(...) Pourquoi madame Marois prolonge-t-elle la fuite en avant de son parti alors que non seulement elle ne convaincra pas ainsi les mous, adéquistes ou pas, mais continuera de perdre et des votes et des membres ? Alors que cette stratégie ne fera pas progresser d’un iota la cause qu’elle prétend défendre ? Je ne mets pas en cause son intégrité mais son jugement, et pas seulement le sien.
À force d’avoir peur de faire peur au monde, depuis le règne de Bouchard, le Parti québécois scie tranquillement la branche sur laquelle il est assis. Enfin, on verra bien après le Conseil national si le plumage vaut mieux que le ramage, c’est après tout encore possible, mais il me semble bien difficile de ne pas noyer le poisson avec quelque chose comme 242 propositions. Il y a une sacrée différence entre proposer à un parti une ligne directrice claire assortie de quelques idées structurées et prétendre examiner à leur juste valeur autant de propositions, qu’il faut rapailler ensuite dans un programme cohérent. La démocratie ne consiste pas à essayer de contenter tout le monde en ne dérangeant personne, ce qui accouche habituellement d’un activisme improductif.
(...) les Québécois sont plus manipulables que d’autres, et d’un seul côté. Oui, pour la simple raison qu’ils sont colonisés et annexés depuis 245 ans ; il y a transmission sociale de l’attitude psychologique que cela génère. S’ils vivaient encore, Camille Laurin et Denis Lazure vous en expliqueraient le mécanisme mieux que moi, car ils l’avaient tous les deux longuement analysé à partir de leur pratique, particulièrement Camille Laurin. Ce n’est ni un jugement ni une condamnation mais une constatation. Et ce n’est pas en changeant constamment de discours et de stratégie qu’on les rassurera, pas davantage en tentant de les convaincre qu’une piqûre ne pique pas un peu ; s’ils sont colonisés, ils ne sont pas imbéciles pour autant.
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