La FTQ songe à noyauter le Parti québécois pour empêcher Pierre Karl Péladeau de devenir chef.
«On peut inciter nos membres à devenir membres du Parti québécois et d'avoir le droit de vote aussi, on a cette possibilité-là... d'offrir à nos membres de s'impliquer, de devenir membres du parti pour influencer les décisions qui seront prises par ce parti», a dit au FM93 le président de la centrale, Daniel Boyer.
La FTQ n'a jamais caché sa proximité avec le parti souverainiste. Avec «le champion des conflits de travail» comme chef, le PQ perdra toutefois l'appui de la plus grande centrale syndicale au Québec. «Avec M. Péladeau à sa tête, je vois pas comment on pourrait avoir une certaine proximité, ce serait un parti qui va ressembler à bien d'autres», insiste le syndicaliste.
La FTQ souhaite que le PQ demeure un parti social-démocrate, de centre-gauche et davantage «pro-travailleurs». «On aura tendance à favoriser un parti qui aura ses idées-là et un candidat à la chefferie qui aura ces idées-là», plaide M. Boyer.
Un discours qu'a tenu le militant péquiste Marc Laviolette au lendemain des élections générales d'avril dernier. L'ancien syndicaliste et membre du SPQ-Libre a déjà prévenu que la souveraineté ne se fera pas sans l'appui du mouvement syndical.
«M. Péladeau, c’est très bon qu’il soit dans l’équipe, mais comme chef, le rôle du chef, c’est d’unir les tendances!» avait d'ailleurs plaidé M. Laviolette en entrevue avec Le Journal il y a plusieurs mois. Il avait signalé que le mouvement syndical s'organisait pour faire contrepoids à la candidature du baron de la presse et actionnaire de contrôle de Québecor.
«Le PQ est un parti de coalition, c'est un parti social-démocrate et quand tu as une orientation sociale démocrate, le mouvement syndical, ses revendications, c'est important. D'avoir le support du mouvement syndical, c'est 40% de la main-d'oeuvre active au Québec, on ne peut passer à côté de ça», avait-t-il fait valoir en marge d'une Conférence nationale des présidents du PQ en juin dernier.