La venue de Pierre Karl Péladeau

Le PQ vivra une période bousculante

Les «chercheurs de pensions» doivent s'inquiéter

Chronique de Jean-Jacques Nantel

La venue de Pierre Karl Péladeau vient de changer la donne au Parti Québécois, car il est évident que le bonhomme n’est pas venu en politique pour acquérir du pouvoir ou pour obtenir une pension, comme les chefs actuels du parti, mais pour faire l’indépendance.
Il est également évident que PKP, qui a toujours été capitaine sur son navire, va chercher à devenir calife à la place du calife et qu’en conséquence, il menace directement Pauline Marois. En fait, c’est toute la petite stratégie des chercheurs de pensions du PQ qui est maintenant remise en question.
Alors que l’aile électoraliste du parti avait réussi à expulser les ¨faiseux de troubles¨ de l’aile souverainiste (Jacques Parizeau, Jean-Martin Aussant, Pierre Curzi, etc.), voilà qu’elle a été obligée, pour des raisons bassement électoralistes, d’accueillir dans le parti un leader autour duquel vont se coaliser les vrais souverainistes.
Dès sa première intervention politique, PKP a montré ses couleurs en déclarant que la souveraineté serait avantageuse pour le Québec. En parlant aussi favorablement du projet, cet homme d’affaires au talent reconnu a signalé qu’il allait éventuellement remiser au placard la stratégie de poltrons du PQ actuel; une stratégie qui consiste à empêcher toute progression de l’option en évitant d’en faire une promotion active de manière à permettre à nos chefs de déclarer, au soir d’une victoire électorale, qu¨on n’a pas le pourcentage pour faire un référendum¨.
Sous des dehors amicaux, les couteaux vont donc voler bas au PQ au cours des prochains mois et tout va se réorganiser de l’intérieur.
Reste à savoir si Pauline Marois, qui est une tacticienne hors pair, parviendra à pelure-de-bananiser PKP pour ensuite l’éjecter. Si elle y parvient, le Québec va continuer à s’enfoncer dans le marasme et à patauger dans le pessimisme et le défaitisme.
Si, par contre, PKP gagne, il refera l’unité des forces souverainistes (ce que Marois a réussi à éviter); il recommencera à parler en bien de la souveraineté et il fera un référendum (qu’il gagnera puisque le Québec est prêt).
En posant un geste aussi patriotique et désintéressé (qui va en fait lui coûter beaucoup d'argent), PKP pourrait bien tout changer.
Si l’histoire est si imprévisible, c’est parce que les êtres humains finissent toujours par réagir!
Jean-Jacques Nantel, ing.


Laissez un commentaire



10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mars 2014

    @M. Nantel
    Jusqu'ici, j'ai toujours apprécié vos pensées exprimées sur Vigile. Vos petites vidéos sont incomparables. Cependant, cette fois-ci, j'y mets un gros bémol. Pauline Marois, que j'ai souvent dénigré, a, je crois, récemment, démontré une habileté hors du commun, une vraie leader. Plusieurs nominations faites récemment l'ont démontré. Nous savons aussi qu'elle a une forte personnalité...ainsi que Pierre-Karl. Pourquoi jouez-vous les oiseaux de malheur en diabolisant cette relation politique avant que quelque accrochage ne se produise? C'est vrai que c'est possible qu'il y ait éventuellement accrochage mais, SVP, ne pas noircir avant le temps venu, si jamais il vient. Pourquoi ces deux fortes personnalités ne pourraient-elles pas travailler ensemble? Ne sombrez pas dans la position du petit canadien-français négatif, pourtant notre marque de commerce démontrée depuis des lustres.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2014

    Vous avez raison de dire qu'un seul homme peut changer l'histoire. Sans Parizeau je doute qu'il y ait eu un référendum en 1995.
    @ Émilie B.
    Permettez-moi d'être en total désaccord avec vous. M.Nantel n'est pas en accord avec la stratégie et la direction actuelle du PQ, mais on ne peut absolument pas douter de sa foi indépendantiste. Je vous invite à visionner sa série d'une vingtaine de vidéos qu'il a lui-même produits sur l'indépendance et l'histoire du Québec sous l'angle géopolitique.
    Si tous les immigrants et les jeunes de souches avaient l'obligation de visionner ses vidéos, l'indépendance serait dans la poche. Un de ses arguments, que je fais miens, est que les immigrants auraient eux aussi tout avantage à voter oui à l'indépendance puisque l'exploitation et la discrimination qu'assène le Canada au Québec s'appliquent sur une base territoriale plutôt qu'une base raciale. (Encore faut il qu'ils le sachent eux qui sont captifs de la désinformation chronique de la Gâzette et du Suburban du savoureux hurluberlu Beryl Wajman).
    Il démontre aussi l'escroquerie de la péréquation et fait la démonstration qu'il serait payant de faire l'indépendance. En somme, il apporte des arguments qui sont à même de convaincre des clientèles aujourd'hui hostiles au projet de libération que sont les nouveaux arrivants, certains jeunes et les de souches peureux mais pragmatiques. Ce monsieur est plus qu'utile dans le débat.
    Selon moi, on ne peut en aucun cas le qualifier de troll.
    Allez voir ça, y a plusieurs heures de travail et vous apprécierez sûrement:
    http://youtu.be/Ebj4SM7W0hw

  • François Ricard Répondre

    11 mars 2014

    M. Nantel, aussi bien à cause de vos connaissance que de vos convictions indépendantistes, voua avez beaucoup à offrir à notre mouvement vers l'indépendance.
    Par ailleurs, bien qu'en n'en connaissant pas la cause, légitime ou pas, votre haine pour Mme Marois ne vous sert pas et ne sert pas notre mouvement vers l'indépendance.
    je me souviens, même au tout début, René Lévesque ne recevait pas l'accolade de tous au sein du PQ. Par ailleurs, la gauche, la droite, le centre se sont tous ralliés pour nous donner le premier gouvernement péquiste. Qui dura neuf ans. Qui nous donna des moyens qui nous servent encore aujourd'hui. En nous ralliant tous, derrière Mme Marois et un PQ qui a changé énormément depuis les derniers mois, possiblement pourrons-nous faire le pas décisif. Ensemble.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    11 mars 2014

    On respire par le nez Émilie B., l’homme a droit à son opinion, et ça n’en fait pas un troll pour autant.
    Cela dit monsieur Nantel, votre jugement est un peu sévère. C’est Marois qui a laissé passé PKP, rappelez-vous.
    L'image suivante en dit long: le père avait le nez dans les affaires 24 heures sur 24 alors que déjà à l'époque, son fils était prêt à s'ouvrir à d'autres horizons. Il a fait ses devoirs depuis, peut-être est-il temps pour lui de promouvoir à une cause plus inspirante.

    Le PQ a sommes toutes, bien fait au cours des derniers mois. Certes, le PQ s’est tiré dans les pieds à plus d’une reprise, mais le discours souverainiste est revenu sur la table. Comme vous le mentionnez, PKP n’a pas hésité à mettre carte sur table: il veut faire du Québec un pays.
    Cela écrit, tout n’est jamais aussi noir ou blanc qu’il y parait, surtout dans le monde inculte de la politique.
    Cette lancée de PKP sur l’arène politique est pour le moins étonnante. Ce dernier aurait pu faire la promotion de l’indépendance du Québec bien avant (et mieux qu'en se lancant en politique). Il aurait également pu s’associer à d’autres hommes et femmes d’affaires pour promouvoir l’indépendance et le PQ pendant les présentes élections. Il a choisi plutôt de se lancer dans l’arène politique et porter son flanc directement à la critique.
    Car son flanc est à découvert. Éthique d’affaires, lock-out de ses employés, influence indue de l’État, conflit d’intérêts, etc. Et que dire de la mauvaise presse que les journalistes sont en train de faire à PKP ?
    Chose certaine, l’entrée de PKP sur la scène politique est intrigante...Je ne l’ai jamais entendu parler avant hier de son désir de créer un pays. Quelque chose m’échappe.
    Depuis la trahison des Bouchard, Johnson, Bachand, Legault, Rousseau,etc., je reste sceptique sur l’engagement véritable des indépendantistes du PQ.
    Mais dans les circonstances, ai-je le choix que d’appuyer le PQ ? La réponse est: NON.

    Paraitrait-il que des hommes comme Bizz (du groupe Loco Locass) auraient eu raison de PKP qui, à force d'arguments convaincants, seraient finalement parvenus à le convaincre d'embarquer dans la galère souverainiste.
    Je laisse la chance au coureur.
    Nous n’avons pas d’autres options. Ce n’est ni QS, ni Option nationale et encore moins le PLQ qui sont actuellement des alternatives valables au PQ.
    Enfin, je souhaite que PKP puisse passer au travers des élections sans trop de heurts, il ne semble pas la trouver facile et connaissant la hargne et le cynisme des journalistes, ca ne doit pas l'être.
    ___
    Le PQ sera passé au peigne fin une fois majoritaire. Je serai là pour m’en assurer.
    D’ici là, je m’accorde avec d’autres commentateurs, le PQ doit aller chercher la plus forte majorité possible.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2014

    Pourquoi ne pas adopter un point de vue un peu plus emballant et considérer le recrutement de PKP par Mme Marois comme un coup de maître ?
    Après toutes les années que Mme Marois a consacrées au PQ et malgré tous ses faux pas, on ne peut douter, à moins d'être malveillant, de son désir de voir le Québec devenir un pays. Ainsi, peut-on penser qu'elle a vu en PKP un allié hors du commun et un successeur à qui elle souhaiterait remettre les rênes du gouvernement au moment de sa retraite.
    Quoi qu'il en soit, PKP est maintenant avec nous et il ne faut pas bouder notre immense plaisir.

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    11 mars 2014

    Bonjour Émilie B.,
    Ben non, dans mon article, je ne dis pas que Pauline Marois est une moins que rien mais que, tout au contraire, il s'agit d'une tacticienne hors pair.
    Je dis par contre - et ça, c'est une conviction totale - qu'elle a peur de faire la souveraineté et que c'est pour cela qu'elle n'en fait jamais la promotion enthousiaste. Je concède qu'elle se déclare souvent souverainiste avec des trémolos dans la voix, mais cela s'arrête toujours là. Elle cache la souveraineté. Elle refuse de faire la réunion des forces souverainistes comme on le lui a tous expressément demandé. Etc.
    Pour ce qui est de la femme elle-même, je n'ai rien contre elle puisque, à l'évidence, elle a tout réussi dans sa vie (études, mariage, famille, enfants, fortune, multiples élections dans son comté, gestion de nombreux ministères, etc.). Mais tout simplement, cette haute fonctionnaire dans l'âme a atteint son niveau d'incompétence et n'a pas l'étoffe ou le cran pour faire l'indépendance.
    Or, le PQ a été fondé pour réaliser l'indépendance; pas pour faire de la minable petite gouvernance provincialiste ou pour faire des records (ex: être la première femme première ministre du Québec)...
    Le but, c'est l'indépendance, pas l'élection du PQ!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2014

    Peut être que M.Nantel a peur que Françoise recule.
    Françoise la plus grosse arnaque politique du Québec avec la constitution du canada.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2014

    Quelle mauvaise analyse de la situation. À vous lire Mme Marois est une moins que rien.
    Ça suffit là.
    Message à Vigile
    J'espère que vous allez comprendre que ce monsieur est un Troll. Depuis le temps qui dit des niaiseries, me semble que c'est facile à voir qu'il veut humilier Mme Marois, détruire l'idée de l'indépendance et détruire le PQ.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2014

    Reste à savoir si Pauline Marois, qui est une tacticienne hors pair, parviendra à pelure-de-bananiser PKP pour ensuite l’éjecter. Si elle y parvient, le Québec va continuer à s’enfoncer dans le marasme et à patauger dans le pessimisme et le défaitisme.
    Qu'est ce qui nous dit que justement Pauline Marois ne démissionneras pas cette fos ci ..si jamais elle était élu minoritaire pour lui laisser la place
    Et qu'est ce qui nous dit aussi qu'elle ne démissioneras pas plus tard dans son mandat pour préparer la venue de PKP a occuper ce poste avant les élections et pour un référendum
    P Marois sais tres bien apres 40 ans de vie politique ,apres avoir été ministre et première ministe que l'usure du temps fait son oeuvre et qu'elle as boucler la boucle en assurant une relève en la personne de Pierre Karl Péladeau pour assurer la suite des choses pour une victoire dans un référendum qui nous apporteras un pays tant attendu
    Attendons les événement plutot que de faire comme les fédéralistes qui portent a PKP les plus mauvaises intentions
    Avez vous remarquer que contrairement a Lucien Bouchard quer PKP ne s'est pas gêner pour parler du pays et du référendum volé
    Voila un indépendantiste qui utilise les vrais mots pour décrire les faits et dire la vérité aux fédéralistes

  • Normand Paiement Répondre

    11 mars 2014

    Monsieur NANTEL,
    L'Histoire nous dira de quel côté penche Pauline Marois.
    Attendons déjà de voir si PKP sera élu et si le PQ formera un gouvernement majoritaire au lendemain du 7 avril.
    D'ici là, évitons je vous prie toute forme de spéculation, voire de triomphalisme, car les fédéralistes n'ont certainement pas dit leur dernier mot. N'oublions pas qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué!
    Je compte par conséquent sur vous - et sur tous les Vigiliens - pour continuer à donner aux souverainistes les munitions qui vont permettre de terrasser définitivement le monstre en question...
    Cordialement,
    Normand Paiement