Le Parti québécois soupçonne le gouvernement Couillard d’avoir écarté la candidature de Steve Magnan à la magistrature en guise de représailles pour son implication dans le dossier de l’ex-ministre libéral Tony Tomassi.
La ministre de la Justice a bloqué la nomination de Me Magnan à un poste de juge à la Cour criminelle et pénale de Québec, a révélé récemment Le Journal. Stéphanie Vallée a invoqué l’intérêt de la justice pour refuser la candidature de l’avocat, qui était pourtant recommandée par un comité de sélection indépendant.
Me Magnan a piloté le dossier de l’ex-juge Jacques Delisle, mais également celui de l’ancien ministre libéral Tony Tomassi, accusé en 2011 de fraude et d’abus de confiance envers le gouvernement.
« Extrêmement Grave »

Pour le député péquiste Alexandre Cloutier, le geste de la ministre de la Justice est «extrêmement grave». «Devons-nous conclure que c’est le retour des hasards au Parti libéral?», a-t-il lancé mercredi, à l’Assemblée nationale.
Des insinuations dénoncées par la ministre Vallée, qui a répété qu’elle était tenue à la confidentialité dans le processus de nomination des juges.
En raison du veto de la ministre Vallée, le processus doit être repris entièrement, disqualifiant du même coup Me Magnan et les autres avocats qui ont postulé la première fois.
Dans la foulée de la commission Bastarache, Québec avait modifié le processus de nomination des juges pour éviter l’ingérence politique. Lors des audiences de la commission, la responsable des nominations du bureau du PM de l’époque, Chantal Landry, avait admis qu’elle apposait des papillons adhésifs (post-it) sur les c.v. pour informer Jean Charest de l’allégeance politique des candidats.
Un comité de sélection indépendant remet désormais une «short» liste de candidats à la magistrature à la ministre, qui fait son choix avant de soumettre le finaliste au Conseil des ministres.