On savait la CAQ préoccupée par le PQ.
Mais samedi, en marge d’un rassemblement militant survolté, dans les couloirs de l’hôtel Mortagne, des élus du parti de Legault refusaient de plastronner, semblaient inquiets.
Il ne faut surtout pas sous-estimer le PQ, insista l’un d’entre eux.
Il suffirait de trois à cinq points de plus en faveur du parti de Lisée pour que la donne soit chambardée.
« On pourrait facilement être minoritaires, voire perdre le gouvernement. » Alors pas d’excès de confiance pour lui.
D’autres à la CAQ confient que les qualités de rhéteur du chef péquiste Lisée le favoriseront lors de cette campagne de débats (il y en aura trois).
Début échevelé
Au PQ, aussi, la peur règne. Elle est évidemment plus aiguë qu’à la CAQ. Celle de l’indifférence, d’abord. Celle de disparaître, ensuite.
Au Collège Rosemont hier, à quelques minutes du rassemblement d’investiture du chef Lisée, un stratège soulignait, avec frayeur, qu’un prévisionniste politique estime plausible le scénario du « zéro siège » pour le PQ.
« On est peut-être comme le Bloc au début de la campagne de 2011 et on l’ignore ! » dit-il en substance.
Mais l’aiguillon de la peur est puissant. C’est pourquoi le début de campagne du chef péquiste est si intense.
Assez pour éreinter les collègues reporters sur l’autobus yéyé... Plusieurs points de presse par jour, visites, rassemblements militants presque tous les soirs. Discours-fleuves du couple Lisée-Hivon.
À la CAQ, on se croise les doigts : malgré tout, le poids média du PQ n’est pour l’instant pas très grand.
Du reste, le PQ avait l’air de tout sauf d’un parti en fin de vie hier, à Rosemont : salle pleine à craquer, discours très longs, mais sentis, de la vice-chef et du chef.
Le PLQ le sait et a lancé hier sa stratégie pour donner de l’importance au PQ. La CAQ a donc raison d’avoir peur.