve qu'il fait une suite excellente à un de mes anciens articles intitulé "L’état du Droit dans un soi-disant État de Droit - (Se) protéger et (se) servir" (http://www.vigile.net/L-etat-du-Droit-dans-un-soi-disant) au point où j'aimerais le recopier sur mon blog si vous m'en donnez la permission.
    @Francis Robillard : Ce que vous décrivez ressemble beaucoup à ce que l'on voit dans ces 2 vidéos, où un citoyen de Grande-Bretagne obtient de la police qu'elle arrête un juge en plein tribunal pour cause de haute trahison et outrage au tribunal (Sovereign, freeman arrest a treasonous judge and seize court http://www.youtube.com/watch?v=HsgXWPRbKQE et JUDGE ARRESTED FOR TREASON by "WE THE PEOPLE" in his court http://www.youtube.com/watch?v=NMRUBlaS_qk).

  • Jean Archambault Répondre

    4 février 2013

    À l'éditeur,
    Je m'aperçois que vous avez sur-titré mon analyse: La dérive fasciste du gouvernement Charest. Or mon commentaire n'utilise jamais ce qualificatif pour décrire le gouvernement Charest. Je dois même dire que j'ai fais attention pour ne pas employer ce mot car il décrit une autre réalité politique. Le fascisme est un régime politique particulier qui exclut toute représentation politique autre que lui. De plus, l'État fasciste est à l'opposé d'un État néo-libéral. J'aurais simplement parlé d'un État autoritaire. Je sais que votre travail d'éditeur est difficile; mais il faut faire attention de ne pas trahir la pensée d'un auteur en employant un qualificatif hautement problématique.
    Merci
    Jean Archambault

  • Christian Archambault Répondre

    4 février 2013

    Très bon article. Toutefois, je trouve toujours dommage que l'on réfère à cet épisode sous le nom de "printemps érable" évidemment en référence au soi-disant "printemps arabe" ce qui n'est pas du tout un compliment vu le fait qu'il n'a jamais s'agit de révolte populaire mais bien l'action de mercenaires stipendiés par l'empire américano-sioniste dans le but de déstabiliser la région.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2013

    Excellent texte,
    Il est juste malheureux que l'élection de 2012 n'ait reporté qu'un autre parti de l'orthodoxie libéral, le PQ dans un semi-pouvoir (qu'ils soient minoritaire ou non), qui se dit "social-démocrate", mais qui se conforme à toutes les prérogatives d'un notre État confisqué par le système et les nominations partisanes canadian qui gangrènent notre démocratie pour n'en faire qu'un système de représentation ayant notre petite oligarchie de canadien-français tenant leurs pouvoirs et leurs privilèges au dépend des partisans du PQ et de l'ensemble des québécois.
    Les oligarques libéraux sont une Mercedes blanche qui n'arrête pour personne, tel un justicier de l'infâmie écrasant tout les passants pour gagner une course contre le temps (le temps c'est de l'argent) au dépend de tous. Il faudra bien un jour que le peuple québécois puisse récuser tant les élus, les juges ou autres fonctionnaires pour délit de collusion ou d'abus de pouvoir. Ce devrait être un droit que seul le peuple puisse détenir et ou aucun politicien, juge ou fonctionnaire puisse en déterminer les modalités.