Le Parti québécois invite le ministre des Finances, Carlos Leitao, à ne pas céder au «fantasme libéralo-caquiste» et à fermer définitivement la porte à la privatisation de la Société des alcools du Québec.

«La privatisation envisagée par le gouvernement et par la CAQ a été essayée en Alberta et les prix payés par les Albertains sont aujourd'hui plus élevés. En plus, il est très bien établi que la privatisation augmente les problèmes de santé publique», a fait valoir le député péquiste Nicolas Marceau, jeudi, à l’Assemblée nationale.

«Plutôt que de laisser planer une possible privatisation, le ministre devrait s'assurer que la SAQ revoit ses politiques d'achat et de fixation des prix», a ajouté le porte-parole du PQ en matière de finances.

S’appuyant sur le rapport déposé mercredi par la Vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, Nicolas Marceau a soutenu que la SAQ pourrait être plus rentable si elle exploitait davantage «son immense pouvoir d’achat».

«En achetant moins cher, la SAQ pourrait offrir ses produits aux Québécois à des prix plus faibles et en même temps engranger des profits plus élevés pour le gouvernement et pour payer pour les services publics», a-t-il fait valoir.

Le ministre Carlos Leitao a réitéré qu’il réfléchissait à la meilleure façon d’optimiser le rendement de la SAQ afin de remplir le double objectif d’offrir le meilleur prix possible aux consommateurs tout en continuant à fournir au gouvernement, son seul actionnaire, «un dividende utile et intéressant».

«Nous regardons le modèle d'affaires pour la SAQ, nous n'avons jamais dit que nous allions privatiser ou ne pas privatiser», a tenu à préciser le ministre des Finances.

Selon Nicolas Marceau, l’attitude de M. Leitao va à l’encontre de «toute logique de prix et de santé publique».

«Le ministre des Finances, quelques-uns de ses collègues, je ne sais pas lesquels, et la CAQ fantasment sur la privatisation de la SAQ. En fait, c'est un fantasme libéralo-caquiste», a-t-il dénoncé.