D’une campagne de publicité jusqu’aux points de presse du chef, le PQ a porté cette semaine un message cohérent. Le PQ croit dans un État plus fort, un État qui n’hésite pas à intervenir, un État dit bienveillant pour offrir des services aux citoyens.
Le PQ a mis de la chair autour de l’os de son message en réaffirmant sa foi dans les CPE, et en accusant ses adversaires de vouloir les démanteler. Le PQ veut réduire le coût des services de garde gouvernementaux et évitera de développer les maternelles quatre ans pour ne pas leur faire concurrence.
Le message de Jean-François Lisée est un message de centre gauche, qui exprime une foi dans les interventions gouvernementales, qui privilégiera l’investissement dans les services publics plutôt que les baisses d’impôt. Pour le Parti québécois, il s’agit d’un retour à la social-démocratie traditionnelle.
Ce n’est pas fou de retourner à ses convictions de base lorsqu’un parti politique traverse une tempête. Cette façon de camper le PQ aura aussi l’avantage de mettre libéraux et caquistes dans le même sac. Deux partis qui préfèrent les baisses d’impôt et les réductions de dépenses quitte à « affaiblir » l’État.
Le PQ parle aussi un langage qui interpelle directement les électeurs de Québec solidaire. QS aime bien dépeindre le PQ comme un parti qui a négligé ses convictions sociales au nom de la recherche du pouvoir. Un PQ qui veut un État au gymnase, donc un État plus musclé, attirera l’attention des supporters de Gabriel Nadeau-Dubois.
Du déjà-vu
Évidemment en 2018, le PQ va rencontrer des sceptiques. J’en suis un. Je ne crois pas du tout aux solutions étatistes. Le Québec demeure la province la plus taxée en Amérique du Nord. Malgré de bonnes intentions, les interventions de l’État se sont souvent transformées en grosses bureaucraties inefficaces. Et l’idée qu’un État plus fort et plus financé m’amène automatiquement plus de services me laisse perplexe.
Cependant, ici au Québec comme dans tous les pays du monde, cette façon de voir rejoint beaucoup de citoyens et est portée haut et fort sur la scène politique. Le PQ peut aller marquer des points de ce côté.
De surcroît, un grand nombre de syndicats, de groupes sociaux et d’organismes communautaires croient fermement à une telle vision et veulent entendre un parti l’articuler adéquatement. Ces groupes furent des alliés traditionnels du PQ. Plusieurs se sont éloignés au fil des années. Lisée leur tend la main.
Sortir du flou
Qu’on aime ou non cette position politique et cette philosophie économique, il faut reconnaître que le PQ sort de la semaine avec un avantage : être campé. Depuis que le référendum a été mis de côté, on ne savait plus comment définir le PQ. Ça, c’est pire que tout.
Il reste à Jean-François Lisée à garder le cap. Malgré les critiques.
Parce qu’un PQ plus interventionniste, cela va déplaire à certains. Comme Pierre-Karl Péladeau par exemple.